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Les peuples arabes "vont oser défier leurs régimes"

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  • Les peuples arabes "vont oser défier leurs régimes"

    Après la chute du président tunisien Ben Ali, tous les regards se tournent vers les autres régimes autoritaires du monde arabe. L’Egypte, l’Algérie, la Syrie, la Jordanie, la Libye, le Maroc et même l’Arabie Saoudite ont des raisons de trembler.


    La révolution en Tunisie inspire des mouvements de protestation dans tout le monde arabe. Ici, au Caire, en Egypte. (Reuters)

    Une "onde de choc démocratique". Pour Vincent Geisser, chercheur au CNRS spécialiste du Maghreb, la chute du régime de Ben Ali marque une étape historique pour l'ensemble des pays arabes. Alors que la Tunisie vient de se donner un gouvernement d’union nationale, déposant un despote en place depuis 23 ans, les opinions publiques arabes peuvent nourrir l’espoir d’un effet domino. "On peut dire sans exagérer que c’est une forme de mur de Berlin à l’échelle arabe qui est tombé, lance Vincent Geisser. Dans la tête de beaucoup d’Arabes, c’est la renaissance d’une certaine espérance démocratique. Les gens vont oser défier les régimes."

    Les gestes désespérés, sur le modèle du suicide de Mohamed Bouazizi en décembre, se multiplient de l’Egypte à l’Algérie en passant par la Mauritanie. Il semble bien que les événements en Tunisie -pourtant l’un des plus petits pays arabes- aient réveillé la contestation. "C’est clair qu’aujourd’hui dans le monde arabe, les dictateurs ont peur", note Vincent Geisser. "Il n’y a pas un seul dirigeant en place qui ait une légitimité populaire réelle. Ils sont tous menacés", renchérit Kader Abderrahim, chercheur à l’Institut des relations internationales et stratégiques (Iris) et spécialiste du Maghreb.

    La Tunisie n’est pas le miroir du monde arabe
    Quels régimes devront à leur tour affronter la colère de la rue? Les deux chercheurs se refusent à faire des pronostics. "La Tunisie n’était pas le pays le plus mal loti et, pourtant, c’est le premier régime qui tombe", note Kader Abderrahim. "Les inégalités sociales sont beaucoup plus développées en Algérie. En Egypte, n’en parlons pas! Les autres pays sont beaucoup plus pauvres et donc beaucoup plus faibles", pointe Vincent Geisser. Mais la révolte sociale peut-elle suffire à entraîner une explosion “à la tunisienne”? Rien n’est moins sûr.

    "Il ne faut pas s’emballer, tempère Kader Abderrahim. Il y a des systèmes politiques, même s’ils sont autoritaires, qui tolèrent quelques espaces de liberté. C’est le cas en Algérie, au Maroc ou en Jordanie. En Tunisie, le champ politique était totalement verrouillé." Cette souplesse relative, toutefois, n’a pas empêché les récentes émeutes en Algérie. "Il ne faut pas non plus exclure l’idée que peut-être, les régimes actuels auront la sagesse d’ouvrir un vrai dialogue avec la société", avance le chercheur. Mais les systèmes autoritaires pourraient aussi se refermer sur eux-mêmes. Voire tenter de déstabiliser la Tunisie. "Tous les régimes arabes, sauf peut-être le Maroc, y ont intérêt, assure Vincent Geisser. Je crains beaucoup, malheureusement, les milices payées par l’Arabie saoudite."

    Les militaires, agents du statu quo
    L’intransigeance du régime tunisien n’était pas sa seule spécificité dans le monde arabe. Le rôle limité des militaires dans l'Etat a également permis sa chute rapide. "L’armée tunisienne a joué un rôle extrêmement positif, juge Kader Abderrahim. C’est le fruit de 50 ans d’accumulation de certaines valeurs éthiques. Ce n’est pas le cas de l’Algérie, du Maroc, de l’Egypte ou de la Syrie. Dans la plupart des pays arabes, l’armée joue un rôle central pour soutenir les régimes en place. Rien ne peut se faire sans les militaires dans ces pays-là." Vincent Geisser ajoute: "La Tunisie n’a jamais eu de culte militariste. Pas comme en Syrie, en Egypte ou en Algérie, où il existe un prestige de l’uniforme." Selon lui, les généraux algériens, à la tête de la manne pétrolière, ou les militaires égyptiens, dont "un certain nombre détiennent des entreprises", ont tout intérêt au maintien du statu quo.

    Pour que des changements politiques interviennent dans le monde arabe, il faudra aussi que le regard de la communauté internationale évolue. Le mythe des dictateurs faisant rempart à l’islamisme radical est rejeté par les deux chercheurs. "Les Etats-Unis ont compris, la France beaucoup moins, que si on laissait ces régimes-là en place, ce n’était pas un islamisme de type conservateur turc qu’on allait avoir. C’est un islamisme djihadiste terroriste", constate Vincent Geisser. Kader Abderrahim dénonce lui directement l’attitude de la France: "Il va falloir que l’on revoie nos pratiques diplomatiques à l’égard de ces pays-là. On ne peut pas faire abstraction, aujourd’hui, des opinions publiques dans le monde arabe."
    JDD
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill

  • #2
    tout le monde se partage sur le fait que le Maroc est un cas appart
    sauf les FAistes, non quelques FAistes non silencieux et qui nous font penser que tous FAistes pensent comme eux..

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    • #3
      @Haroone : Tu veux dire tous ceux qui sont d'accord avec toi sont d'accord que le Maroc est un cas à part.
      «Ceux qui sont infidèles connaissent les plaisirs de l’amour ; ceux qui sont fidèles en connaissent les tragédies..» Oscar Wilde

      Commentaire


      • #4
        attendons de voir les resultat de cette fameuse manif car la c est mal barre ca va etre un deuxieme irak

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