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Palestine: plus d'aide européenne?

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  • Palestine: plus d'aide européenne?

    L'Union européenne s'appréterait à couper l'aide financière aux populations palestiniennes.
    Déja sur internet circulent une campagne de protestation:

    Bruxelles, le 7 avril 2006


    Monsieur Karel De Gucht
    Ministre des Affaires étrangères
    15, rue des Petits Carmes
    1000 Bruxelles

    Monsieur Javier SOLANA
    Secrétaire général,
    Haut représentant pour la PESC
    Conseil de l’Union européenne
    Rue de la Loi 175
    1048 Bruxelles

    Concerne : Suspension de l’Aide économique à L’Autorité palestinienne
    Sommet européen des Ministres des Affaires étrangères
    Monsieur le Ministre,
    Monsieur le Haut représentant,

    Nous venons d’apprendre par la voix de Mme Emma Udwin, porte-parole de la Commissaire européenne aux Relations extérieures, que la Commission européenne suspendait son aide au gouvernement palestinien dirigé par le Hamas, ajoutant que cette position était maintenue en attendant une décision des Ministres européens des Affaires étrangères.
    A l’occasion du prochain conseil des Ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne, au Luxembourg, le 10 avril, cette question de l’aide économique de l’UE à l’Autorité nationale palestinienne doit être abordée.

    L’hypothèse d’une conditionnalité de cette aide et, partant, de sa possible suspension, a été avancée. Nous tenons à vous faire savoir que nous considérons une telle hypothèse comme à la fois injustifiée, injuste, et risquant par dessus tout de provoquer une crise humanitaire grave au sein de la population palestinienne sous occupation, aux conséquences sociales et politiques dramatiques.

    Dans les règles de coopération de l’Union européenne, il y a des règles de suspension des accords avec tout pays qui ne respecte pas les droits de l’homme or Israël les viole ouvertement depuis des années (voir rapport de l’association israélienne Bet’selem).

    Les dirigeants de cet Etat refusent d’appliquer la IVème Convention de Genève, de reconnaître l’Etat palestinien ou simplement le droit du peuple palestinien à un Etat dans les frontières de 1967, de respecter les accords signés et de renoncer à la violence contre la population civile palestinienne.


    Même les résolutions de la Cour Internationale de Justice du 9 juillet 2004 déclarant l’illégalité du mur d’annexion israélien en Cisjordanie et requérant de la communauté internationale qu’elle prenne ses responsabilités pour en interrompre la construction, abattre les parties déjà construites, et restituer leurs terres et leurs biens confisqués aux Palestiniens, sont restées sans suite, et ce, en dépit du vote de l’Assemblée générale des Nations unies. En dépit aussi du fait que les 25 Etats membres de l’UE ont approuvé ces recommandations.

    Et voici que c’est à l’encontre du peuple palestinien et de ses dirigeants démocratiquement élus que surgit, pour la première fois dans ce conflit, l’hypothèse de sanctions. Ce n’est pas seulement un choix fondé sur un « deux poids, deux mesures », c’est aussi une inversion des termes du conflit, celui d’une occupation par Israël des territoires palestiniens.

    L’Union européenne a reconnu le caractère transparent et démocratique du scrutin palestinien. Or elle exige du gouvernement palestinien ce qu’elle se refuse à exiger d’Israël, pourtant partie occupante. En l’occurrence la reconnaissance de l’Etat d’Israël, le respect des accords signés et l’arrêt de la violence.

    L’Union européenne est la première contributrice économique du peuple palestinien. Malgré cette aide, les conditions de l’occupation condamnent la majorité de la population à ne survivre qu’en deçà du seuil de pauvreté (voir rapport de l’UNRWA). La première condition d’un développement durable en Palestine reste l’arrêt de l’occupation. En attendant, Les Palestiniens ont besoin de toute l’aide internationale pour sortir du « dé-développement » auquel l’occupation l’a réduit.

    L’Union européenne doit renforcer son aide au Peuple palestinien ainsi qu’à l’Autorité palestinienne et s’engager plus fermement dans la recherche d’une solution juste et durable du conflit israélo-palestinien. Ne pas le faire condamnerait le peuple palestinien à une crise humanitaire sans précédent. Ce serait aussi bafouer son choix démocratique, alors que les élections législatives qui viennent d’avoir lieu dans les conditions imposées par l’occupation sont le reflet à la fois de sa volonté d’une vie plus sûre, d’une amélioration de ses conditions d’existence, d’un assainissement de ses institutions et de son rejet de l’unilatéralisme israélien contre lequel la communauté internationale est restée inerte.

    Il est temps de mettre un terme à une lecture factice du conflit qui impose au peuple occupé de faire la preuve préalable de sa capacité à l’autodétermination et à l’indépendance et qui donne des gages à la puissance occupante pour poursuivre sa stratégie unilatérale d’annexion et de violation du droit international. Il est temps de redonner une chance à la paix.

    L’Union européenne en a l’occasion ce 10 avril. Nous demandons à la Belgique d’intervenir en ce sens avec détermination auprès des autres Etats membres.



    Pierre Galand
    Sénateur,
    Président ABP
    Dernière modification par Zoubir8, 08 avril 2006, 06h21.
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