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Pour une fois, la Tunisie donne au Maroc la bonne leçon

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  • Pour une fois, la Tunisie donne au Maroc la bonne leçon

    La brave jeunesse de Sidi Bouzid et autres localités tunisiennes vient de faire effondrer plusieurs mythes qui font le socle du pouvoir tunisien et qui ont contaminé son homologue marocain. Les trois dernières années, plusieurs d’observateurs ont souligné les dérives du pouvoir marocain qui s’est lancé sur la voie du « modèle tunisien » et sa doctrine du « boom économique », hypothétique bien sûr, comme contrepartie au pouvoir absolu. Les événements qui secouent la Tunisie depuis quelques semaines devraient faire méditer un bon nombre de personnes à Rabat. J’aimerais ici évoquer les emprunts du pouvoir marocain au modèle tunisien.



    Le mythe du miracle économique. On en déjà parlé ici et ailleurs : la parenthèse de l’ouverture politique qui a caractérisé le début du règne du roi Mohammed VI a été définitivement fermée. Le Maroc s’est lancé dans un chemin déjà emprunté par la Tunisie : le progrès économique en contrepartie de la régression politique et l’absence des libertés. Le pouvoir marocain a donné un tour de vis extrêmement violent à la presse indépendante, l’année 2009 fût à ce titre une horreur, la classe politique, ou ce qu’il en restait, a été domestiquée et le pouvoir est allée même jusqu’à créer un parti hégémonique affilié au Palais. Le harcèlement des militants des droits de l’homme et des activistes a atteint des niveaux dangereux. Si bien qu’en quelques années, ce tour de vis, a enfanté un Maroc où, plus que jamais, il y a un pouvoir et guère de contre-pouvoirs.
    Cette métamorphose s’est opérée d’une manière graduelle et étalée. Elle n’a pas rencontré beaucoup de résistance, après tout il s’agirait de sacrifier l’ouverture politique pour le bien économique de la nation. Voyez nos voisins tunisiens ! La doctrine est martelée à tous bouts de champs : laisser le Palais travailler car lui seul sait où est le bonheur du peuple grâce à sa vision forcément éclairée et pertinente. Quant aux motivations du palais et ses choix en matière de politiques publiques, au pourquoi et au comment des arbitrages illisibles et décisions changeantes, ça rentre définitivement dans le domaine royal réservé qui en dehors de la machine à applaudir ne supporte aucune critique.
    Bien sur La Tunisie de Ben Ali avait une longueur d’avance dans cette doctrine, inspirait le Maroc de Mohammed VI et validait la nouvelle orientation marocaine. La Tunisie n’est-elle pas le bon élève du Maghreb ? Un PIB/habitant qui au cours des années 2000, a cru deux fois plus vite que celui du Maroc ? Une économie qui avait, jusqu’à 2009, tous les indicateurs macro-économiques au vert ? Un petit pays, dépourvu de toute richesse, qui surpasse tous ses voisins du Maghreb en matière de performance économique ?
    Sauf voilà, en un an la Tunisie a été rattrapée par la crise économique. Ses choix se sont révélés discutables : le socle de l’économie tunisienne, basé essentiellement sur le tourisme et la sous-traitance, est trop dépendant du marché européen et ses fluctuations conjoncturelles. Le tout aggravé par un tissu économique à faible valeur ajoutée qui n’offre pas d’opportunités aux diplômés de l’enseignement supérieur. Ces choix été ont tous arbitrés et décidés par le Palais de Carthage, qui là-bas aussi, est le seul qui savait où se trouve le bonheur du peuple grâce à sa vision forcément éclairée et pertinente. Parait-il.
    La crise financière et économique a laissé beaucoup de dégâts dans beaucoup de pays y compris ceux de longue tradition démocratique. Des erreurs ont été faites dans les quatre coins de la planète. Sauf qu’aux régimes au pouvoir absolu, les peuples ne pardonneront pas les erreurs et les orientations de ceux qui ont veillé à tout décider, tous seuls, dans leurs palais avec leurs clans, en s’abstenant sciemment d’associer leurs populations à la gouvernance via des institutions démocratiques issues du suffrage universel. Quand on est boulimique au pouvoir, et on n’a de comptes à rendre à personne, il ne faut pas s’étonner qu’un jour ou l’autre la réalité sociale explosera d’une façon soudaine et dramatique.

    Le mythe du peuple soumis et consentant. Commençons par le dernier épisode, les révélations de WikiLeaks ne faisaient que confirmer ce qu’on savait déjà : Les régimes au pouvoir au Maghreb sont particulièrement corrompus. En Algérie, c’est une mafia de généraux qui fait main basse sur la manne pétrolière. En Tunisie la corruption du clan présidentiel et son contrôle de tous les secteurs économiques pour son enrichissement personnel n’est plus à démontrer.
    Au Maroc inutile de faire un dessin. La croissance économique n’a profité qu’à quelques privilégiés proches du pouvoir. Des prometteurs immobiliers, des investisseurs privilégiés et surtout les holdings locaux dont les plus importantes appartiennent au roi ou à son entourage. L’actualité économique marocaine est riche d’épisodes racontant la mainmise de la holding ONA/SNI , appartenant à la famille royale, sur le secteur privé et l’économie marocaine.
    L’adage populiste voulait que seuls les intellectuels de salon et les « nihilistes aigris » s’intéressent à ces relations incestueuses entre le pouvoir et le monde économique, et que le peuple ne tient pas rigueur à ses dirigeants pour leur corruption. La vérité est que ces pratiques laissent beaucoup de rancœurs et de frustrations qu’il y ait parait. On a beau museler la presse et l’expression publique, ces choses-là se sachent et amplifient la colère et le sentiment d’injustice sociale. On a beau fliquer et contrôler la population, un jour ou l’autre, la vase sera pleine, et même la plus sophistiquée des politiques de la peur ne réussira pas à galvaniser la colère populaire.

    Le mythe du contrôle de l’opinion publique et de l’information. On ne le dira jamais assez : il n’y a pas plus idiot et plus stupide que cette croyance qu’en interdisant les journaux, en muselant la presse et en faisant d’une chaine étrangère, Al Jazeera, l’accusée de tous les maux du pays, on contrôle l’information et l’état de l’opinion. Les autorités marocaines se sont engagées dans cette voie parfois en prenant des décisions surréalistes comme l’interdiction des journaux étrangers pour empêcher la diffusion du contenu des fiches WikiLeaks et cela même que ces fiches sont à la portée de n’importe quel internaute marocain.
    Le pouvoir tunisien, qui là aussi a une longue expérience dans le domaine, en plus répressif et acharné, n’a pas pu empêcher la diffusion des images et informations sur la révoltes à Sidi Bouzid et diverses localités alors que la majorité des médias sont interdits de travailler dans le pays. Grâce aux téléphones portables et à Internet, les images de la révolte de Sidi Bouzid et d’autres localités ont inondé le web. Ces images existent et disent qu’il y a bien de la colère, des émeutes, un grand sentiment d’injustice et détresse. Elles ne peuvent pas être occultées. Les autorités tunisiennes ont beau censurer tous les médias traditionnelles, elles ont beau limiter l’accès à Internet, elles ne peuvent rien contre la diffusion de ces images têtues. Elles ne peuvent ni occulter, ni même minorer les événements. Mieux encore, ces images presque volées, ont pour effet d’accélérer la contagion à d’autres localités, et lancer une boule de neige de contestations.

    Le mythe du soutien de l’occident. L’hypocrisie est de rigueur. Les gouvernements occidentaux, de l’Europe en particulier, préfèrent un Maghreb avec les institutions actuelles, autoritaires mais plus sûres et sécuritaires, à un Maghreb d’ouverture démocratique. La doctrine occidentale est de promouvoir les libertés individuelles surtout les droits de la femme, et ne pas en faire trop concernant la démocratisation des pays qui reste synonyme de prise de risque géopolitique. Il est marquant par exemple que l’Union européenne exige beaucoup d’efforts de démocratisation de la Turquie et est plus critique envers ce pays qu’envers la Tunisie ou le Maroc !
    Pendant longtemps ce soutien hypocrite et inconditionnel a constitué le principal soutien aux régimes autoritaires en place. Sauf voilà, les activistes tunisiens viennent de le démontrer : vaut mieux dépasser ce stade et prendre directement l’opinion mondiale à témoin. Filmer, témoigner et porter la réalité locale au-delà des frontières, en s’affranchissant des gouvernements étrangers, et en suscitant de la sympathie et solidarité directement auprès des citoyens du monde.
    On ne peut qu’ avoir beaucoup de sympathie pour la révolte des braves jeunes tunisiens contre un régime autoritaire qui tient le pays d’une main de fer depuis plusieurs décennies. Quant aux autorités marocaines, elles s’inspireraient à en tirer les conclusions qui s’imposent. Le modèle tunisien, dont elles s’obstinent à s’inspirer, ne mène nulle part n’est qu’au désespoir. Museler la presse, constituer un parti hégémonique, et accentuer le pouvoir personnel et absolu sont des pratiques qui ne mènent qu’à l’impasse et à l’explosion sociale. Pour les autorités marocaines l’équation est simple : Prendre le pari de l’ouverture politique et démocratique ou risquer le pays dans un chaos qui pourrait survenir à la moindre étincelle. Pour une fois, la Tunisie donne la bonne leçon au Maroc.

    larbi.org

  • #2
    meme si l'article provient d'un blog , je le trouve plein de bon sens , et de vérités ( pas trés bonnes à dire ).

    pour une fois , Larbi ne dit pas que des bétises .

    il y a juste la conclusion que je trouve un peu Insuffisante :

    Pour une fois, la Tunisie donne la bonne leçon au Maroc.
    Au maghreb, au monde arabe ,et peut etre bientot au monde entier .
    " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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    • #3
      Pour une fois, la Tunisie donne au Maroc la bonne leçon



      Oui , un grand OUI.

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      • #4
        Oui la Tunisie donne une grande leçon à tout le Maghreb. Cette révolution Tunisienne est un exemple à suivre par tous les pays opprimés par des dictateurs.
        "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

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        • #5
          laisser le Palais travailler car lui seul sait où est le bonheur du peuple grâce à sa vision forcément éclairée et pertinente. Quant aux motivations du palais et ses choix en matière de politiques publiques, au pourquoi et au comment des arbitrages illisibles et décisions changeantes, ça rentre définitivement dans le domaine royal réservé qui en dehors de la machine à applaudir ne supporte aucune critique.


          voila...tout est dit, des projets signé par le roi avant de passer par le parlement et qui passe pour la forme sans l'opposition des khobzistes qui sont au parlement....

          et surtout que personne ne pourra critiquer les choix du roi...

          le TGV en est le parfait exemple...

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          • #6
            le socle de l’économie tunisienne, basé essentiellement sur le tourisme et la sous-traitance, est trop dépendant du marché européen et ses fluctuations conjoncturelles
            comme deux gouttes d'eau .
            .


            Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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            • #7
              Les régimes au pouvoir au Maghreb sont particulièrement corrompus.
              - En Algérie, c’est une mafia de généraux qui fait main basse sur la manne pétrolière.
              - En Tunisie la corruption du clan présidentiel et son contrôle de tous les secteurs économiques pour son enrichissement personnel n’est plus à démontrer.
              - Au Maroc inutile de faire un dessin. La croissance économique n’a profité qu’à quelques privilégiés proches du pouvoir. Des prometteurs immobiliers, des investisseurs privilégiés et surtout les holdings locaux dont les plus importantes appartiennent au roi ou à son entourage.
              alors expliquez moi svp, pour quoi les deux autres ne suivront pas le cas de la Tunisie.
              .


              Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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              • #8
                alors expliquez moi svp, pour quoi les deux autres ne suivront pas le cas de la Tunisie.
                En Algérie, si le peuple se soulève, l'armée ne sera pas neutre : elle n'hésitera pas de tirer sur le peuple comme elle l'a fait en 88. L'armée est au service du régime.
                Je pense que c'est le cas aussi au Maroc.
                Tandis qu'en Tunisie, l'armée est neutre et tout à son honneur!
                Dernière modification par Nomad7, 17 janvier 2011, 13h48.
                "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

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                • #9
                  Je pense que c'est le cas aussi au Maroc.
                  l'armée la police les gendarmes ont tous vu leurs salaires augmenté....

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                  • #10
                    alors expliquez moi svp, pour quoi les deux autres ne suivront pas le cas de la Tunisie.
                    parcequ'en tunisie la cible etait clairement identifiée : Ben Ali et sa belle famille

                    en algérie , le jeu est plus trouble , tout le monde sait que le président n'est qu'un paravent , mais personne ne sait ce qui se cache derrière , des fois , 'cest 8 généraux , d'autres fois c'est 7 , d'autres c'est médiéne , et parfois , c'est Botef Lui meme qui a réussit à les mettre hors jeux ......... si on fait une révolution on risque de s'en prendre qu'à une tete de l'hydre et le reste nous bouffera tout cru

                    au maroc ; si la cible est clairement identifiée , M6 , mais ce dernier bénéficie d'un alibi de taille : ce n'est pas Hassan 2 , et il n'est au pouvoir que depuis 11 ans , de plus ; il a quand meme fait des choses sympa , comme rouler tout seul sans garde corps , ou faire du Jet ski ....... pourquoi alors se révolter contre quelqu'un qui n'a rien fait de mal jusqu'à maintenant ......
                    " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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                    • #11
                      et il n'est au pouvoir que depuis 11 ans
                      J'aime bien : que depuis 11 ans!
                      "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

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                      • #12
                        La Tunisie donne la leçon à toutes les dictatures du Monde.

                        Même à la Russie.
                        «Ceux qui sont infidèles connaissent les plaisirs de l’amour ; ceux qui sont fidèles en connaissent les tragédies..» Oscar Wilde

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                        • #13
                          En Algérie, si le peuple se soulève, l'armée ne sera pas neutre : elle n'hésitera pas de tirer sur le peuple comme elle l'a fait en 88. L'armée est au service du régime.

                          Moi je dirais pas toute l'armée mais plutôt la chambre noire de l'armée la DRS qui représente un état dans l'état, c'est le problème

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                          • #14
                            Le régime c'est l'Armée, et l'armée c'est le régime.

                            Et cette armée dispose d'un état et d'un peuple, ça s'appelle l'Algérie.
                            «Ceux qui sont infidèles connaissent les plaisirs de l’amour ; ceux qui sont fidèles en connaissent les tragédies..» Oscar Wilde

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                            • #15
                              CEll

                              Tu veux insinuer que Boutef devrait se mettre eu jet ski pour sauver sa peau ?


                              .


                              Nul n’est plus désespérément esclave, que ceux faussement convaincus d’être libres"-JWVG

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