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Maroc Emploi : l'Etat n'arrive pas à tenir ses engagements

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    Maroc
    Emploi : l'Etat n'arrive pas à tenir ses engagements
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    Il devait créer 250 000 postes par an.


    Créer au moins un million d’emplois en cinq ans ! Si Driss Jettou avait innové, en présentant le premier programme gouvernemental détaillé et chiffré, le 22 novembre 2002, il s’était, par contre bien gardé de donner une prévision en matière de création d’emplois, se contentant de parler d’un déficit à combler chaque année et qui tourne autour de 30 000 à 40 000 postes par an. Une législature plus tard, dans sa déclaration gouvernementale devant les deux Chambres réunies du Parlement, Abbas El Fassi -dont le parti, l’Istiqlal, venait de remporter les élections législatives de septembre 2007 - avait poussé le détail plus loin en se fixant comme «objectif prioritaire» la création de «plus de 250 000» emplois par an pendant la période de la législature, soit 1 250 000 nouveaux postes à l’horizon 2012. Pour y parvenir, avait-il expliqué, il fallait porter à 6% le taux de croissance annuelle, «au lieu des 5% enregistrés les cinq dernières années» précédentes, considérant que les créations d’emplois étaient à 98% le fait du tissu économique. Très clairement, le nouveau Premier ministre établissait là une corrélation très forte entre le niveau de croissance économique et celui des créations d’emplois ! En théorie, et de façon générale, cette corrélation est vraie ; dans le cas du Maroc, elle n’est pas si évidente que cela.
    Le fait est qu’en trois ans (entre 2007 et 2009), moins de 119 000 emplois nets ont été créés chaque année : 128 000 postes en 2007, 133 000 en 2008 et 95 000 en 2009, selon les données du Haut commissariat au plan (HCP). Autrement dit, le nombre de créations annuelles n’a même pas atteint la moitié de l’objectif
    (125 000). Et telles que les choses se présentent, l’année 2010 ne serait pas différente des précédentes. D’après la dernière enquête du HCP sur la situation du marché du travail, portant sur le troisième trimestre de 2010, seulement
    93 000 emplois nets ont été créés à fin septembre, en glissement annuel. Quels qu’aient pu être les résultats pour le quatrième et dernier trimestre de 2010 -qui seront publiés prochainement-il est à peu près certain que l’on n’atteindra pas les 250 000 postes visés !
    Pourtant, on ne peut pas dire que la croissance économique a été mauvaise pendant ces années-là : 4,9% en 2009, 5,6% en 2008 et...2,7% en 2007. Certes, avec 2,7% en 2007, la progression du PIB global fut moins vigoureuse, mais ne l’oublions pas, la valeur ajoutée hors agricole, c’est-à-dire la «vraie» croissance en réalité, avait, elle, crû de 6,2% en 2007. Ce qui avait tiré vers le bas la croissance globale, c’était la contre- performance du secteur primaire (agriculture et pêche), dont la valeur ajoutée avait baissé de 20%.

    Des emplois sont détruits dans l'industrie

    C’est la preuve, s’il en fallait une, que les créations d’emplois dépendent moins du niveau de croissance, tous secteurs confondus, que du bon comportement de l’agriculture. Bien que tendanciellement en baisse, la contribution de l’agriculture à l’emploi représente encore 40%, alors que celle de l’industrie est en baisse (13% en 2009 contre 14 % en 1999). Le BTP et les services, entre-temps, ont certes amélioré leur contribution à l’emploi, passant de 6,3% à 9% et de 33,4 % à 37,2% respectivement ; mais, c’est connu, dans ces deux secteurs, en particulier dans le BTP, les emplois sont plutôt précaires et s’adressent prioritairement à une main-d’œuvre moins qualifiée. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’on ne parle ici que des créations nettes d’emplois ; les créations brutes n’ayant pas une grande signification, sauf pour souligner les destructions d’emplois qui sont parfois très importantes et qui confirment précisément le caractère précaire de certaines activités (agriculture et BTP, notamment) ainsi que l’amélioration de la productivité dans d’autres secteurs.
    Avant 2007, c’est une moyenne d’un peu plus de 200 000 emplois qui sont créés chaque année ; le pic ayant été atteint en 2003 avec 426 000 emplois nets. Les années 2004 et 2006 furent également «riches» en emplois : 338 000 et 300 000 postes créés respectivement. C’est d’ailleurs certainement en regard de cette évolution de l’emploi que le gouvernement El Fassi a cru pouvoir, lui, atteindre une moyenne de 250 000. Une vision quelque peu... naïve, puisque jusqu’à présent et dans l’attente d’impacts plus significatifs des stratégies sectorielles, l’un des moteurs principaux de la machine «emploi» reste encore l’agriculture et celle-ci dépend des caprices de la nature.
    Lorsqu’on observe les séries statistiques concernant la croissance économique et la croissance de l’emploi, on s’aperçoit, en effet, que les années où il y eut le plus grand nombre d’emplois créés sont celles où les PIB agricole et non agricole ont tous deux progressé significativement. Ce fut le cas, par exemple, en 2003 avec une valeur ajoutée agricole (y compris la pêche) et non agricole en hausse respectivement de 20,3% et 4,5%.
    A contrario, en 2005, avec une baisse de la valeur ajoutée agricole de 11,1%, seulement 91 000 emplois ont été créés alors même que les secteurs hors agriculture avaient réalisé une remarquable performance (+ 5,8%). En 2009, et en dépit d’une excellente année agricole, plusieurs dizaines de milliers d’emplois ont été détruits dans l’industrie et notamment le secteur textile, réduisant à néant la progression globale.

    Faible croissance de la population active, moindre pression sur le marché du travail

    Comment expliquer cette distorsion, cette faible corrélation entre croissance économique et création d’emplois ? Lahcen Achy, professeur à l’Institut national de la statistique et d’économie appliquée (INSEA) de Rabat, et chercheur à Carnegie Moyen- Orient (Liban), explique ce phénomène par l’augmentation de la productivité moyenne de l’emploi de 3% depuis le début de la décennie 2000 ; ce qui est, note-t-il, «une performance exceptionnelle dans l’histoire du pays». Mais, nuance-t-il, ces gains de productivité sont confinés dans un certain nombre de secteurs comme les télécommunications, les services financiers, les transports, l’immobilier, soit les secteurs ouverts à la concurrence. Les cabinets de recrutement interrogés sur le sujet confirment cette volonté des entreprises de faire travailler d’abord, pour ne pas dire seulement, les personnes bien formées, ayant un vécu professionnel et polyvalentes.
    Mais, s’il y a depuis 2007 moins de créations d’emplois que les années précédentes, comment expliquer alors que le chômage n’ait pas augmenté ? Il a même légèrement baissé : 9,1% en 2009 contre 9,7% en 2006. Deux raisons principales : la progression du sous-emploi, qui est aujourd’hui de l’ordre de 11%, mais surtout la faible augmentation de la population active (âgée de 15 ans et plus). Ce phénomène a déjà été soulevé dans l’étude de Carnegie Moyen-Orient sur l’emploi au Maghreb (voir La Vie éco du 17 décembre 2010). Plus simplement, le ralentissement de l’accroissement de la population active (conséquence de la baisse de la fécondité) induit une pression moindre sur le marché du travail. Selon les données du HCP, la population active âgée de 15 ans et plus a crû de 5% et 3,6%, respectivement en 2003 et 2004. Ces taux sont de 1,5% en 2006, 1,4% en 2007, 1,1% en 2008, 0,4 % en 2009. Il en résulte que le taux d’activité, qui était de 54,5% en 1999, est retombé à 49,9% en 2009 (ailleurs, ce taux dépasse les 70%, la moyenne mondiale étant de 64%).
    On peut donc dire que, face à la relative «stérilité» de la croissance économique (en termes de créations d’emplois), le gouvernement a bénéficié des effets de la transition démographique : moins d’emplois créés, mais pas davantage de chômage. Moyennant tout cela, il est à peu près acquis que l’objectif des 1 250 000 emplois à créer à l’horizon 2012 ne sera pas atteint.


    Salah Agueniou. La Vie éco
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    Maroc Emploi : l'Etat n'arrive pas à tenir ses engagements
    la crise est passée par là
    l economie marocaine qui est liberale ,est liée à celle des autres
    donc c est normal car tout le monde en soufrait

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    • #3
      Maroc Emploi : l'Etat n'arrive pas à tenir ses engagements

      et ils n'arriverons jamais , les marocains ne comptent pas sur l'etat pour trouver un boulot ou un logement , et c'est une des qualités de notre peuple , les marocains savent que les politiciens sont des cons.

      exemple , doctorat en physique et répare des frigos/machine à laver , marié , avec sa propre maison , voiture et gagne tres bien sa vie .

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