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Tunisie : le quitte ou double de Ben Ali

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    Tunisie : le quitte ou double de Ben Ali

    La foule célébrait ce jeudi soir sa «victoire» après l'allocution télévisée du président précisant qu'il ne se représenterait pas en 2014 et annonçant la baisse du prix du pain et la liberté de l'information.

    Dès la fin du discours, ce jeudi soir, du président Ben Ali, des milliers d'habitants de Tunis ont bravé le couvre-feu et envahi le centre de la capitale et les grandes avenues des banlieues à Carthage et à Sidi Bou Saïd. Dans un immense mouvement de joie, les youyous et les Klaxons ont célébré le «Je vous ai compris!» du chef de l'État tunisien.

    «On a la liberté d'expression, la liberté de l'information, la liberté de l'Internet!», criait Mahmoud, avenue Bourguiba. «On va préparer la démocratie, on va préparer une commission pour juger les corrompus!», ajoutait un de ses amis. «Et tous les corrompus, du haut en bas!», hurlait un garçon. On se filmait, on se congratulait. Un mois de crise affreuse s'éloignait. C'était le grand soir, à Tunis. Et sans doute la première fois qu'une foule pouvait décemment célébrer l'avènement annoncé d'une démocratie au Maghreb et dans un pays arabe.

    Au prix de bien des morts, les Tunisiens ont obtenu ce qu'ils voulaient, et sur toute la ligne. Liberté «totale» de l'information, de l'Internet (les sites bloqués tels que YouTube et Dailymotion ont été rétablis quelques heures après le discours présidentiel), et préparation avec tous les partis tunisiens d'un système démocratique. Dans son discours, prononcé en arabe dialectal pour être compris de tous, le président Zine el-Abidine Ben Ali a fait retomber la tension à Tunis et dans les environs, en annonçant plusieurs décisions capitales.

    La première, c'est qu'il ne se représenterait pas pour un sixième mandat en 2014, et consacrerait le reste de son temps à la tête du pays à préparer la démocratie. «Pas de présidence à vie, je refuse de toucher à la Constitution», a-t-il déclaré, avant de préciser: «La situation aujourd'hui nécessite un profond changement … Je réaffirme ici que j'ai l'intention d'approfondir la pratique démocratique et de revitaliser le pluralisme», a-t-il dit. Des membres de son parti l'avaient sollicité pour qu'il se représente en 2014, date à laquelle il aurait eu 77 ans, alors que la limite d'âge est à 75 ans.

    La liesse après l'angoisse

    Ensuite, concédant qu'il avait été «trompé» par son entourage, il s'est écrié : «Assez de tir à balles réelles. Je refuse de voir de nouvelles victimes tomber. Assez de violences! Assez de violences!» Il a également annoncé la baisse des prix des produits de première.

    Le soulagement de sortir par le haut de cette crise meurtrière était limpide. «Ben Ali a tout regretté, et maintenant, notre Tunisie toute démolie, on va la reconstruire! Ah, il est beau notre pays! On est un peuple très fier!», jubilait un homme de soixante ans. Une joie et un apaisement palpables, dans les chants, les tambours, les cris d'allégresse de la foule.

    Ce mouvement de liesse est à la mesure de l'angoisse qui avait saisi le pays, depuis que la police avait réprimé avec cruauté les manifestations de Tunisiens modestes, exaspérés par la corruption régnant dans la petite administration. Selon la Fédération internationale des droits de l'homme, 66 Tunisiens ont été tués par les forces de l'ordre depuis le 17 décembre dernier, dont huit dans la nuit de mercredi à jeudi. Ce jeudi, un manifestant avait été abattu par la police pour la première fois au cœur même de la capitale. La tension était devenue extrême. Tout se présentait comme si le pouvoir n'avait plus que les armes pour se faire respecter face à un mouvement de désobéissance qui faisait tache d'huile.

    À Tunis, jeudi, des jeunes s'attaquaient à des banques ou à des supermarchés appartenant à la belle-famille du président Ben Ali. À Sfax, Hammamet, des milliers de personnes faisaient de même. Les langues se déliaient: «Le pays est pillé par les proches du président, il est temps que Ben Ali s'en aille!», affirmait un médecin de La Marsa. Les mesures annoncées par le premier ministre mercredi (remplacement du ministre de l'Intérieur, commission d'enquête sur la corruption, libération des manifestants emprisonnés, excuses aux intellectuels malmenés par la police à Tunis) semblaient avoir fait long feu.

    Le «Je vous ai compris!» du président Ben Ali est de fait une capitulation en rase campagne. Il l'affirme: il va renoncer à toutes ses pratiques autoritaires et népotiques du pouvoir, et laisser les Tunisiens s'exprimer comme ils l'entendent.

    Il n'est pas exclu que ce jeudi dans la nuit les manifestations de joie «pro-Ben Ali» aient été organisées par le pouvoir lui-même, à Tunis. Mais il est clair aussi que les Tunisiens ne se laisseront plus mener comme des moutons, car ils ont mesuré leur puissance face au pouvoir.

    Le président Ben Ali n'avait plus d'autre choix que de capituler. Dans cette escalade de la violence, il avait été pris à son propre piège. La presse, aux ordres du pouvoir, n'était plus lue. La télévision officielle plus regardée. Entre le président et son peuple, il n'y avait plus rien d'autre que la force. Et donc une impasse absolue.

    Le Figaro

  • #2
    il va renoncer à toutes ses pratiques autoritaires et népotiques du pouvoir, et laisser les Tunisiens s'exprimer comme ils l'entendent.
    et dire quils se pretendent etre un peuple eduqué, le plus eduqué de tous disent-ils !

    croire en de telles sottises

    ces khobzistes sont la honte du maghreb

    pathetique !

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    • #3
      En fait 66 morts pour une baisse des prix du sucre et du lait et un accès libre a youtube.

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      • #4
        et encore, des promesses

        une seule chose de certaine : Ben a vie reste au pouvoir, les Trabelsi aussi

        le reste, impunité totale et complete

        modele tunisien, dragon tunisien, miracle tunisien !

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        • #5
          En fait 66 morts pour une baisse des prix du sucre et du lait et un accès libre a youtube.
          Sans oublier facebook.

          Dans la capitale tunisienne, des dizaines d'habitants sont descendus dans les rues - rompant le couvre-feu - pour crier leur joie quelques minutes après le discours du président. Les manifestations en faveur du président ont commencé timidement avec quelques voitures qui ont commencé à sillonner klaxons bloqués le centre de la ville avant de s'amplifier dans la nuit. Une liesse bien précaire cependant. Selon des témoins, deux nouvelles personnes auraient été tuées par la police pendant le discours présidentiel, à Kairouan, dans le centre du pays alors même que Ben Ali annonçait la fin des tirs contre les manifestants.

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