Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Sois libre et tais-toi, Algérien !

Réduire
Cette discussion est fermée.
X
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Sois libre et tais-toi, Algérien !

    Sois libre et tais-toi, Algérien !

    L'Algérie est au milieu du gué, elle hésite. Faire le point de la situation, quatre constats. Elle n'est ni dictatoriale ni démocratique. Tout est donc possible dans tous les sens. Ceux qui disent qu'elle est dictatoriale doivent au moins se poser la question sur la liberté qu'ils ont de le dire, cette liberté étant réelle même si elle est par ailleurs tout à fait relative. Ceux qui disent qu'elle est démocratique se trompent naturellement, pour toutes les bonnes raisons du monde, à commencer par celle qui définit la démocratie comme un mouvement, un élan, un espoir plutôt que comme un état donné.


    La démocratie est le moins mauvais des systèmes, disait Churchill. En outre, l'Algérie n'apparaît pas franchement inscrite dans ce mouvement. Deuxième constat : l'Algérie n'est ni prospère ni misérable, mais on veut bien penser qu'elle soit les deux : prospère par son pétrole et misérable par la répartition des revenus engendrés par le pétrole. C'est une idée politique forte que celle-là : un pays riche, un peuple pauvre. Le pouvoir ne lui a pas trouvé de réponse à la mesure, parce que cela renvoie au ressenti et que dans ce registre, sa communication est archaïque ; il risque de le payer cher.



    Ceci dit, les dernières émeutes montrent objectivement le paradoxe d'un pays riche confronté à la redistribution de sa richesse. Poursuivons avec un troisième constat : le pouvoir, à défaut d'être pleinement démocratique, est-il moral ? Là aussi, la réponse n'est pas simple. La lutte contre la corruption est réelle, elle souffre d'être totale : en se déployant, cette lutte révèle la corruption, l'atteste et la dramatise. L'idée s'insinue qu'elle n'est pas la marque d'une volonté politique mais la conséquence d'une lutte de clans. Personne, au pouvoir, n'a le courage de venir la démentir, d'où le constat que ce pouvoir n'est pas toujours apte à défendre ses propres décisions.



    Quatrième constat : le paramètre sécuritaire influe-t-il de façon décisive sur le fonctionnement politique de l'Algérie ? Pour savoir où on va, il faut se rappeler d'où on vient. La décennie 90 est encore vive dans les mémoires, y compris chez les moins de vingt ans. Le pacte proposé par Bouteflika au peuple, à travers la charte sur la réconciliation nationale, ne contient pas d'échéances.



    Il suppose un modèle de développement basé sur un compromis idéologique avec l'islamisme. Ce qui fait ressortir un autre paradoxe algérien : la liberté de vivre ensemble est désormais réelle pour tous, laïcs ou religieux, mais elle est garantie par un Etat dont les dirigeants et les fonctionnaires, inodores et incolores sous prétexte de neutralité, deviennent ainsi les tout puissants arbitres. Cette liberté implique sa négation, non par la répression proprement dite, mais par la désertion de la politique au profit du silence. Sois libre et tais-toi, Algérien ! En attendant des jours meilleurs…
    Par Aïssa Khelladi

  • #2
    Sois libre et tais-toi, Algérien !

    Trés bonne analyse, le cas de notre pays est un bon sujet d'étude, le pire est derrière nous.

    Les Algériens sont en permanence en quète de libertés avec ce sentiment de vouloir demeurer sous la coupe de la sphère religieuse et nationaliste.
    Depuis 62 que nous revondiquons au pouvoir plus de libertés politiques pour pouvoir jouer un rôle positif pour tous, ce n'est pas pour tomber sur des islamistes qui nous étoufferont et imposeront une dictature théocratique.
    Lorsque les islamistes cesseront de vouloir créer autre chose qu'une république démocratique et citoyenne, les énergies algériennes se multiplieront par deux.

    Commentaire

    Chargement...
    X