Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Bahreïn et Dubaï se disputent le leadership financier du Golfe

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Bahreïn et Dubaï se disputent le leadership financier du Golfe

    Finance. Bahreïn compte 366 institutions financières (banques, assurances...) dont 26 établissements islamiques. Il abrite 150 milliards de dollars (123 milliards d'euros) d'actifs financiers, dont 8,6 milliards de dollars d'actifs islamiques.

    Economie. Bahreïn s'est tourné dès la fin des années 1960 vers la finance, qui représente aujourd'hui 25 % de son produit intérieur brut. Contre seulement 16 % pour le pétrole, chiffre le plus bas de la région.

    Régulation. Bahreïn a réorganisé sa banque centrale en 2002, pour adopter un modèle de régulation unifié. Autorité monétaire et de tutelle des banques, la Bahrain Monetary Agency est devenue l'organe de supervision et de régulation des assurances et de la Bourse.
    Bonsoir, la guerre des centre financiers à commencé, qui n'a pas son centre financier, Dubaï, Barhein, Qatar et bientôt le Koweit, sans compter l'Asie du Sud Est, alors qu'il y a quelques années on se contenter simplement de centres commerciaux. Londres n'a plus qu'à fermer les portes.
    ---------------------------------------------------------------------------
    Réunis, mardi 4 avril, pour préparer la mise en place de la future monnaie unique qui liera en 2010 les six pays du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Bahreïn, Qatar, Emirats arabes unis, Oman), les gouverneurs des six banques centrales sont parvenus à un accord pour constituer un conseil monétaire, prélude à une banque centrale commune.

    L'euro est un modèle. "Pour nous, l'Europe est un modèle viable, et très intéressant à suivre car nous voulons savoir ce qui se passe lorsqu'une ou plusieurs des économies concernées vont mal. Une situation qui pourrait nous arriver un jour", explique Rasheed Al-Maraj, le gouverneur de la banque centrale de Bahreïn, la Bahrain Monetary Agency (BMA).

    Dans le futur espace monétaire du Golfe, une autre question se pose : quel pays se positionnera comme la place financière internationale. Pour le moment, deux pays se disputent les capitaux internationaux : Dubaï qui, à grand renfort de modernité et de communication, taille des croupières à sa voisine Bahreïn, leader de la finance islamique dans le Moyen-Orient. Plus petit pays du Golfe - un archipel de 720 km2 relié par un pont à l'Arabie saoudite et bientôt au Qatar -, Bahreïn est pour le moment en pôle position grâce à son antériorité. Mais elle est menacée par Dubaï, l'émirat qui produit un quart de la richesse des Emirats arabes unis. A partir de sa Bourse électronique créée en septembre 2005, Dubaï a pris une avance dans le domaine boursier et s'est doté d'un fer de lance pour attirer les capitaux internationaux.

    Premier à avoir développé un système bancaire dans le Golfe, dans les années 1970, le royaume de Bahreïn accueille plusieurs banques étrangères qui y ont installé leur centre régional, comme par exemple BNP Paribas et Calyon (la banque d'investissement du Crédit agricole). Il gère 17 % des actifs du Golfe, surtout ceux des grosses fortunes des Saoudiens, qui traversent le pont - rebaptisé le "Johnny Walker Bridge" - pour s'encanailler le week-end à Bahreïn, plus libéral et où les femmes peuvent conduire.
    La suite...
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

  • #2
    Statut de place offshore

    Active dans la lutte contre le blanchiment d'argent, Bahreïn profite surtout de son statut de place offshore : pas d'impôt sur le revenu, ni sur les sociétés, pas de taxes sur les rapatriements de capitaux, des entreprises pouvant être détenues à 100 % par des étrangers. Autant d'avantages que Dubaï a reproduit sur la zone de son nouveau centre financier. En quelques mois, celui-ci a attiré de grands noms de la finance comme Morgan Stanley ou Deutsche Bank.

    Se reposant longtemps sur ses acquis, Bahreïn a ainsi vu émerger il y a un an cette concurrente qui a profité notamment des pétrodollars et des capitaux revenus des Etats-Unis, après les attentats de 2001. Dans le secteur financier, Dubaï a utilisé la même stratégie que pour ses activités portuaires ou touristiques : créer ex-nihilo, mais avec de gros moyens, une place dotée d'installations très modernes, d'une réglementation anglo-saxonne, et d'accès facilité pour toutes les questions administratives... Le tout commercialisé à grand renfort de publicité. "Dubaï n'était qu'un petit port de pêche en 1975, aujourd'hui c'est devenu une place de services, constate Nicolas Trad, l'un des responsables de Calyon à Bahreïn. En rapidité et en adaptabilité, ils sont imbattables. Tout cela paraît séduisant, c'est Dubai Inc. L'inconvénient, c'est que nous n'avons aucun recul."

    La guerre entre les deux espaces financiers risque de s'accentuer avec la montée en puissance de la finance islamique : des capitaux évalués à plus de 300 milliards de dollars (247 milliards d'euros) qui augmentent de 15 % par an et qui recherchent des produits financiers conformes au code de la charia (interdiction du taux d'intérêt, partage des profits et des pertes...).

    Les banques islamiques - dont certaines ont fait fortune en gardant pour elles les intérêts des dépôts de leurs clients - se sont longtemps partagé cette manne. Mais celle-ci se mondialise avec l'adaptation aux règles islamiques des produits de la finance conventionnelle proposés par des banques occidentales. Il existe aujourd'hui des obligations (les "sukuk"), des fonds d'investissement, mais aussi des contrats d'assurance (les "takaful", des contrats mutualisés). Axa cherche d'ailleurs un partenaire local pour s'implanter à Bahreïn, et Calyon y a ouvert en novembre un département spécialisé dans la finance islamique.

    La modernité de Dubaï a aussi forcé Bahreïn à construire de grands complexes inspirés de l'architecture de sa voisine, en gagnant des terres sur la mer. Un World Trade Center verra le jour à la fin 2006 et abritera des bureaux et des commerces de luxe ; le Financial Harbour sera terminé en 2008 et abritera notamment des banques, des assurances et peut-être la Bourse.

    Bahreïn pourrait également bientôt institutionnaliser sa position dans la finance islamique en accueillant une branche de l'école supérieure des affaires de Beyrouth qui fait partie du réseau des écoles de la Chambre de commerce et de l'industrie de Paris, destinée à l'enseignement de la finance islamique.

    Par Cécile Prudhomme
    LE MONDE | 07.04.06
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin

    Commentaire

    Chargement...
    X