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Après Ben Ali, à qui le tour?

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  • Après Ben Ali, à qui le tour?

    Le Quotidien d'Oran du 16 Janvier 2011

    A qui le tour ? par Kamel Daoud

    Les Tunisiens viennent de placer la barre très haut : aujourd'hui, pour renverser un régime, il ne suffit plus de faire des analyses, des émeutes ou dénoncer une interdiction de marche ou un verrouillage policier. Il faut sortir, payer de sa personne, contester, soutenir le rythme, mourir puis se relever et ramasser son propre corps sur son propre dos et continuer, et ne pas se laisser berner par un discours ou des réformes ou des promesses électorales. Et, surtout, ne pas se laisser traiter comme un caniche et se faire calmer par un morceau de sucre ou un bidon d'huile. Non. Les Tunisiens montrent un chemin unique : on ne dénonce pas un système en acceptant ses règles : si une marche est interdite, il faut la faire et pas dénoncer le pouvoir qui l'interdit. C'est ainsi. Le monde «arabe» a toujours eu deux ego collectifs : l'ego culturel égyptien et l'ego «révolutionnaire» algérien. Ce dernier vient d'être démodé en live : les Tunisiens viennent de prouver que nous n'avons pas le monopole de l'histoire en marche. Que nous n'en étions même pas acteur. Maintenant, pour garder le galon d'un peuple qui se bat, il ne suffit plus de casser une vitrine ou de publier un communiqué : c'est soit «sortir» ou accepter. Agir ou se soumettre. Encercler ou se faire encercler. C'est-à-dire accepter d'être gouverné par une quinzaine de vieillards affreux, amateurs des razzias au nom de l'indépendance, une TV autobiographique, des «Services» privatisés, et regarder l'argent de son pays aller aux égouts ou aux enfants de la nomenklatura ; ou se révolter, marcher et demander que le pays soit restitué aux siens et en un seul morceau et à l'instant même où la demande est formulée. C'est-à-dire soit accepter que nos propres enfants vivent la même misère que nous, fuient dans des barques ou se font exploser par les fatwas, ou espérer que nos enfants vivent mieux, bien, heureux et dans un pays juste.

    C'est donc l'une des grandes conclusions de la révolution tunisienne : il ne faut pas dénoncer un système injuste, il faut l'enjamber. Les autres conclusions sont du domaine de l'évidence : les dictatures sont mortelles, la mort peut donner la vie, on n'a que le respect que l'on se donne à soi-même, le soutien de l'étranger pour une dictature n'est pas une garantie pour le régime, tous les régimes arabes se ressemblent et peuvent être chassés, un simple chômeur peut faire chuter un Pinochet, il ne faut pas attendre qu'un régime se réforme mais le chasser. Il ne faut pas attendre les autorisations et les agréments mais s'en passer. Il ne faut pas douter de soi ou avoir peur. Il ne pas faut oublier que les enfants ont droit à une meilleure vie que celle d'un intestin qui songe. Il ne faut pas et jamais plus. La grande leçon des Tunisiens, peuple sevré et écrasé pendant si longtemps qu'il a disparu à ses propre yeux, est que «cela est possible» et que cela se fabrique avec les mains et la poitrine et qu'on peut le faire et avoir un pays. C'est cela qu'il faut retenir. On ne conteste pas un système en respectant ses lois. Le reste ? On en reparlera demain : comment les régimes espèrent que la Tunisie sombre dans le chaos pour créer le «contre-exemple», comment les médias arabes ont traité la révolution du jasmin dans le malaise, comment les dictateurs ont mal dormi hier, comment ils peuvent sortir avec honneur en restituant les pays volés ou finir pendus s'ils persistent, comment cela ne sert à rien de traiter les peuples avec des sucres et des menaces, etc.
    Le Sage

  • #2
    il faut etre tres prudent, n'oubliez pas que en algerie il y a des milliers de repentis qui sont à l'affût de la moindre occasion pour commettre des massacres contre ceux qui les combattaient ( militaires , patriotes ) on a vu comment Ali Belhaje est sortis le premier,alors faites attention , nous sommes assis sur un brasier:22:
    Faute de grives , nous mangeons des Merles

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    • #3
      rachid,
      si on ontinue avec ce language, l'Algérie restera alors toujours dans la misère et l'injustice :22:

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      • #4
        A qui le tour .............
        Chaque chose en son temps. Les tunisiens nous ont pas imité en 1988 car le temps n'était pas encore propice. Beaucoup disaient peut-être qu'ils étaient des lâches. En 2011, ils l'ont fait et je dis félicitation. A qui le tour ? l'avenir nous le dira.

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        • #5
          Le cas de l'Algérie est différent de celui de Tunisie, par ce que en Algérie il y a plusieurs ennemis regroupés, organisés et éparpillés sur l'ensemble des institutions Étatiques.

          On s’en prend à un serpent à 7 têtes. faut de la tactique et de l'intelligence. j'éspère que le changement viendra par une voie pacifique...qui sait ?!

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          • #6
            les interets en jeux sont beaucoup plus grand
            les parasites plus nombreux
            la mùanipulation plus grande
            la mafia plus nombreuse
            en fin une equation a plusieures inconnues

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            • #7
              Logiquement les pays les plus à même de subir une révolte populaire identique à celle des Tunisien sont l'algérie et la libye du fait de la proximité géographique.

              Mais dans l'immédiat les populations suivent de très près le résultat de ce renversement et cela dépend de l'évolution des événements.

              Si les tunisiens arrivent à préserver leur acquis sans trop de décombres, il est très probable que les autres populations vont les envier et tenter à leur tours de chasser les pouvoirs en place.

              Toutefois il y a un régime qui est une copie conforme du régime de Ben Ali, moubarak, lui aussi est très menacé et il peut se retrouver à Jeddah.

              Maintenant ils vont certainement se serrer les coudes pendant les prochains mois qui seront déterminants pour ces régimes.

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              • #8
                Slt citoyen

                Ce qui s'est passé en Tunisie n'est pas la résultante de circonstances tenant du hasard. C'est une véritable vague contestataire initiée depuis quelques années dans des milieux universitaires, intellectuels, syndicaux et estudiantins et Internet a été le support pour fédérer cette contestation.

                Pour le "A qui le tour ? ", exercice hautement divinatoire, la Tunisie de Ben Ali ayant été une dictature le restant des pays arabes (partageant à des degrés légèrement différents cette "qualité") devraient figurer sur la liste d'attente.

                L'autre particularité de la dictature de Ben Ali est l'accaparement des richesses du pays par une centaine de personnes appartenant toutes à la même famille : La famille régnante. En filtrant par rapport à ce chapitre, la liste (d'attente) se réduit à .... quelques pays.

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                • #9
                  Salut Jawzia

                  >>>Ce qui s'est passé en Tunisie n'est pas la résultante de circonstances tenant du hasard. C'est une véritable vague contestataire initiée depuis quelques années dans des milieux universitaires, intellectuels, syndicaux et estudiantins et Internet a été le support pour fédérer cette contestation.


                  Ceci est au moins applicable pour le cas algérien, certes le pouvoir sera moins brutal et plus malin mais personne ne peut ignorer que la situation politique est vacillante surtout au sommet de l'état. Ce qui pousse une certaine élite à montrer ses crocs.
                  L'aspect internet est sûrement le socle de cette contestation mais en aucun cas le facteur déclenchant : tout le monde a été surpris par la tournure qu'on pris les événements y compris l'élite qui portait intellectuellement la contestation. Je ne parlerai pas des services étrangers Français et surtout USA (faut pas oublier que ben ali est ex agent de la CIA) pour anticiper le basculement du pouvoir et prendre des mesures au moins pour protéger les ressortissants.
                  Le pouvoir algérien a beaucoup de similitude avec le pouvoir tunisien, personne n'ignore en algérie la puissance dont jouit Said Bouteflika le frère du président ni la hachia qu'il a constitué depuis que son frère est devenu président.


                  Les services locaux et étrangers n'avaient même pas le temps d'étiqueter le mouvement de la fameuse étiquette islamiste et dire que ben ali en bon soldat aux ordres a tenté de le faire de sa propre initiative mais les relais médiatiques occidentaux ne l'ont pas suivi non pas qu'ils ne le voulaient pas mais ne voulaient surtout pas perdre leur crédibilité.

                  Le mécanisme à l'origine de Ben Ali est un cas unique, et il est trop tôt de le disséquer pour établir avec précision la chronologie des évenements et pointer du doigt les acteurs qui ont réellement jouer des rôles de premier plan.

                  Mais il y a une chose unanime, le geste du marhoum Bouazizi y est pour beaucoup, sa méprise par le pouvoir (ivre de ses succès) a été également un facteur qui a facilité la chute mais aussi la fawdha qui règne toujours dans ce pays.

                  Le prochain pouvoir sera certainement un pouvoir affaibli et en fin de course mais aussi un pouvoir dont la population est bien consciente de son état de déliquescence.

                  De plus un président élu à 90 % cela n'existe pas en réalité, et les algériens (et surtout l'élité que tu cites) ne pourront pas vivre longtemps avec une telle supercherie dans les têtes.

                  Comme ils ne peuvent vivre avec une autre supercherie qui concerne le rôle de certains chefs militaires (en activité ou à la retraite) et de leurs rôle dans ce jeu politique.

                  Il vaut mieux un Affa Allhou Alla Ma salef et le renouveau d'un système politique juste démocratique fort et valable pour tous plutôt que la supercherie actuelle.

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                  • #10
                    La tunisie se singularise sur bien des aspects :

                    La liberté d'expression est réduite à sa très simple expression et la censure érigée en mode de gestion quotidien. Les luttes individuelles, pour héroiques soient-elles, sont inexorablement vaines. D'où la nécessité pour les tunisiens d'échanger, de débattre, de communiquer, informer, divulguer ... Et sur ce volet que Internet a été le support pour fédérer les "les résistances".

                    Dans le cas Tunisien, la corruption est un phénomène bien dérisoire. Il a été supplanté par bien plus ravageur : Le Pillage et l'accaparement. Pour la centaine de personnes dont je parlais avant, il n'était plus question de contourner les lois ou même les enfreindre ... Ils étaient la loi. La loi du plus fort.

                    Une famille qui siphonne un pays et à part les monarchie, je ne connais que les cas Egyptien et Libyen !



                    Ceci étant dit, et en revenant au cas algérien, en l'état actuel de l'opposition et/ou de la société civile (au sens organisé du terme), la prochaine révolte sera violente et chaotique. Elle peut survenir demain ou dans 10 ans dépendamment de la conjonction de facteurs et ingrédients (que nul ne peut exhaustivement énumérer).

                    Le pouvoir en place étant appelé à partir tôt ou tard devrait avoir le minimum d'intelligence pour comprendre qu'une opposition (et une société civile) forte(s), est le meilleur garant de la pérennité des institutions de l'état.

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                    • #11
                      Kamel Daoud est de retour.
                      J'avais peur qu'il ne lui sois arrivé comme Benchmsi de TelQuel ..
                      " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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                      • #12
                        Kamel Daoud est de retour.
                        Force est d'admettre Iska, que c'est une grosse pointure journalistique.

                        Peu importe que l'on soit d'accord ou pas avec son Edito mais ce qu'il écrit est pertinent et professionnellement de haute facture.

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                        • #13
                          J'aime lire ses chroniques, parfois elles sont acerbes, d'autre fois ironiques, mais jamais sans intérêt.
                          " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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                          • #14
                            Rien èa voir avec Benchemsi...
                            Ce type est un poète et non pas un analyste politique.
                            L'Algérie, ce n'est aucunement la Tunisie.
                            Absolument rien à voir.
                            L'algérie a avant tout besoin d'organisations sérieuses pour réussir à faire changer les choses. Des syndicats forts, des centrales étudiantes organisées, des partis réellement d'opposition, etc...

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                            • #15
                              Il faut dire que les pays qui suivaient de prés ce qui se passe en Tunisie savaient que le pouvoir été en grande crise et qu'une révolte n'été pas inimaginables.

                              Dans une note de wikileaks sur le maroc, se passage du chef des renseignements marocains avait particulièrement attirer mon attention à l'époque:

                              Mansouri was surprised when Welch expressed concern about Tunisia. Mansouri said Morocco is quite concerned about the greed and brittleness of the Ben Ali regime. Mansouri added that the December
                              2006/January 2007 events had scared the GOT.

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