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les Trabelsi, une "quasi-mafia"

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  • les Trabelsi, une "quasi-mafia"

    Ce vendredi, et malgré les promesses du président Ben Ali, les Tunisiens sont redescendus dans la rue crier leur colère. Une colère dirigée contre le président mais également contre son épouse et sa "Famille", désignée comme une "quasi-mafia".

    Après les scènes de liesse de jeudi soir, les Tunisiens sont redescendus dans les rues pour manifester contre le président Ben Ali. Mais ce n'est pas uniquement lui que les manifestants visent. "Non, aux Trabelsi (la belle famille du président, NDLR) qui ont pillé le pays", scandent-ils également.
    C'est que la famille de l'épouse du président est qualifiée de "quasi-mafia". Le journaliste Jean-Pierre Tuquoi, spécialiste du monde arabe, le confirmait ce matin sur nos antennes: "Tous les Tunisiens savent que c'est vrai. Les exemples abondent où l'on voit que la belle-famille du président est derrière toutes les affaires. Vous ne pouvez pas investir en Tunisie sans laisser une place, sans donner une part à la belle-famille".
    Leïla Trabelsi est en fait la seconde épouse du président Ben Ali. Elle, et sa famille, sont accusés de peser de tout leur poids sur le monde économique et d'user sans réserve de la corruption.

    Maîtresse du président avant de devenir épouse

    Leïla trabelsi, issue d'une famille modeste, a été la maîtresse du président avant d'accéder au pouvoir grâce à son mariage et d'étendre les tentacules de sa famille. (Une histoire digne d'un épisode des Tudors, à lire sur Dernières nouvelles d'Algérie).
    En juin 2004 déjà, un rapport de la Banque mondiale dénonçait les "interventions discrétionnaires du gouvernement" et le "pouvoir des initiés" qui affaiblissent le climat des affaires en Tunisie.
    Ce constat était confirmé il y a quelque semaines par un câble de l'ambassade américaine diffusée par WikiLeaks qui qualifiait la famille de "quasi-mafia". La famille Trabelsi y est décrite comme un clan régnant sur tout le monde économique. "La moitié du monde des affaires tunisiens prétend avoir une connexion avec les Trabelsi par le mariage", explique l'ambassadeur américain dans ce câble diplomatique. Le câble explique encore que "le frère de Leïla, Belhassen Trabelsi, est le membre le plus connu de la famille et des rumeurs indiquent qu'il est impliqué dans un grand nombre de faits de corruption, de la Banque de Tunisie, à des expropriations, en passant par l'extorsion de pots-de-vin". Les possessions du frère de la Première dame comprendraient une compagnie aérienne, plusieurs hôtels, l'une des deux radios privées de Tunisie, etc.

    La "régente de Carthage" serait à Dubaï

    La "Famille", comme elle est surnommée, est également déboulonnée dans un livre paru en octobre dernier écrit par deux journalistes du site Bakchich, "La régente de Carthage". Leïla Trabelsi a d'ailleurs essayé de la faire interdire devant la Justice française. Sans succès.
    Le livre était cependant inaccessible en Tunisie jusqu'à jeudi soir, quand des internautes ont pu y avoir accès, après les promesses du président Ben Ali d'arrêter la censure sur la Toile.
    Dans leur livre, Nicolas Beau et Catherine Graciet, reviennent notamment sur le cas du neveu de Leïla, Imed, accusé d'avoir fait voler un yacht en Corse. "Leila Ben Ali, a, elle aussi, manœuvré pour aider son neveu à s'extraire des griffes de la justice française. Elle a même appelé son époux à la rescousse. 'Fais en sorte qu'Imed ne soit pas inquiété', lui a-t-elle demandé en substance, quoique tardivement d'après certains observateurs avertis, selon lesquels elle a tenté dans un premier temps de gérer l'affaire seule', expliquent les deux journalistes selon des extraits du livre publié par Bakchich.
    Les manifestations de ces derniers jours marqueraient-ils la fin du règne des Trabelsi ? Cette courtisane des temps modernes et son clan cristallisent en tout cas la haine des Tunisiens. Il semble qu'elle serait actuellement à Dubaï...

    Julie Calleeuw

    RTBF
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