Demain le Darfour ; après-demain…
Il y a un siècle et demi, en 1861, aux Etats-Unis, la Caroline du Sud, par opposition à l’abolition de l’esclavage qui se profilait avec l’élection d’Abraham Lincoln à la présidence, s’est insurgée contre le pouvoir fédéral et s’est retirée de l’Union. Elle est rapidement suivie par la Géorgie, l’Alabama, la Floride, le Mississipi, la Louisiane la Virginie, l’Arkansas, le Tennessee, la Caroline du Nord et le Texas. Ces onze Etats sécessionnistes se constituent en confédération. La réponse a cette sécession a été une guerre sans merci qui a entraîné la mort de 620 000 soldats et d’un grand nombre de civils dont la comptabilité n’a pas été faite. Réprimée dans le sang, la sécession, qualifiée de guerre civile, n’a pas pu se produire après quatre longues années de carnages. Paradoxalement, il y a peu, les Etats-Unis ont «aidé» au dépeçage de la Yougoslavie et sont allés jusqu’à découper un morceau de la Serbie (Kosovo). Un peu plus tard, ils ont «facilité» sous leur parapluie militaire la constitution du Kurdistan irakien en Etat autonome. Aujourd’hui, ils sont les parrains de la partition d’un autre pays, le Soudan.
La «communauté internationale» très jalouse du droit international ne voit aucun problème dans le fait que l’un des piliers de ce droit, qui est l’intangibilité des frontières issues de la décolonisation, soit bafoué. Aux Etats qui la constituent, s’appliquent des règles qui ont traversés les siècles et qui émanent des Traités de Westphalie de 1648 qui ont inauguré la construction d’un ordre mondial basé sur la souveraineté des Etats-nations. Ce qui est directement signifié est le principe de non ingérence donc de non intervention dans les affaires intérieures d’un Etat.
La Société des Nations (SDN) puis l’ONU intègre ce fait dans leurs chartes. Ainsi, la Charte des Nations unies, signée à San Francisco le 26 juin 1945, dispose qu’elle est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de ses membres, que les Membres de l’organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de tout autre manière incompatible avec les buts des Nations unies et, ce qui est le plus intéressant, qu’aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations à intervenir dans des Affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat ni n’oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte. Pus récemment, en 2000, les Etats membres des Nations unies ont reconnu l’interdépendance et l’interconnexion, les représentants des Etats-membres ont redit leur attachement à l’égalité souveraine de tous les Etats, leur respect pour chaque intégrité territoriale et chaque indépendance politique. Le Soudan n’est de toute évidence pas concerné par ces dispositions. Et s’il ne l’est pas, cela doit être valable pour tous les pays qui se situent en dehors du premier cercle, celui de la première puissance militaire et de ses satellites, exceptés ceux qui comme la Russie ou la Chine ont des moyens à faire valoir quand il s’agit de se faire respecter. Le Sud Soudan va naître, prendre un nom, et disposer de 70% du pétrole ex-soudanais. Demain, quand ce sera fait, le Darfour et ses minerais pourront aussi se détacher, et dans la foulée d’autres régions d’autres pays non westphaliens.
Le Jour d'Algérie du 11 janvier 2011
Par Ahmed Halfaoui
Il y a un siècle et demi, en 1861, aux Etats-Unis, la Caroline du Sud, par opposition à l’abolition de l’esclavage qui se profilait avec l’élection d’Abraham Lincoln à la présidence, s’est insurgée contre le pouvoir fédéral et s’est retirée de l’Union. Elle est rapidement suivie par la Géorgie, l’Alabama, la Floride, le Mississipi, la Louisiane la Virginie, l’Arkansas, le Tennessee, la Caroline du Nord et le Texas. Ces onze Etats sécessionnistes se constituent en confédération. La réponse a cette sécession a été une guerre sans merci qui a entraîné la mort de 620 000 soldats et d’un grand nombre de civils dont la comptabilité n’a pas été faite. Réprimée dans le sang, la sécession, qualifiée de guerre civile, n’a pas pu se produire après quatre longues années de carnages. Paradoxalement, il y a peu, les Etats-Unis ont «aidé» au dépeçage de la Yougoslavie et sont allés jusqu’à découper un morceau de la Serbie (Kosovo). Un peu plus tard, ils ont «facilité» sous leur parapluie militaire la constitution du Kurdistan irakien en Etat autonome. Aujourd’hui, ils sont les parrains de la partition d’un autre pays, le Soudan.
La «communauté internationale» très jalouse du droit international ne voit aucun problème dans le fait que l’un des piliers de ce droit, qui est l’intangibilité des frontières issues de la décolonisation, soit bafoué. Aux Etats qui la constituent, s’appliquent des règles qui ont traversés les siècles et qui émanent des Traités de Westphalie de 1648 qui ont inauguré la construction d’un ordre mondial basé sur la souveraineté des Etats-nations. Ce qui est directement signifié est le principe de non ingérence donc de non intervention dans les affaires intérieures d’un Etat.
La Société des Nations (SDN) puis l’ONU intègre ce fait dans leurs chartes. Ainsi, la Charte des Nations unies, signée à San Francisco le 26 juin 1945, dispose qu’elle est fondée sur le principe de l’égalité souveraine de ses membres, que les Membres de l’organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de tout autre manière incompatible avec les buts des Nations unies et, ce qui est le plus intéressant, qu’aucune disposition de la présente Charte n’autorise les Nations à intervenir dans des Affaires qui relèvent essentiellement de la compétence nationale d’un Etat ni n’oblige les Membres à soumettre des affaires de ce genre à une procédure de règlement aux termes de la présente Charte. Pus récemment, en 2000, les Etats membres des Nations unies ont reconnu l’interdépendance et l’interconnexion, les représentants des Etats-membres ont redit leur attachement à l’égalité souveraine de tous les Etats, leur respect pour chaque intégrité territoriale et chaque indépendance politique. Le Soudan n’est de toute évidence pas concerné par ces dispositions. Et s’il ne l’est pas, cela doit être valable pour tous les pays qui se situent en dehors du premier cercle, celui de la première puissance militaire et de ses satellites, exceptés ceux qui comme la Russie ou la Chine ont des moyens à faire valoir quand il s’agit de se faire respecter. Le Sud Soudan va naître, prendre un nom, et disposer de 70% du pétrole ex-soudanais. Demain, quand ce sera fait, le Darfour et ses minerais pourront aussi se détacher, et dans la foulée d’autres régions d’autres pays non westphaliens.
Le Jour d'Algérie du 11 janvier 2011
Par Ahmed Halfaoui
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