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Janvier des casseurs

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  • Janvier des casseurs

    Janvier des casseurs

    La recherche de la cause ou des causes des dernières émeutes ne fait que commencer. Cela prendra sûrement un certain temps avant que l’on sache ce qui s’est exactement passé en ce début d’année pour que nombre des villes du pays soient livrées à la furie de petits groupes de jeunes, adolescents pour la plupart, qui ont saccagé et pillé à l’envi sous le regard d’une population abasourdie. Il faut en effet commencer par déblayer le terrain des débris qui le jonchent encore en même temps qu’ils encombrent nos cervelles, avant de pouvoir y voir plus clair.

    Alors seulement la mise en perspective motivée de l’événement pourra se faire. Mais pour l’heure c’est l’émotion, c’est la sidération, c’est l’interrogation sans réponses, sinon provisoires, sinon circonspectes, qui dominent. Le fait d’être aux premières loges d’un événement, de le voir naître et se développer, ne vous concède aucune lumière particulière sur sa véritable nature, à supposer même que cette expérience directe ne joue pas comme un handicap subjectif faussant pernicieusement la vision que vous pouvez en avoir.


    Combien de fois a-t-il fallu revenir sur l’explosion d’octobre 1988 avant d’être en mesure de la restituer dans son contexte, d’en dégager le noyau de sens des scories et de la paille qui jusque-là le dérobaient au regard ? Encore que selon toute probabilité la tâche soit plus facile dans le cas d’espèce ; il prendra sûrement moins de temps aux observateurs pour rétablir l’enchaînement des faits depuis leur déclenchement.

    Mais on a beau vouloir différer son jugement, en attendant de trouver la bonne distance et le bon angle de vue à partir desquels l’événement se perçoit le mieux, on ne peut quand même ne pas voir qu’une émeute, à la limite quelle qu’elle soit, est soit l’expression d’un rejet politique global, soit la manifestation violente d’un important déficit démocratique, qu’elle comble momentanément. Les deux possibilités se recoupent certes, mais pas totalement.
    L’émeute-rejet n’est pas propre aux régimes politiques peu ou pas du tout démocratiques. Mais celle qui est due au fait qu’il n’existe pas de canaux institutionnels pour exprimer un mécontentement ne se rencontre quant à elle que dans des pays où la démocratie est déficiente ou inexistante.
    Il y a des chances pour que les dernières émeutes ne se soient pas produites si les organisations politiques et syndicales ont pu organiser des manifestations contre les augmentations des produits de large consommation, dont on sait qu’elles ont constitué en l’occurrence le facteur déclenchant.

    L’interdiction de se réunir et de manifester de façon organisée sur la voie publique fait qu’il ne reste plus que l’émeute pour porter la protestation sociale. Et l’émeute c’est toujours l’occasion pour les casseurs et les pilleurs d’entrer dans la danse, de donner libre cours à leurs instincts.

    Une population qui dispose des voies pacifiques de dire ce qu’elle trouve intolérable peut certes être infiltrée à l’occasion par des bandes de casseurs et de pilleurs, mais elle ne leur laissera jamais le champ totalement libre comme cela a été le cas lors des dernières émeutes.

    Normalement, ce sont les ménages, à travers les mères et les pères de famille, qui auraient dû descendre dans la rue, puisque c’est la cherté de la vie qui était en cause. On aurait dû voir des marches s’étirer le long des artères de nos villes, à l’initiative des syndicats, des partis, des associations ayant eds des casseurs et des pilleurs, il les aurait prises dans le cadre d’un dialogue avec les représentants de la société civile, ses interlocuteurs légitimes. pignon sur rue, auxquelles auraient pu participer y compris les partis de la coalition. Les casseurs auraient été alors tenus en respect. Et toutes les mesures que finalement le gouvernement a prises en catastrophe, moins d’ailleurs pour supprimer les hausses que pour couper l’herbe sous les pilleurs

    Au lieu de cela, il est passé par les fourches caudines des fauteurs mêmes d’inflation et d’émeutes. Il s’est soumis à leurs conditions, rien que pour permettre au calme de se rétablir. Il y avait un chantage à l’émeute, ou à sa poursuite, auquel il n’a eu d’autre choix que de céder.

    Reste maintenant à savoir si ce gouvernement, à peine remanié, n’est pas déjà par terre, débris parmi les débris, ou s’il est encore, quoique blessé, encore débout, n’ayant fait en réalité qu’opérer un repli tactique.
    Par Mohamed Habili
    Dernière modification par biskra, 12 janvier 2011, 16h37.

  • #2
    ce qui s'est passé? juste des querelles entre deux clans appartenant à une meme famille politique, alors pour mettre ds l'embarras l'autre, l'un s'est dit, tien, je vais te provoquer une révolte civile!

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