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Tracfin lance la chasse aux biens tunisiens suspects

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  • Tracfin lance la chasse aux biens tunisiens suspects

    Après une période de silence embarrassé, la France est soucieuse de donner des gages à la Tunisie. Elle se dit prête à "répondre sans délai à toute demande sur des avoirs tunisiens en France". Toute opération suspecte sur des comptes des proches de Ben Ali pourra être bloquée.


    Tunisie, Côte d'Ivoire, Sahel : depuis plusieurs semaines, Nicolas Sarkozy doit gérer une série de crises dans plusieurs des ex-colonies françaises, l'obligeant à une gestion délicate sous l'oeil critique de l'opposition. Devant "la complexité" de la situation en Tunisie, "plus on est discret, plus on est efficace", plaidait-on dans l'entourage du chef de l'Etat encore vendredi soir. C'était juste avant la révélation de la fuite de Zine El Abidine Ben Ali, aujourd'hui réfugié en Arabie saoudite, après un mois de manifestations réprimées dans le sang. Dès la nouvelle connue, le président organisait la première réunion, avec le Premier ministre, François Fillon, consacrée à ce dossier brûlant d'une ex-colonie où résident au moins 22.000 ressortissants français (dont les deux-tiers sont des bi-nationaux).


    Désormais, Paris veut donner des gages. Les autorités françaises ont annoncé samedi avoir pris des dispositions pour bloquer des mouvements suspects d'avoirs de l'ex-président tunisien Zine el Abidine Ben Ali et de son entourage en France. Et un communiqué de l'Elysée a fait savoir que la France est à la disposition des autorités constitutionnelles tunisiennes "pour répondre sans délai à toute demande sur des avoirs tunisiens en France". Le ministre du Budget, François Baroin, a précisé sur RTL avoir demandé à l'organisme antiblanchiment Tracfin "d'informer les banques, les établissements financiers pour qu'ils exercent une vigilance renforcée sur tous les mouvements financiers qui concernent les avoirs de la famille et de l'entourage de l'ancien président Ben Ali". Tracfin, qui dépend de Bercy, "pourra ainsi bloquer les opérations et le cas échéant saisir l'autorité judiciaire". Mais sur la présence de ces fonds que la famille de Ben Ali pourrait avoir en France, la discrétion est encore de rigueur : "Il est possible, probable, qu'il y ait des avoirs financiers ici, comme un peu partout dans le monde", a commenté François Baroin.

    Sarkozy appelle à l'apaisement

    Le président français, silencieux sur la situation en Tunisie depuis le début des événements il y a un mois, a précisé que la France apporte "un soutien déterminé" au peuple tunisien, qui "exprime sa volonté de démocratie". Nicolas Sarkozy a appelé à l'apaisement et à la fin des violences et a demandé l'organisation "d'élections libres dans les meilleurs délais". Il a rappelé que la politique de Paris est fondée sur "la non-ingérence dans les affaires intérieure d'un Etat" mais aussi sur le "soutien à la démocratie et à la liberté". Et de commenter : "Dans cette période cruciale pour la Tunisie, la France est prête à répondre à toute demande de concours, afin que le processus démocratique se déroule de la façon la plus incontestable".

    Une prise de position tardive... Il est vrai que les intérêts entre Paris et Tunis sont nombreux. La France, premier partenaire commercial de la Tunisie, a signé avec elle un accord de coopération dans le domaine du nucléaire civil. Elle est aussi au premier rang pour le nombre d'entreprises établies en Tunisie (environ 1250 fin 2009). La France a toujours été réticente à critiquer l'ex-président Ben Ali, un de ses principaux alliés en Afrique du Nord. Au contraire, ses dirigeants soulignaient régulièrement les points qu'ils jugeaient positifs dans son action. Ils minimisaient aussi les violations de droits de l'Homme et le caractère policier de son régime, régulièrement pointés par les ONG. Nicolas Sarkozy avait effectué en juillet 2007 en Tunisie un des premiers voyages à l'étranger de son quinquennat. Il y était retourné en avril 2008 pour une visite d'Etat. Il avait créé alors l'émoi en affirmant "qu'aujourd'hui, l'espace des libertés progresse" en Tunisie. François Fillon s'est pour sa part rendu à Tunis en avril 2009.

    Par TF1 News le 16 janvier 2011 à 09:05
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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