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Des bactéries pour l'écologie

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  • Des bactéries pour l'écologie

    Eh oui Le rôle de l'infiniment petit dans la nature pourrait être infiniment grand ! C'est le cas des bacteries.

    Eliminer les déchets, remplacer les hydrocarbures qui s'épuisent, limiter la production des polluants, les bactéries peuvent sauver la planète et la communauté scientifique étudie comment les y aider.

    Le rôle de l'infiniment petit dans la nature est infiniment grand: citant Louis Pasteur, Jean Weissenbach, directeur du Centre national de séquençage à Evry, près de Paris, qui a établi la carte génétique de l'homme, s'intéresse aujourd'hui à celle des micro-organismes vivants. La bactérie, estime-t-il, est la solution biotechnologique, économe en énergie, à la disparition programmée des hydrocarbures et au recyclage des déchets.

    Le monde bactérien est gigantesque et très important pour l'environnement. Il doit permettre de mieux connaître les changements globaux qui guettent le monde, dont le réchauffement du climat, insiste le chercheur. Il faut donc reconstituer le génome complet des bactéries. Le génoscope entend y prendre une part majeure, a-t-il indiqué mercredi lors d'une conférence de presse.

    Les bactéries sont les plus anciennes formes de vie: leur apparition remonte à 3,5 milliards d'années, soit 1 milliard d'années après celle de la Terre. Elles sont partout, dans les sols et le corps humain, les océans ou les canalisations, et représentent près de la moitié de la biomasse, presque à égalité avec la masse végétale. Elles ont su s'adapter à toutes les températures, aux milieux acides et salins et ont été capables de coloniser un nombre considérable de niches écologiques, souligne Jean Weissenbach.

    Aujourd'hui, moins de 1% des bactéries existant dans le milieu naturel sont isolées et cultivées en laboratoire. La tâche est immense, car l'arsenal de gènes bactériens développés au cours de l'évolution pourrait atteindre les 10 milliards. Le génoscope entend donc procéder à l'inventaire des espèces bactériennes et des gènes présents dans ces bactéries, puis tenter de mieux connaître les processus biochimiques de synthèse et de dégradation des composés organiques. Le travail systématique sur Acinetobacter a ainsi permis d'identifier et d'étudier la fonction de ses 3.200 gènes.

    Une fois compris les paramètres à l'oeuvre, il deviendra possible de développer des solutions biologiques aux problèmes d'environnement et au profit de la chimie de synthèse, celle qui se passe des hydrocarbures.

    Un programme en cours depuis 1999, Cloaqua Maxima - du nom du grand égoût de Rome - s'intéresse ainsi aux boues de la station d'épuration des eaux usées d'Evry afin d'obtenir un tableau exhaustif des espèces présentes et de mieux connaître les mécanismes et les acteurs de l'épuration, explique Jean Weissenbach. L'enjeu est aussi ici, dans le cadre d'un projet européen qui vise à réduire la production des boues d'épuration sans compromettre l'efficacité du traitement, de faire en sorte que ces boues soient moins nombreuses et moins dangereuses pour l'environnement.

    L'industrie chimique, surtout en France, a mis du temps à se convaincre que la bioconversion sera cruciale dans les années à venir, reconnaît Jean Weissenbach. Mais aujourd'hui, elle essaie de s'approprier ces cultures pour remplacer les hydrocarbures, dont le prix augmente et la disponibilité diminue, ajoute le directeur du centre d'Evry, Pierre Tambourin. Nous avons une mission d'évangélisation technologique, renchérit Philippe Marlière, chercheur au Génoscope. Il cite l'avance des Etats-Unis sur le séquençage des bactéries de l'environnement financé par le Département de l'Energie, qui espère ainsi, grâce aux bactéries, dépolluer ses sols et produire du bio-hydrogène.

    (d'après AFP)

    Plus vite, moins cher
    Kuenenia stuttgartiensis lave plus vite et moins cher. Cette bactérie, dont les gènes viennent d'être décodés par une équipe de chercheurs européens, est actuellement à l'essai pour simplifier et accélérer le traitement des eaux usées à moindre coût. Cette étude, dont les résultats sont publiés jeudi dans la prestigieuse revue scientifique britannique Nature, a permis d'identifier un processus géochimique encore ignoré récemment.

    Il y a une dizaine d'années, une équipe néerlandaise découvre que certaines bactéries sont capables de transformer l'ammoniaque en azote: Kuenenia stuttgartiensis est le prototype de ce groupe des anammox - pour Anaerobic ammonium oxidation -, qui oxydent l'ammoniaque en azote en l'absence d'oxygène. L'anammox se divisant très lentement, une fois toutes les deux à trois semaines soit 15 fois par an, l'équipe néerlandaise de l'Université de Nimègue la place dans un bioréacteur pendant un an afin d'accélérer son cycle biologique et sa prolifération. Les chercheurs français du Génoscope, allemands de l'Université de Munich et autrichiens de celle de Vienne, se joignent à eux.

    Le séquençage du génome de K. stuttgartiensis a permis d'identifier les gènes responsables du processus d'oxydation anammox et d'explorer son vaste répertoire de voies métaboliques. Ainsi, il est apparu que "l'anammox était capable de fixer le carbone comme les plantes savent le faire", a expliqué Jean Weissenbach, l'un des chercheurs français associés à l'étude.

    L'utilisation d'anammox pour le traitement des eaux usées est en cours d'expérimentation industrielle aux Pays-Bas: elle présente, selon les chercheurs, de nombreux avantages en permettant de simplifer et d'accélérer le processus, tout en abaissant considérablement les coûts et en économisant l'énergie.

    (AFP)
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