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Washington et Pékin à cran sur l'énergie et l'environnement

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  • Washington et Pékin à cran sur l'énergie et l'environnement

    PEKIN (AP) — Fin 2009, Washington et Pékin annonçaient d'ambitieux projets conjoints de recherche en matière d'énergie propre, présentés comme un signe de maturité des rapports bilatéraux et une alliance contre le changement climatique. Un an après, à l'heure où le président Obama reçoit son homologue chinois Hu Jintao, ces dossiers piétinent et les conflits se multiplient.

    Entre-temps, les Etats-Unis ont porté plainte auprès de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) en accusant la Chine de subventionner ses fabricants d'équipement éolien et solaire -Pékin retourne le compliment-, et il n'y pas eu beaucoup de coopération dans les négociations sur le réchauffement de la planète. Car Pékin et Washington ont beau promettre de coopérer, leurs intérêts divergent sur des sujets comme le climat, la technologie ou la relance de l'économie mondiale.

    "Il y a une hypocrisie flagrante des deux côtés", estime Derek Scissors, économiste au cercle de réflexion Heritage Foundation à Washington.

    Les enjeux sont d'envergure. Les Etats-Unis et la Chine sont les deux plus grandes économies du monde, les deux plus gros émetteurs de gaz à effet de serre (GES) et leurs échanges commerciaux s'élèvent à 250 milliards de dollars (188 milliards d'euros) par an. De leur capacité à coopérer dépend probablement le rétablissement de l'économie mondiale et la mise en place d'un programme efficace de lutte contre le changement climatique.

    Depuis dix ans, les deux gouvernements tentent de nouer des liens par des réunions ministérielles régulières et des responsables américains conseillent Pékin dans des domaines allant de la santé à l'environnement, mais sur de nombreux dossiers économiques, ils vont au conflit, en se renvoyant mutuellement la faute.

    La Chine, invoquant la nécessité de réduire la pauvreté, favoriser sa consommation intérieure et éviter les chocs financiers, refuse de prendre des engagements contraignants de limitation de ses émissions de GES, ou de réévaluer sa monnaie, comme le réclament les Etats-Unis qui estiment qu'un yuan artificiellement faible alimente l'excédent commercial chinois.

    Du côté de Washington, une économie apathique et un chômage proche des 10% rendent plus difficile politiquement de prôner la coopération et Barack Obama est poussé à attaquer la Chine pour lutter contre le creusement du déficit commercial américain.

    "Obama est en position délicate parce que pendant ses deux premières années de présidence, il a fait des gestes de coopération envers la Chine et n'a rien reçu en retour", analyse Jim McGregor, consultant pour la société APCO Worldwide et ancien président de la Chambre de commerce américaine en Chine.

    En décembre 2009, les émissaires américains étaient consternés de voir la Chine prendre la tête des pays s'opposant à un accord-cadre de limitation des émissions de GES. Pékin s'est engagé à consommer moins de carburants fossiles mais rejette toute vérification.

    Quant à Washington, les écologistes lui reprochent de refuser de s'engager unilatéralement à émettre moins de GES. Les patrons américains disent que cela profiterait à la concurrence chinoise croissante.

    L'échec de Copenhague a refroidi les velléités de coopération de l'administration Obama, tandis que le régime communiste voyait moins d'intérêt au compromis étant donné son rétablissement rapide de la crise mondiale et sa très forte croissance économique.

    "Dans toutes les rencontres à haut niveau, (Washington et Pékin) promettent plus de coopération sur l'énergie 'verte' mais en fait ils vont vers davantage de conflit sur l'énergie", estime l'économiste Dereck Scissors.

    Le secrétaire américain du Trésor, Timothy Geithner, suggérait récemment de laisser Pékin accéder plus largement à la technologie américaine en échange d'un effort sur le contrôle des devises et le vol de propriété intellectuelle, alors que la Chine conditionne ses importations au partage des technologies - que certains partenaires commerciaux l'accusent de revendre illégalement à l'étranger.

    "Il y a de plus en plus de politiques de protectionnisme qui ne sont pas affichées mais se trouvent dans les détails des réglementations locales et nationales" en Chine, analyse McGregor. Pour lui, "il y a apparemment un débat en coulisses sur la poursuite de la 'réforme et de l'ouverture' opposée à l'émergence d'un capitalisme d'Etat et de 'champions nationaux' d'Etat". AP

    st/v/pyr
    The truth is incontrovertible, malice may attack it, ignorance may deride it, but in the end; there it is.” Winston Churchill
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