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L'Europe veut enquêter sur les trafics d'organes au Kosovo

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  • L'Europe veut enquêter sur les trafics d'organes au Kosovo

    L'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté mardi à une écrasante majorité un rapport qui accuse l'actuel Premier ministre du Kosovo d'avoir été le chef d'un réseau de trafic d'organes humains.

    Le rapport du sénateur suisse Dick Marty, un ancien procureur, a été adopté à Strasbourg par 169 voix contre 8 et quatorze abstentions, les parlementaires albanais soutenus par des Turcs et des Géorgiens s'y opposant parce qu'ils y voient l'influence de la Serbie et de la Russie.

    Dans une résolution, l'Assemblée parlementaire demande aux autorités albanaises et kosovares de collaborer "sans réserve" à l'enquête des autorités européennes.

    Elle demande aux Etats membres de fournir à Eulex, la mission européenne qui a succédé aux Nations unies dans l'ancienne province serbe, tous les moyens nécessaires pour mener ses investigations "sans égard aucun aux fonctions exercées par les éventuels suspects".

    Le rapport met nommément en cause des indépendantistes albanais de l'ancienne Armée de libération du Kosovo (UCK) et l'actuel Premier ministre Hashim Thaçi.

    "Ces noms sont pour la plupart cités depuis des années dans des documents de police, des service de renseignement de plusieurs pays, dans des études de criminologie pour ne pas parler des articles de recherche de journalistes connus pour leur sérieux", a dit Dick Marty en réponse à ses détracteurs.

    INDIFFÉRENCE GÉNÉRALE

    "La justice doit maintenant se mettre en marche mais ce doit être une véritable justice, une justice qui fasse sa tâche la plus élémentaire qui est celle de protéger les témoins", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse.

    Son rapport fait suite aux accusations portées en 2008 par l'ancien procureur du Tribunal pénal pour l'ex-Yougoslavie, Carla del Ponte, sur un trafic d'organes humains prélevés sur des prisonniers après l'intervention de l'Otan, en 1999.

    Il confirme les faits sans fournir de preuve formelles.

    Ces atrocités se seraient déroulées principalement dans des lieux de détention secrets en territoire albanais et auraient concerné tant des prisonniers serbes que des Kosovars albanais considérés comme des collaborateurs ou appartenant à des factions rivales de l'UCK.

    Si le rapport recense quelque 1.800 disparus dont on est sans nouvelles, les prélèvements de reins n'auraient concerné qu'"une poignée" ou "un petit groupe" de détenus, selon Dick Marty, mais se seraient poursuivis jusqu'à nos jours.

    Au-delà de ce trafic, Dick Marty accuse un noyau de personnes proches du pouvoir, dont le Premier ministre réélu le 12 décembre dernier, de contrôler les activités criminelles au Kosovo, dont le trafic de drogue.

    Cette mainmise aurait bénéficié du "soutien et (de) la complicité des structures de gouvernance officielles de l'Albanie".

    "Oui, nous avons trouvé des témoins. Oui, il s'agit de témoins crédibles. Oui, ils nous permis d'être précis et c'est ça qui aujourd'hui fait tellement peur. Oui, ces témoins aiment leur pays le Kosovo. Oui, ils ont très peur", a dit Dick Marty.

    "Le scandale, ce n'est pas mon rapport. Le scandale, c'est que des témoins ont été assassinés dans l'indifférence générale", a-t-il ajouté.

    Source: Reuters
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