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L'homme d'Eglise, déjà connu des services de police pour des faits similaires, a été interpellé à Lyon après avoir échangé des messages ambigus avec un garçon de douze ans. Il est actuellement en prison.
Il faisait des avances sexuelles à des enfants via Internet à la vue de tous. Un prêtre du Puy-en-Velay, en Haute-Loire, a été interpellé le 23 décembre dernier dans un cyber-café de Lyon, après avoir échangé des messages ambigus sur la toile avec des mineurs. Laurent-Marie Brillaud était déjà sous le coup d'une condamnation à 18 mois de prison avec sursis et d'une mise à l'épreuve pour avoir consulté des sites pédo-pornographiques.
A son arrivée dans ce cyber-café du quartier de la Part-Dieu, l'homme d'Eglise «s'installe sur un poste en vue de tout le monde pour chatter», raconte Kamel, le gérant de l'établissement, au Progrès qui a révélé l'affaire lundi. «Des jeunes, qui chattaient derrière lui, ont lancé l'insulte ‘sale pédophile' en partant. Mon neveu, qui était à la caisse, est sorti pour attraper le jeune et lui dire de ne pas parler comme ça», poursuit-t-il. Le garçon lui rétorque alors d'aller voir ce que fait «le vieux sur le net».
Ce qui aurait pu s'en tenir à un simple accrochage entre jeunes prend alors une nouvelle tournure. Jetant discrètement un oeil derrière l'épaule du client, le neveu de Kamel constate que le prêtre est bien en train de parler avec des enfants et décide de prévenir son oncle. «J'ai pensé qu'il communiquait avec ses enfants ou ses petits-enfants, mais je suis allé vérifier quand même, explique Kamel. J'ai fait comme si je rangeais des bricoles sur le présentoir pour regarder son écran. Il y avait une photo d'enfant, je l'ai vu relever une adresse e-mail. Il allait sur Skyrock, pour prendre des adresses MSN, puis revenait à la messagerie».
Multirécidiviste
Mais à ce moment-là, le gérant doute encore des intentions du prêtre. Deux phrases sans équivoque le décident toutefois à prévenir la police : «Peux-tu me montrer tes fesses ?» et «Peux-tu t'isoler seul dans une salle ?». «Je me suis dit qu'on n'allait pas le lâcher», se rappelle Kamel. Arrêté quelques minutes plus tard, le religieux est immédiatement placé en garde à vue à la brigade de protection de la famille. «Il a avoué tout de suite», précise le patron du cyber-café au Progrès. Avant d'ajouter : «Plus on peut mettre des gens comme ça hors d'état de nuire, mieux c'est». Alors que l'une de ses victimes a pu être identifié un garçon de douze ans, habitant Clermont-Ferrand -, le prêtre a de son côté été écroué.
Cette affaire de pédophilie n'est malheureusement pas la première dans laquelle est impliqué Laurent-Marie Brillaud. En 1996, alors qu'il exerce à Gex, dans l'Ain, ce spécialiste d'art sacré et d'histoire de l'église fait des avances à un adolescent alors qu'il passe une nuit à l'hôtel avec lui. Il écope de 18 mois de prison avec sursis en appel. Dix ans plus tard, le tribunal de Belley (Ain) le condamne à 18 mois de prison ferme, pour avoir téléchargé et échangé 35.000 photos et vidéos pédophiles. Déjà interdit de contact avec les enfants par son diocèse, il est alors nommé dans l'Ouest de la France.
Mais en 2007, il récidive encore. Le prêtre est arrêté dans un cyber-café de Nantes, où il visite des sites pédophiles, après une consultation chez son psychiatre. Alors qu'il explique son attirance pour les enfants par le fait qu'il a lui-même était victime de pédophilie, il réclame à suivre un traitement de castration chimique lors de son procès en 2008 à Nantes. Un traitement dont il explique les bénéfices en 2009 sur RTL. En avril 2010, il est finalement condamné dans cette affaire à 18 mois de prison avec sursis par la cour d'appel de Rennes. Agé de 48 ans, Laurent-Marie Brillaud est par ailleurs signataire de «l'Appel à la vérité» sur les abus sexuels dans l'Église, où il est dit «prêtre ayant connu la pédophilie».
Par Marion Brunet
Il faisait des avances sexuelles à des enfants via Internet à la vue de tous. Un prêtre du Puy-en-Velay, en Haute-Loire, a été interpellé le 23 décembre dernier dans un cyber-café de Lyon, après avoir échangé des messages ambigus sur la toile avec des mineurs. Laurent-Marie Brillaud était déjà sous le coup d'une condamnation à 18 mois de prison avec sursis et d'une mise à l'épreuve pour avoir consulté des sites pédo-pornographiques.
A son arrivée dans ce cyber-café du quartier de la Part-Dieu, l'homme d'Eglise «s'installe sur un poste en vue de tout le monde pour chatter», raconte Kamel, le gérant de l'établissement, au Progrès qui a révélé l'affaire lundi. «Des jeunes, qui chattaient derrière lui, ont lancé l'insulte ‘sale pédophile' en partant. Mon neveu, qui était à la caisse, est sorti pour attraper le jeune et lui dire de ne pas parler comme ça», poursuit-t-il. Le garçon lui rétorque alors d'aller voir ce que fait «le vieux sur le net».
Ce qui aurait pu s'en tenir à un simple accrochage entre jeunes prend alors une nouvelle tournure. Jetant discrètement un oeil derrière l'épaule du client, le neveu de Kamel constate que le prêtre est bien en train de parler avec des enfants et décide de prévenir son oncle. «J'ai pensé qu'il communiquait avec ses enfants ou ses petits-enfants, mais je suis allé vérifier quand même, explique Kamel. J'ai fait comme si je rangeais des bricoles sur le présentoir pour regarder son écran. Il y avait une photo d'enfant, je l'ai vu relever une adresse e-mail. Il allait sur Skyrock, pour prendre des adresses MSN, puis revenait à la messagerie».
Multirécidiviste
Mais à ce moment-là, le gérant doute encore des intentions du prêtre. Deux phrases sans équivoque le décident toutefois à prévenir la police : «Peux-tu me montrer tes fesses ?» et «Peux-tu t'isoler seul dans une salle ?». «Je me suis dit qu'on n'allait pas le lâcher», se rappelle Kamel. Arrêté quelques minutes plus tard, le religieux est immédiatement placé en garde à vue à la brigade de protection de la famille. «Il a avoué tout de suite», précise le patron du cyber-café au Progrès. Avant d'ajouter : «Plus on peut mettre des gens comme ça hors d'état de nuire, mieux c'est». Alors que l'une de ses victimes a pu être identifié un garçon de douze ans, habitant Clermont-Ferrand -, le prêtre a de son côté été écroué.
Cette affaire de pédophilie n'est malheureusement pas la première dans laquelle est impliqué Laurent-Marie Brillaud. En 1996, alors qu'il exerce à Gex, dans l'Ain, ce spécialiste d'art sacré et d'histoire de l'église fait des avances à un adolescent alors qu'il passe une nuit à l'hôtel avec lui. Il écope de 18 mois de prison avec sursis en appel. Dix ans plus tard, le tribunal de Belley (Ain) le condamne à 18 mois de prison ferme, pour avoir téléchargé et échangé 35.000 photos et vidéos pédophiles. Déjà interdit de contact avec les enfants par son diocèse, il est alors nommé dans l'Ouest de la France.
Mais en 2007, il récidive encore. Le prêtre est arrêté dans un cyber-café de Nantes, où il visite des sites pédophiles, après une consultation chez son psychiatre. Alors qu'il explique son attirance pour les enfants par le fait qu'il a lui-même était victime de pédophilie, il réclame à suivre un traitement de castration chimique lors de son procès en 2008 à Nantes. Un traitement dont il explique les bénéfices en 2009 sur RTL. En avril 2010, il est finalement condamné dans cette affaire à 18 mois de prison avec sursis par la cour d'appel de Rennes. Agé de 48 ans, Laurent-Marie Brillaud est par ailleurs signataire de «l'Appel à la vérité» sur les abus sexuels dans l'Église, où il est dit «prêtre ayant connu la pédophilie».
Par Marion Brunet