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Un mutisme lourd de non-dits

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  • Un mutisme lourd de non-dits

    16 Janvier 2011
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    Le départ précipité du pouvoir du président Ben Ali adresse un signal fort aux régimes arabes dont le dénominateur commun reste encore un règne sans partage sur leurs peuples. Ben Ali a quasiment été chassé de Tunisie et d’aucuns de se demander si cette sortie peu glorieuse de l’ex-chef d’Etat tunisien n’aura pas un effet domino sur le Monde arabe. A peu de chose près, c’est de cette façon que se sont effondrés en 1989 les uns après les autres - à commencer par la puissante Union soviétique - les régimes communistes est-européens. Toutes proportions gardées, c’est un scénario à l’identique qui risque cependant de se répéter et d’ébranler un Monde arabe perclus de toutes les tares de la gouvernance: libertés confisquées, médias verrouillés, oppositions muselées, le multipartisme, une image d’Epinal...De fait, ce sont ces images, ô combien honteuses, que donnent d’eux les régimes arabes, souples avec les puissants, sans pitié avec leurs peuples. Aussi, l’après-Ben Ali peut ne pas être seulement tunisien, mais également arabe. Un Monde arabe dirigé, à une ou deux exceptions près, par des septuagénaires et des octogénaires dont le seul exploit reste leur longévité au pouvoir outre le népotisme et les passe-droits, leur marque de gouvernance. Un El Gueddafi, en Libye, a bouclé en septembre dernier, quarante et une années de pouvoir sans partage; en Arabie Saoudite les princes héritiers arrivent au trône à un âge déjà canonique; en Egypte, à 82 ans, le Raïs se dit prêt à rempiler pour un sixième mandat...L’usure du pouvoir? Connaît pas! L’Algérie n’est pas en reste et les dernières émeutes disent bien l’état des lieux du pays en matière de gouvernance et de droits de l’homme. Sans doute que le scénario tunisien ne se reproduira pas à l’identique dans les autres pays arabes, il n’en reste pas moins que cela demeure une possibilité assez sérieuse pour être prise en compte par des pouvoirs dont le must n’a pas été d’écouter leurs peuples. N’est-ce pas le raïs égyptien, mécontent du projet pour le Grand Moyen-Orient de l’ancien président américain, G.W.Bush - et le faisant savoir - qui s’exclamait: «Je sais mieux que quiconque ce que veut le peuple.» Et pour cause! On peut répéter cette affirmation autant de fois qu’il y a de pays arabes dès lors, justement, où les peuples arabes n’avaient pas droit de cité et devaient s’estimer heureux de ce que l’on décidait pour eux. Pour ce que l’on appelle dictatures, que celles-ci soient «soft» ou absolues, le résultat reste le même: les peuples arabes sont les derniers à savoir ce qui est décidé en leurs noms. Plus, inaugurée par l’accession au pouvoir de Bachar Al Assad, fils du président Hafez Al Assad, les Républiques dans le Monde arabe ont tendance à se transformer en monarchies républicaines avec transmission du pouvoir du père au fils. En fait, partout dans le Monde arabe les dirigeants - en réalité des potentats - sont assis sur des sièges éjectables qu’un rien pourrait les faire emporter comme un fétu de paille. Ce qui s’est passé ces dernières semaines en Tunisie, le montre clairement au moment où les nouvelles autorités mettaient un terme définitif à l’ère Ben Ali en proclamant officiellement la vacance de pouvoir et l’installation du président de la Chambre des députés à la présidence intérimaire. Il est patent que pour les dirigeants arabes, il va y avoir un «après-Ben Ali» qui, sans doute, les contraindra à une meilleure écoute des doléances de leurs peuples par une réelle prise en charge de leurs problèmes. Jusqu’ici, c’est le contraire qui a prévalu lorsque toute contestation est réprimée par la force publique. Toutefois, rien n’indique que le cas tunisien aura un effet boule de neige dans le Monde arabe. Dès lors, il est significatif que monarques et potentats arabes gardent - au moment où la communauté internationale agit et réagit aux événements de Tunisie - un «prudent» mutisme lourd de non-dits.

    N.KRIM
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Ben Ali a quasiment été chassé de Tunisie et d’aucuns de se demander si cette sortie peu glorieuse de l’ex-chef d’Etat tunisien n’aura pas un effet domino sur le Monde arabe
    Je ne pense pas car tous les dirigeants arabes sont hélas, partisan du ''ça n'arrive qu'aux autres'', d'autant plus que chacun d'eux croit que c'est l'autre qui est dictateur et pas lui...
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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    • #3
      A peu de chose près, c’est de cette façon que se sont effondrés en 1989 les uns après les autres - à commencer par la puissante Union soviétique - les régimes communistes est-européens. Toutes proportions gardées, c’est un scénario à l’identique qui risque cependant de se répéter et d’ébranler un Monde arabe perclus de toutes les tares de la gouvernance
      Je crois, pour ma part, qu'il va y avoir quelque chose de cet ordre dans les prochaines années, si ce n'est les prochains mois, surtout si pareils changements reçoivent l'aval des tenanciers de la finance internationale. Car il est rare que de tels bouleversements puissent se produire sans leur consentement, quand ils n'en sont pas les instigateurs, directs ou indirects...
      Fortuna nimium quem fovet, stultum facit.

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