(CRIDEM 19/01/2011)
Que l’on ne se trompe pas ! Les événements que vient de vivre la Tunisie ne sont que le couronnement d’un long règne de vingt trois ans durant lesquels le président déchu n’avait jamais voulu lâcher du lest au profit des libertés politiques.
Ce changement politique vient donc, à notre avis, compléter celui vécu en Mauritanie (I) depuis quatre ans à la suite d’un Coup d’état militaire en aout 2005, ou celui politico-économique que vit, actuellement, le Royaume du Maroc (II), mais subséquent aux efforts de normalisation politique qu’avait entamé, quoi qu’on dise, le défunt Roi Hassan II.
Ces constats nous poussent à faire une rapide analogie politique entre les différents régimes politiques maghrébins, tout en réservant la part du lion au cas mauritanien (III). Afin d’arriver au constat, in fine, selon lequel les forces politiques, notamment ceux de l’opposition ne doivent se tromper. Et nous expliquerons plus loin pourquoi.
I. Le changement politique mauritanien était venu mettre fin à une politique similaire à la tunisienne.
Tellement similaire que les profils même d’Ould Taya et de Ben Ali se recoupent, objectivement, de façon surprenante : formation militaire, spécialisation dans le domaine du renseignement, temps de règne quasi identique. Mais aussi se recoupent quant au style politique : mouvements et libertés civiles et politiques muselés, prégnance du milieu familial dans la vie économique, régime autocratique et culte de la personnalité.
II. Quant au Royaume du Maroc, le défunt Roi avait laissé en héritage à son successeur un pays déjà introduit dans une expérience d’alternance et d’ouverture politique. Laquelle était venue consacrer une normalisation politique subséquente à un long tumulte causée par deux tentatives d’accaparement avorté du pouvoir par les militaires ( Skhirat et l’avion. ) Et cela dans un contexte marqué par les premiers tutoiements, et de recherche d’attaches idéologiques du Maghreb du début des années 1970 du siècle dernier.
Quoi qu’il en soit, le destin, la chance l’avaient aidé, bon an mal an, à mener son pays jusqu’à subir, donc, un certain épanouissement politique, trois années avant sa mort. La succession au pouvoir, en 1999, en dépit de son caractère normal dans un régime monarchique, donna libre cours à une reconsidération du mode de gestion économique et politique. Ce qui nous amène à estimer que ce pays vit de facto, de nos jours, sa propre révolution. A l’instar de la Mauritanie, même si les voies empruntées sont différentes.
III. Le coup d’Etat d’aout 2005 avait chassé un autre dictateur du pouvoir.
Les tâtonnements politiques vécus sous les brefs règnes d’Ould Med Vall et de Sidi Ould Cheikh Abdallahi avaient été marqués par des manifestations de continuité du régime déchu (élus, attentisme, immobilisme politique.)
C’est pourquoi les vrais chevaux de bataille devant supplanter le régime déchu n’avaient vu le jour qu’en 2009, avec l’élection de Mohamed Ould Abdelaziz à la tête de l’Etat. : lutte contre la gabegie, renouvellement de la classe politique, remise en cause des anciennes formes de gestion de la chose publique.
Le constat est simple : le pays vit, quant à lui, sa propre révolution. Le genre de tâtonnements, décrits plus haut, présagent, à titre comparatif, d’un long hiver de recherche politique en Tunisie. Les partis membres de la coordination de l’opposition, notamment le RFD et l’UFP, ne doivent se leurrer. Car leur attitude visant à vouloir jeter l’huile sur le feu aurait dû apporter son fruit il y a quelques années. En l’occurrence vers la fin du règne d’Ould Taya, ou en ces temps-ci s’il se trouvait encore au pouvoir.
L’un ne sut tirer profit du mouvement d’aout 2008 : d’un encouragement sans ambages à celui-ci, il avait baissé les bras au profit de l’opposition radicale. Il passa du rejet des résultats des urnes à leur reconnaissance tardive.
Autant de tergiversations qui rendent malaisée toute renaissance politique de ce parti, encore accentuée par l’empreinte, qui prend de l’âge, de son père fondateur Ahmed Ould Daddah. L’autre souffre de l’anachronisme de ses idées, déjà irréalisables dans un contexte propre à la Mauritanie, et se juge mieux dans une stratégie d’opposition perpétuelle : son seul fond de commerce et qui tend, de plus en plus, à prendre des influences relent tribal ( pouvoir d’une part et les Ida Ouali de l’autre, etc.)
On constate que l’un et l’autre tentent, ces derniers jours, une récupération dangereuse du cas tunisien. Tout en feignant d’ignorer qu’ils n’avaient su provoquer « leur révolution » au moment où il le fallait, ni savoir accompagner le changement politique que d’autres (les militaires) avaient provoqué. Ce dont ils doivent être conscients, est que le vent est déjà passé.
Le danger qui les guettent, c’est la menace d’un basculement vers la subversion, après avoir eu l’ultime chance offerte par les accords de Dakar. Le vrai soubassement derrière l’attitude de l’un et de l’autre se traduit par la difficile acceptation du fait accompli. Que l’on ne se trompe pas !
La Mauritanie vit déjà sa révolution tous azimuts : infrastructures, assainissement financier et économique, etc. Ce n’est pas une tentative suicide, qui à notre avis et compte tenu de ce qui précède, qui va changer son cours. Cependant, l’Algérie, la Libye sont les véritables concernés, en tout cas au Maghreb, et l’Egypte au Proche-Orient, quant à la nécessité d’un accompagnement, encore possible, d’un monde qui change autour d’eux.
Que l’on ne se trompe pas ! Les événements que vient de vivre la Tunisie ne sont que le couronnement d’un long règne de vingt trois ans durant lesquels le président déchu n’avait jamais voulu lâcher du lest au profit des libertés politiques.
Ce changement politique vient donc, à notre avis, compléter celui vécu en Mauritanie (I) depuis quatre ans à la suite d’un Coup d’état militaire en aout 2005, ou celui politico-économique que vit, actuellement, le Royaume du Maroc (II), mais subséquent aux efforts de normalisation politique qu’avait entamé, quoi qu’on dise, le défunt Roi Hassan II.
Ces constats nous poussent à faire une rapide analogie politique entre les différents régimes politiques maghrébins, tout en réservant la part du lion au cas mauritanien (III). Afin d’arriver au constat, in fine, selon lequel les forces politiques, notamment ceux de l’opposition ne doivent se tromper. Et nous expliquerons plus loin pourquoi.
I. Le changement politique mauritanien était venu mettre fin à une politique similaire à la tunisienne.
Tellement similaire que les profils même d’Ould Taya et de Ben Ali se recoupent, objectivement, de façon surprenante : formation militaire, spécialisation dans le domaine du renseignement, temps de règne quasi identique. Mais aussi se recoupent quant au style politique : mouvements et libertés civiles et politiques muselés, prégnance du milieu familial dans la vie économique, régime autocratique et culte de la personnalité.
II. Quant au Royaume du Maroc, le défunt Roi avait laissé en héritage à son successeur un pays déjà introduit dans une expérience d’alternance et d’ouverture politique. Laquelle était venue consacrer une normalisation politique subséquente à un long tumulte causée par deux tentatives d’accaparement avorté du pouvoir par les militaires ( Skhirat et l’avion. ) Et cela dans un contexte marqué par les premiers tutoiements, et de recherche d’attaches idéologiques du Maghreb du début des années 1970 du siècle dernier.
Quoi qu’il en soit, le destin, la chance l’avaient aidé, bon an mal an, à mener son pays jusqu’à subir, donc, un certain épanouissement politique, trois années avant sa mort. La succession au pouvoir, en 1999, en dépit de son caractère normal dans un régime monarchique, donna libre cours à une reconsidération du mode de gestion économique et politique. Ce qui nous amène à estimer que ce pays vit de facto, de nos jours, sa propre révolution. A l’instar de la Mauritanie, même si les voies empruntées sont différentes.
III. Le coup d’Etat d’aout 2005 avait chassé un autre dictateur du pouvoir.
Les tâtonnements politiques vécus sous les brefs règnes d’Ould Med Vall et de Sidi Ould Cheikh Abdallahi avaient été marqués par des manifestations de continuité du régime déchu (élus, attentisme, immobilisme politique.)
C’est pourquoi les vrais chevaux de bataille devant supplanter le régime déchu n’avaient vu le jour qu’en 2009, avec l’élection de Mohamed Ould Abdelaziz à la tête de l’Etat. : lutte contre la gabegie, renouvellement de la classe politique, remise en cause des anciennes formes de gestion de la chose publique.
Le constat est simple : le pays vit, quant à lui, sa propre révolution. Le genre de tâtonnements, décrits plus haut, présagent, à titre comparatif, d’un long hiver de recherche politique en Tunisie. Les partis membres de la coordination de l’opposition, notamment le RFD et l’UFP, ne doivent se leurrer. Car leur attitude visant à vouloir jeter l’huile sur le feu aurait dû apporter son fruit il y a quelques années. En l’occurrence vers la fin du règne d’Ould Taya, ou en ces temps-ci s’il se trouvait encore au pouvoir.
L’un ne sut tirer profit du mouvement d’aout 2008 : d’un encouragement sans ambages à celui-ci, il avait baissé les bras au profit de l’opposition radicale. Il passa du rejet des résultats des urnes à leur reconnaissance tardive.
Autant de tergiversations qui rendent malaisée toute renaissance politique de ce parti, encore accentuée par l’empreinte, qui prend de l’âge, de son père fondateur Ahmed Ould Daddah. L’autre souffre de l’anachronisme de ses idées, déjà irréalisables dans un contexte propre à la Mauritanie, et se juge mieux dans une stratégie d’opposition perpétuelle : son seul fond de commerce et qui tend, de plus en plus, à prendre des influences relent tribal ( pouvoir d’une part et les Ida Ouali de l’autre, etc.)
On constate que l’un et l’autre tentent, ces derniers jours, une récupération dangereuse du cas tunisien. Tout en feignant d’ignorer qu’ils n’avaient su provoquer « leur révolution » au moment où il le fallait, ni savoir accompagner le changement politique que d’autres (les militaires) avaient provoqué. Ce dont ils doivent être conscients, est que le vent est déjà passé.
Le danger qui les guettent, c’est la menace d’un basculement vers la subversion, après avoir eu l’ultime chance offerte par les accords de Dakar. Le vrai soubassement derrière l’attitude de l’un et de l’autre se traduit par la difficile acceptation du fait accompli. Que l’on ne se trompe pas !
La Mauritanie vit déjà sa révolution tous azimuts : infrastructures, assainissement financier et économique, etc. Ce n’est pas une tentative suicide, qui à notre avis et compte tenu de ce qui précède, qui va changer son cours. Cependant, l’Algérie, la Libye sont les véritables concernés, en tout cas au Maghreb, et l’Egypte au Proche-Orient, quant à la nécessité d’un accompagnement, encore possible, d’un monde qui change autour d’eux.
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