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Guerre au pied.

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  • Guerre au pied.

    J'aurai aimé voir IRAN-USA dans le même groupe. Hélas, pas cette fois-çi. Disons qu'on aura eu droit à un tout autre match que celui de 1998. La guerre au pied au lieu de la balle au pied.

    J'étais là en 98. Le match que la planète redoutait tant. Il n'entrera pas dans l'histoire du football, mais peut-être dans celle de la diplomatie, beaucoup plus récréative, la diplomatie, sur un terrain de football. Mieux que dans les salons où elle se confine habituellement.

    On a eu peur pour rien. Il ne s'est rien passé. Enfin si, il s'est passé quelque chose de très important ce soir là, au stade Gerland de Lyon. Le monde entier a vu onze Américains jouer au ballon avec onze Iraniens. Et ils ne se sont pas mordu le nez. Ils ne se sont pas craché à la figure, ils ne se sont pas insulté. Ils se sont même échangé des fleurs avant le match. Pendant, on a vu un joueur iranien aider un Américain à se relever, lui passer la main dans les cheveux, une petite tape sur les fesses, bref, un match joué proprement. Un match ouvert, généreux. Trois magnifiques buts, surtout le premier des iraniens, fantastique, cette balle qui lobe le gardien et retombe derrière lui comme une feuille morte, de toute beauté. Je ne me suis pas embêté une minute.

    Dans les gradins aussi cela s'est bien passé. Enfin relativement bien. La tribune sud où j'ai pris place avait été envahie par les Iraniens exilés, activistes au Conseil National de la Résistance qui avaient réussi à passer des banderoles et des portraits géants de leurs leaders, malgré l'interdiction et les fouilles. La sécurité les a bousculés un peu, rien de bien méchant.

    À part ça quoi ? Tout Lyon était là évidemment, son maire Raymond Barre, ex-premier ministre sous Giscard. J'ai vu aussi Jean-Marie Le Pen comme je vous vois, il a l'air du bébé phoque dans la photo propagande de l'ennuyante Brigitte Bardot.

    Pour revenir au match, les Américains trouvaient ça injuste qu'ils aient perdu 2-1, mais pas si injuste que cela finalement, quand on songe au grand bonheur que cela a apporté à 65 millions d'iraniens qui n'ont pas, dans leur quotidien, tant d'occasion d'exulter.

    Ce soir là, un commentateur français avait dit : On a coutume de dire que les stades sont les cathédrales du monde moderne, eh bien pour une fois que c'est une mosquée au lieu d'une cathédrale, n'en faisons pas un drame...Hum

    GO IRAN GO.

  • #2
    Bloum bonjour
    Merci l’ami pour ce texte.
    Quel talent de raconteur d’histoires, quel beau style. Franchement pourquoi ne pas commencer à écrire un livre. Pour commencer tu peux aborder les nouvelles. Ceux sont de petite histoires.
    J’ai une autre idée pour toi. Tu peux reprendre toutes les histoires postées ici sur le forum par des copier-coller et les retravailler. Cela pourrait être un bon début.
    Je suis père et fais de mon mieux au regard de cette citation :
    L'exemple, c'est tout ce qu'un père peut faire pour ses enfants. Thomas Mann

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