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Le Liban est à nouveau sans gouvernement. Selon la presse occidentale, le Hezbollah exerce un chantage pour ne pas avoir à répondre de sa culpabilité dans l’assassinat de Rafik el-Hariri. En réalité, observe Thierry Meyssan, l’opposition libanaise (qui représente la majorité populaire mais est minoritaire à l’Assemblée) vient de faire échec à la machine infernale mise en place par Washington en vue de provoquer une confrontation généraL
La Commission d’enquête onusienne et le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) ont déjà falsifié une expertise, recruté et protégé de faux témoins, puis incarcéré arbitrairement des innocents durant quatre ans. Ignorant les preuves matérielles collectées sur la scène du crime et les enregistrements des drones israéliens, le TSL refuse de mettre en cause Israël, l’Allemagne et les USA et s’apprête à mettre en accusation des responsables militaires du Hezbollah afin d’ouvrir la voie à une nouvelle guerre US.
Alors que le Premier ministre libanais Saad al-Hariri était reçu à la Maison-Blanche par le président des Etats-Unis Barack Obama, mercredi 12 janvier 2011, 11 ministres libanais ont donné leur démission et fait chuter leur gouvernement. Plus qu’à M. Hariri, ce camouflet était ostensiblement destiné à M. Obama.
Le remodelage du Moyen-Orient élargi
Pour comprendre ce qui se passe, il convient d’abord de resituer ce coup de théâtre dans le contexte général de la résistance proche-orientale au projet états-unien de remodelage de la région.
Lorsque, le 11-Septembre 2001, les Etats-Unis ont attribué les attentats dont ils faisaient l’objet à un groupuscule islamiste terré dans une grotte afghane, ils ont déclaré la « guerre des civilisations ». Contrairement à ce que préconisaient des stratèges comme Zbignew Brzezinski (favorable à une instrumentation des musulmans contre la Russie et la Chine) et certaines firmes pétrolières (favorables à un investissement militaire massif en Afrique et dans les Caraïbes pour contrôler les champs pétroliers du XXIe siècle), les Straussiens ont imposé le monde musulman comme cible. En effet, de leur point de vue, la seule « menace révolutionnaire » capable de se propager dans le monde et de porter atteinte à l’impérialisme global est une résurgence de la révolution khomeiniste.
Washington a donc décidé de prendre l’Iran en tenaille en positionnant ses troupes en Afghanistan et en Irak. Puis, de détruire les alliés militaires de Téhéran : la Syrie et le Hezbollah libanais. Enfin, de raser l’Iran et ses 70 millions d’habitants. Toute résistance ayant été anéantie, les Etats de la région auraient été démantelés et redessinés sur une base ethnique, tandis que la Pax Americana aurait triomphé.
Cependant ce plan grandiose, à peine initié, a échoué. La plus grande armée du monde a été incapable de contrôler l’Afghanistan et l’Irak occupés. Puis, l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafik al-Hariri et la révolution colorée du Cèdre ne sont pas parvenus à provoquer la guerre avec la Syrie, Damas ayant immédiatement retiré ses forces de maintien de la paix stationnées au Liban depuis la fin de la guerre civile.
Washington a alors sous-traité le problème à Tel-Aviv. A l’été 2006, Israël a attaqué le Liban, rasé tout le Sud du pays sous un tapis de bombes tel qu’on n’en avait pas vu depuis la guerre du Vietnam, mais a échoué à détruire le Hezbollah et à engager le combat avec la Syrie. Contre toute attente, c’est l’inverse qui s’est produit : le Hezbollah a tenu en échec l’armée la plus sophistiquée du monde et la Syrie n’a pas eu à entrer en lice.
Mettant en oeuvre leur Plan B, les Etats-Unis ont eu recours à la prétendue Justice internationale.
Le rôle du TSL dans la stratégie US
La Commission internationale d’enquête sur l’assassinat de Rafik al-Hariri a reçu pour mission de mettre en accusation le président syrien Bachar el-Assad, ouvrant ainsi la voie à la guerre que le Pentagone aurait entreprise pour l’amener par la force devant la Justice internationale.
La Commission d’enquête était dirigée par deux agents sûrs, les Allemands Detlev Mehlis et Gerhard Lehman. Ils sont parvenus à occulter le rôle de leur pays dans l’assassinat, mais ont échoué à inculper le président el-Assad, les services secrets syriens ayant démasqué les faux témoins fabriqués par l’ONU.
Passant au Plan C, Washington a abandonné l’idée de détruire la Syrie préalablement à l’Iran et a recentré son dispositif sur le cœur du système. Il a mis en place un Tribunal spécial pour le Liban, cette fois chargé de mettre en accusation le commandant de la Force Al-Quod (unité des Gardiens iraniens de la Révolution qui forme les combattants anti-impérialistes au Liban, en Palestine et ailleurs), le général Kassem Soleimani, et le guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei. Cette accusation judiciaire devait être coordonnée avec l’accusation politique de l’AIEA de fabrication secrète d’une bombe atomique.
La présidence de ce Tribunal très spécial a été confiée à l’Italien Antonio Cassese, jusque là conseiller juridique des Moujahidines du Peuple, un groupe armé qui revendique plusieurs milliers d’assassinats politiques en Iran pour le compte des Etats-Unis.
Le Liban est à nouveau sans gouvernement. Selon la presse occidentale, le Hezbollah exerce un chantage pour ne pas avoir à répondre de sa culpabilité dans l’assassinat de Rafik el-Hariri. En réalité, observe Thierry Meyssan, l’opposition libanaise (qui représente la majorité populaire mais est minoritaire à l’Assemblée) vient de faire échec à la machine infernale mise en place par Washington en vue de provoquer une confrontation généraL
La Commission d’enquête onusienne et le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) ont déjà falsifié une expertise, recruté et protégé de faux témoins, puis incarcéré arbitrairement des innocents durant quatre ans. Ignorant les preuves matérielles collectées sur la scène du crime et les enregistrements des drones israéliens, le TSL refuse de mettre en cause Israël, l’Allemagne et les USA et s’apprête à mettre en accusation des responsables militaires du Hezbollah afin d’ouvrir la voie à une nouvelle guerre US.
Alors que le Premier ministre libanais Saad al-Hariri était reçu à la Maison-Blanche par le président des Etats-Unis Barack Obama, mercredi 12 janvier 2011, 11 ministres libanais ont donné leur démission et fait chuter leur gouvernement. Plus qu’à M. Hariri, ce camouflet était ostensiblement destiné à M. Obama.
Le remodelage du Moyen-Orient élargi
Pour comprendre ce qui se passe, il convient d’abord de resituer ce coup de théâtre dans le contexte général de la résistance proche-orientale au projet états-unien de remodelage de la région.
Lorsque, le 11-Septembre 2001, les Etats-Unis ont attribué les attentats dont ils faisaient l’objet à un groupuscule islamiste terré dans une grotte afghane, ils ont déclaré la « guerre des civilisations ». Contrairement à ce que préconisaient des stratèges comme Zbignew Brzezinski (favorable à une instrumentation des musulmans contre la Russie et la Chine) et certaines firmes pétrolières (favorables à un investissement militaire massif en Afrique et dans les Caraïbes pour contrôler les champs pétroliers du XXIe siècle), les Straussiens ont imposé le monde musulman comme cible. En effet, de leur point de vue, la seule « menace révolutionnaire » capable de se propager dans le monde et de porter atteinte à l’impérialisme global est une résurgence de la révolution khomeiniste.
Washington a donc décidé de prendre l’Iran en tenaille en positionnant ses troupes en Afghanistan et en Irak. Puis, de détruire les alliés militaires de Téhéran : la Syrie et le Hezbollah libanais. Enfin, de raser l’Iran et ses 70 millions d’habitants. Toute résistance ayant été anéantie, les Etats de la région auraient été démantelés et redessinés sur une base ethnique, tandis que la Pax Americana aurait triomphé.
Cependant ce plan grandiose, à peine initié, a échoué. La plus grande armée du monde a été incapable de contrôler l’Afghanistan et l’Irak occupés. Puis, l’assassinat de l’ancien Premier ministre libanais Rafik al-Hariri et la révolution colorée du Cèdre ne sont pas parvenus à provoquer la guerre avec la Syrie, Damas ayant immédiatement retiré ses forces de maintien de la paix stationnées au Liban depuis la fin de la guerre civile.
Washington a alors sous-traité le problème à Tel-Aviv. A l’été 2006, Israël a attaqué le Liban, rasé tout le Sud du pays sous un tapis de bombes tel qu’on n’en avait pas vu depuis la guerre du Vietnam, mais a échoué à détruire le Hezbollah et à engager le combat avec la Syrie. Contre toute attente, c’est l’inverse qui s’est produit : le Hezbollah a tenu en échec l’armée la plus sophistiquée du monde et la Syrie n’a pas eu à entrer en lice.
Mettant en oeuvre leur Plan B, les Etats-Unis ont eu recours à la prétendue Justice internationale.
Le rôle du TSL dans la stratégie US
La Commission internationale d’enquête sur l’assassinat de Rafik al-Hariri a reçu pour mission de mettre en accusation le président syrien Bachar el-Assad, ouvrant ainsi la voie à la guerre que le Pentagone aurait entreprise pour l’amener par la force devant la Justice internationale.
La Commission d’enquête était dirigée par deux agents sûrs, les Allemands Detlev Mehlis et Gerhard Lehman. Ils sont parvenus à occulter le rôle de leur pays dans l’assassinat, mais ont échoué à inculper le président el-Assad, les services secrets syriens ayant démasqué les faux témoins fabriqués par l’ONU.
Passant au Plan C, Washington a abandonné l’idée de détruire la Syrie préalablement à l’Iran et a recentré son dispositif sur le cœur du système. Il a mis en place un Tribunal spécial pour le Liban, cette fois chargé de mettre en accusation le commandant de la Force Al-Quod (unité des Gardiens iraniens de la Révolution qui forme les combattants anti-impérialistes au Liban, en Palestine et ailleurs), le général Kassem Soleimani, et le guide suprême de la Révolution islamique, l’ayatollah Ali Khamenei. Cette accusation judiciaire devait être coordonnée avec l’accusation politique de l’AIEA de fabrication secrète d’une bombe atomique.
La présidence de ce Tribunal très spécial a été confiée à l’Italien Antonio Cassese, jusque là conseiller juridique des Moujahidines du Peuple, un groupe armé qui revendique plusieurs milliers d’assassinats politiques en Iran pour le compte des Etats-Unis.
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