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Une école des arts chorégraphiques à Alger

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  • Une école des arts chorégraphiques à Alger

    L’école des arts chorégraphiques d’Alger ambitionne d’ouvrir ses portes en septembre prochain, sur l’initiative de l’Etablissement Arts et Culture de la wilaya d’Alger.

    Le directeur de l’Etablissement Arts et Culture, Redouane Mohammedi, indique à ce sujet qu’«Alger mérite d’avoir une véritable école des arts chorégraphiques qui respecte les critères académiques et professionnels. La création de cette école est aussi une réponse à une demande des différents conservatoires et classes artistiques de la wilaya». Il poursuit en expliquant que «prenant en considération ces revendications et prenant en considération le fait qu’Alger, en tant que capitale, nécessite d’avoir une école de haut niveau complétant les autres disciplines artistiques, on s’est dit pourquoi ne pas réfléchir à la création de cette école, en prenant le temps pour l’élaboration des programmes et des différents niveaux d’études. Afin de concrétiser ce projet, il est clair qu’on a fait appel à des spécialistes du domaine et que l’on poursuivra dans cet esprit en engageant des professionnels et des académiciens afin que l’école puisse avoir la même envergure que les grandes écoles des autres capitales du monde».
    Concernant la concrétisation de ce projet, la chorégraphe, Idami Nouara, nommée en tant que directrice du projet, a déjà peaufiné l’élaboration du contenu des programmes et des différents cycles d’enseignement. Elle souligne à propos de la création de l’école que «c’est à la demande de l’Etablissement Arts et Culture que ce projet a été initié.

    En vérité, c’est un projet qui a demandé trois années de réflexion. Le problème épineux d’infrastructure a été résolu grâce à l’Etablissement Arts et Culture qui a décidé l’implantation de l’école au niveau du théâtre de verdure d’Alger. Le choix s’est porté sur ce lieu car, pour une école de cette dimension, il fallait trouver une structure qui offre toutes les commodités, dont, entre autres, des salles et des vestiaires respectant les normes de base». Elle a ajouté que la danse et la chorégraphie sont deux disciplines artistiques qui revêtent une grande importance car on les retrouve dans différents secteurs, que ce soit dans le septième art, à la télévision et même au théâtre.

    L’enseignement au sein de l’école sera basé sur une formation continue comportant plusieurs cycles de 3 à 5 années selon les niveaux. Le cycle primaire débute avec des classes d’éveil ouvertes aux enfants de quatre à six ans, où les inscrits apprendront à connaître leur corps. Puis, les classes pour les enfants de six à huit ans seront consacrées à l’initiation de la danse.

    La véritable formation académique débutera à partir de huit ans. Ce premier cycle sera suivi d’un cycle élémentaire et d’un cycle secondaire. Le cycle supérieur clôturera la formation par l’obtention du certificat d’études chorégraphiques.

    Notre interlocutrice précise qu’à l’ouverture de l’école, l’âge ne sera pas un véritable critère pour accéder à tel ou tel cycle. Avant d’intégrer l’école, les futurs étudiants seront soumis à un test de niveau qui déterminera leur accès à un cycle précis. Elle souligne également que «la rigueur, la discipline et la disponibilité des inscrits sont les trois critères essentiels pour que cet apprentissage puisse atteindre une qualité de haut niveau».

    Concernant le programme, il y aura des cours théoriques et des cours pratiques. Ainsi, selon les niveaux, les matières enseignées seront la danse classique, la danse contemporaine, le modern jazz, les danses populaires, l’étude de l’art de la danse et l’expression corporelle, qui est l’apprentissage de l’expression du corps en liberté permettant de travailler l’imaginaire.
    Nouara Idami explique aussi que la musique sera également enseignée, car elle est indissociable et complète l’enseignement de la danse. Les cours d’anatomie appliqués à la danse ont aussi leur importance afin de permettre aux élèves de maîtriser le principal outil d’un danseur, son corps. Pour les classes supérieures, l’enseignement de la kinétographie, le système de notation et d’écriture de la danse, sera indispensable afin de donner un outil académique pour la réflexion et la conception de spectacles.

    La directrice précise, concernant cette formation : «Les cours doivent comporter, à côté du temps consacré à l’apprentissage technique des activités académiques, des ateliers permettant notamment des pratiques créatives de la danse ainsi qu’éventuellement l’ouverture sur la vie artistique en liaison avec les institutions culturelles locales.»

    D’un autre côté, il est prévu l’ouverture de classes adultes pour débutants, afin de donner une chance à ceux qui aiment cet art et qui n’ont pu y avoir accès. Ces classes adultes permettront également de former un public qui appréciera les spectacles en connaisseur.

    Tout au long de l’année, les différents niveaux seront soumis à des examens trimestriels qui permettront l’accès au cycle suivant. Lors de la dernière année de formation, un examen final consistant en la préparation d’un spectacle composé des différents styles académiques devra être présenté devant un jury pour l’obtention du certificat. Dans le cadre de l’enrichissement de cet enseignement, il est aussi prévu dans le futur et selon les moyens dont disposera l’école, des master-class qu’animeront des professionnels du monde entier. Concernant les enseignants, la directrice indique : «Nous ambitionnons de sélectionner les meilleurs. Mais il faut souligner qu’en Algérie, même s’il y a d’excellents danseurs et chorégraphes qui ont fait leurs preuves, il n’existe pas beaucoup d’enseignants au sens propre du terme. Afin de pallier cela, l’école prévoit des stages de formation pour ces enseignants dans les domaines de la pédagogie, de la psychologie et de la méthodologie.»

    En ce qui concerne le parcours de la directrice, après une formation à l’INAD à la fin des années soixante-dix, Nouara Idami obtient une bourse à l’étranger qui lui permet de suivre des cours durant une année à l’Académie de danse de Moscou. Elle suivit ensuite cinq années de formation au prestigieux Gitis, institut d’Etat d’art théâtral russe. Elle a passé une année de stage dans une troupe de danse classique à Moscou. Depuis son retour en Algérie en 1985, elle a créé plusieurs spectacles. Elle est également maître assistante à l’Institut de Bordj El Kiffan et enseigne le module de danse et chorégraphie pour les comédiens.

    Elle confie pour conclure : «L’école est un projet qui me tenait à cœur depuis des années. Surtout après la fermeture de la section chorégraphie à l’INAD. De plus, mon rêve a toujours été d’ouvrir une école de danse car cet enseignement doit commencer dès le jeune âge et pas seulement au niveau supérieur. De plus, en tant que chorégraphe, à chaque fois qu’il fallait préparer un spectacle, je devais automatiquement faire de la formation. Ce qui nuisait au temps que je devais consacrer à ma création et aux véritables répétitions. J’espère qu’avec la sortie des premières promotions, les arts chorégraphiques retrouveront leur place dans le domaine artistique algérien.»

    Par La Tribune
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