02/NOV/2010
par Yves Paumier
En 1874, dans la Revue des Deux Mondes, l’officier et topographe français François-Elie Roudaire (1836-1885) fait paraître un article intitulé Une mer intérieure en Algérie, dont Jules Verne (1828-1905) tirera en 1905 son roman L’invasion de la mer.
Convaincu d’avoir découvert une vaste dépression salée marécageuse (les « chotts ») se prolongeant jusqu’au golfe de Gabès en Tunisie, Roudaire, notamment soutenu par l’architecte du canal de Suez Ferdinand de Lesseps (1805-1894), propose alors de ramener la mer en creusant un canal de 240 kilomètres. Entre autres bienfaits, affirme-t-il, la masse d’eau introduite modifierait notablement le climat local et permettrait de refaire de la région un « grenier à blé ». Pour différentes bonnes et mauvaises raisons, le projet échoua à l’époque. Cependant, aujourd’hui, armé d’avancées scientifiques et technologiques acquises depuis lors, il est urgent de rouvrir le dossier.
Prologue
En ce début du XXIe siècle, les populations maghrébines sont atterrées. Les économies nationales sont en désarroi et l’égoïsme de la culture moderne amplifie le sinistre. Si les bases économiques de leurs pays diffèrent, elles se recoupent en un point : leur dépendance vis-à-vis de l’extérieur dans un monde ultralibéral en décomposition. C’est tout leur malheur, et les conséquences internes sont désastreuses : corruption, pouvoir d’achat, inégalité, jeunesse oubliée, etc.
Vouloir sortir de cette prison impose une trajectoire obligatoire dont l’économiste et homme politique américain Lyndon LaRouche a détaillé les axes principaux :
reprise du contrôle de la finance mondiale par un retour au crédit public et une séparation des banques, selon les critères de la loi Glass-Steagall adoptée par le président américain Franklin Roosevelt en 1933, afin de casser le pouvoir impérial de cette oligarchie monétariste ;
chasser du pouvoir leurs principaux agents, à la Maison Blanche comme ailleurs ;
reconstruire par de grands projets d’infrastructures mettant en œuvre les meilleures technologies du moment et transformant fondamentalement la géographie sous-continentale.
L’impulsion significative de cette Renaissance pourra venir de l’adoption du projet NAWAPA (North Amarican Water and Power Alliance). Il s’agit d’un énorme projet visant à capter une partie des précipitations de l’Amérique du Nord pour l’amener vers les régions arides des Etats-Unis et du Mexique. Ce projet s’inscrit dans une alliance des quatre puissances – USA- Russie- Inde-Chine – proposée par LaRouche, seule capable de nous sortir de la crise.
Il ne s’agit pas là simplement d’un gros projet d’aménagement du territoire, mais d’une véritable révolution culturelle. C’est dans cet esprit que nous relançons ici, en la perfectionnant, l’idée géniale de François-Elie Roudaire. En réalité, si l’idée à cent quarante ans, la philosophie qui l’inspire remonte à plusieurs milliers d’années, quand l’homme s’est retrouvé en devoir de modifier son environnement pour lui-même et pour perfectionner la nature elle-même. Faisant ainsi appel à ses facultés créatrices, il définit par là même son statut d’être libre.
Pour donner vie à cette histoire, projetons-nous dans le futur.
Roudaireville-les-Palmiers, 2050
Notre belle cité ne va pas tarder à dépasser le demi-million d’habitants. Depuis quarante ans, la jeunesse du Maghreb, au lieu de se précipiter vers les banlieues de Paris, Berlin, Amsterdam ou Londres, s’est fixée ici ; car on y touche de bons salaires et les enfants disposent des meilleurs soins de santé. C’est dans l’agrochimie et la recherche spatiale que des milliers d’emplois ont été créés ici au cours de ces quarante dernières années.
Tout cela est le résultat de « la grande révolution bleue », qui a rendu l’eau disponible à volonté. Quelle rupture ! car à l’époque, s’étendaient ici les immensités arides du Sahara, le plus grand désert du monde.
Bien que l’on puisse encore croiser quelques pans de déserts intacts, depuis 2011, avec le plan Paumier-Roudaire, des lacs sont sortis des mirages et des milliers d’oasis ont été créées. Chacune abrite une ou plusieurs villes nouvelles, reliées entre elles par un réseau de transports rapides gagnant les pays lointains. Des légumes bon marché et les plus beaux vergers du monde, c’est cela Roudaireville-les-palmiers !
Alors nos enfants nous interrogent : « Papa, raconte-moi les quatre phases de la révolution bleue ! »
A. La phase tunisienne : de Gabès à Djeridville
Reprenons du début. Par un beau jour de 2011, un navire arriva du grand nord avec une étrange cargaison. Il jeta l’ancre à quelques encablures au large de Gabès, le port tunisien de pêche et de phosphates. Si cela inquiéta les anciens et les touristes les plus âgés qui se faisaient bronzer sur l’île de Djerba, les plus jeunes faisaient le détour pour examiner l’étrange objet.
Cette venue en imposait un peu plus à ceux de la côte, d’autant qu’elle avait été soigneusement préparée : un vaste réservoir avait été installé sur les hauteurs des premières collines bordant la mer, avec une grosse conduite descendant jusqu’à la baie et s’y prolongeant même jusqu’au mouillage.
Un mois plus tard, on entendit un ruissellement d’eau aux abords de la retenue et très rapidement, on vit celle-ci se remplir jusqu’aux rebords.
par Yves Paumier
En 1874, dans la Revue des Deux Mondes, l’officier et topographe français François-Elie Roudaire (1836-1885) fait paraître un article intitulé Une mer intérieure en Algérie, dont Jules Verne (1828-1905) tirera en 1905 son roman L’invasion de la mer.
Convaincu d’avoir découvert une vaste dépression salée marécageuse (les « chotts ») se prolongeant jusqu’au golfe de Gabès en Tunisie, Roudaire, notamment soutenu par l’architecte du canal de Suez Ferdinand de Lesseps (1805-1894), propose alors de ramener la mer en creusant un canal de 240 kilomètres. Entre autres bienfaits, affirme-t-il, la masse d’eau introduite modifierait notablement le climat local et permettrait de refaire de la région un « grenier à blé ». Pour différentes bonnes et mauvaises raisons, le projet échoua à l’époque. Cependant, aujourd’hui, armé d’avancées scientifiques et technologiques acquises depuis lors, il est urgent de rouvrir le dossier.
Prologue
En ce début du XXIe siècle, les populations maghrébines sont atterrées. Les économies nationales sont en désarroi et l’égoïsme de la culture moderne amplifie le sinistre. Si les bases économiques de leurs pays diffèrent, elles se recoupent en un point : leur dépendance vis-à-vis de l’extérieur dans un monde ultralibéral en décomposition. C’est tout leur malheur, et les conséquences internes sont désastreuses : corruption, pouvoir d’achat, inégalité, jeunesse oubliée, etc.
Vouloir sortir de cette prison impose une trajectoire obligatoire dont l’économiste et homme politique américain Lyndon LaRouche a détaillé les axes principaux :
reprise du contrôle de la finance mondiale par un retour au crédit public et une séparation des banques, selon les critères de la loi Glass-Steagall adoptée par le président américain Franklin Roosevelt en 1933, afin de casser le pouvoir impérial de cette oligarchie monétariste ;
chasser du pouvoir leurs principaux agents, à la Maison Blanche comme ailleurs ;
reconstruire par de grands projets d’infrastructures mettant en œuvre les meilleures technologies du moment et transformant fondamentalement la géographie sous-continentale.
L’impulsion significative de cette Renaissance pourra venir de l’adoption du projet NAWAPA (North Amarican Water and Power Alliance). Il s’agit d’un énorme projet visant à capter une partie des précipitations de l’Amérique du Nord pour l’amener vers les régions arides des Etats-Unis et du Mexique. Ce projet s’inscrit dans une alliance des quatre puissances – USA- Russie- Inde-Chine – proposée par LaRouche, seule capable de nous sortir de la crise.
Il ne s’agit pas là simplement d’un gros projet d’aménagement du territoire, mais d’une véritable révolution culturelle. C’est dans cet esprit que nous relançons ici, en la perfectionnant, l’idée géniale de François-Elie Roudaire. En réalité, si l’idée à cent quarante ans, la philosophie qui l’inspire remonte à plusieurs milliers d’années, quand l’homme s’est retrouvé en devoir de modifier son environnement pour lui-même et pour perfectionner la nature elle-même. Faisant ainsi appel à ses facultés créatrices, il définit par là même son statut d’être libre.
Pour donner vie à cette histoire, projetons-nous dans le futur.
Roudaireville-les-Palmiers, 2050
Notre belle cité ne va pas tarder à dépasser le demi-million d’habitants. Depuis quarante ans, la jeunesse du Maghreb, au lieu de se précipiter vers les banlieues de Paris, Berlin, Amsterdam ou Londres, s’est fixée ici ; car on y touche de bons salaires et les enfants disposent des meilleurs soins de santé. C’est dans l’agrochimie et la recherche spatiale que des milliers d’emplois ont été créés ici au cours de ces quarante dernières années.
Tout cela est le résultat de « la grande révolution bleue », qui a rendu l’eau disponible à volonté. Quelle rupture ! car à l’époque, s’étendaient ici les immensités arides du Sahara, le plus grand désert du monde.
Bien que l’on puisse encore croiser quelques pans de déserts intacts, depuis 2011, avec le plan Paumier-Roudaire, des lacs sont sortis des mirages et des milliers d’oasis ont été créées. Chacune abrite une ou plusieurs villes nouvelles, reliées entre elles par un réseau de transports rapides gagnant les pays lointains. Des légumes bon marché et les plus beaux vergers du monde, c’est cela Roudaireville-les-palmiers !
Alors nos enfants nous interrogent : « Papa, raconte-moi les quatre phases de la révolution bleue ! »
A. La phase tunisienne : de Gabès à Djeridville
Reprenons du début. Par un beau jour de 2011, un navire arriva du grand nord avec une étrange cargaison. Il jeta l’ancre à quelques encablures au large de Gabès, le port tunisien de pêche et de phosphates. Si cela inquiéta les anciens et les touristes les plus âgés qui se faisaient bronzer sur l’île de Djerba, les plus jeunes faisaient le détour pour examiner l’étrange objet.
Cette venue en imposait un peu plus à ceux de la côte, d’autant qu’elle avait été soigneusement préparée : un vaste réservoir avait été installé sur les hauteurs des premières collines bordant la mer, avec une grosse conduite descendant jusqu’à la baie et s’y prolongeant même jusqu’au mouillage.
Un mois plus tard, on entendit un ruissellement d’eau aux abords de la retenue et très rapidement, on vit celle-ci se remplir jusqu’aux rebords.
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