MANOEUVRE DIABOLIQUE DE MOHAMMED VI
Le Maroc veut mettre hors-jeu le Polisario
27 Janvier 2011 - Page : 24
Lu 324 fois
C’est un petit bâtard que Rabat compte faire dans le dos du Front Polisario. «Le Maroc refuse de considérer que le Polisario serait le représentant unique et légitime des populations sahraouies. Il s’agit d’une approche rhétorique que nous contestons de fond en comble», a tenu à souligner le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement. Cet enfant illégitime n’est pas caché. Il ne sortira pas non plus de la cuisse de Jupiter. Il est le résultat d’un plan ourdi. Quel visage aura-t-il? L’héritier de feu Hassan II veut associer aux prochaines négociations les Sahraouis élus au sein des institutions marocaines. Des Sahraouis acquis à son projet d’annexion du Sahara occidental et qui ont prêté allégeance au trône alaouite. «Nous considérons que les Sahraouis ont leurs représentants au sein des institutions élues, en l’occurrence le Parlement, le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas), les assemblées élues...», a déclaré Khalid Naciri. «La participation de la composante de la population sahraouie aux négociations est l’un des sujets ayant été abordés au cours des pourparlers informels de Manhasset sur le Sahara», a ajouté le porte-parole. En attendant, le pouvoir marocain a l’ambition de trancher et décider pour lui. On peut maintenant comprendre pourquoi le Maroc a joué la carte du statu quo et l’on est éclairés à propos de ces propositions «concrètes et innovantes» qu’auraient soumises les négociateurs marocains à Manhasset. «Le Maroc a présenté plusieurs idées concrètes pour accélérer le rythme des négociations de l’ONU sur le Sahara et réaffirmé sa disponibilité à trouver une solution politique à ce différend régional, sur la base de son plan d’autonomie», a indiqué dimanche dernier, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri (Voir L’Expression du 25 janvier 2011). A cet effet, Rabat compte sur l’Espagne pour ne serait-ce que caresser ce fol et impossible espoir de voir aboutir ses visées expansionnistes. «Si j’étais le président du Front Polisario, je ne rejetterais pas l’option d’autonomie, au lieu de passer 30 ans sous des tentes», avait déclaré Ramon Jauregui, ministre espagnol de la Présidence - considéré comme un des hommes forts du gouvernement de José Luis Zapatero- dans une interview au magazine Vanity Fair. «Il faut être conscient de la difficulté de la tenue d’un référendum comme voie pour la résolution de ce contentieux, comme c’est le cas dans d’autres conflits dans d’autres parties du monde», avait surenchéri jeudi dernier la ministre espagnole des Affaires étrangères sur les ondes de radio «Cope»-une des principales stations de Radio d’Espagne, juste à la veille de la reprise des pourparlers entre le Front Polisario et les négociateurs marocains.
Trinidad Jiménez García-Herrera venait de préparer le terrain pour mettre en oeuvre la diabolique manoeuvre concoctée par le souverain marocain puis s’en est allé en faire part à l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies. Sa tournée américaine s’est soldée par une entrevue avec la secrétaire d’Etat américaine. «Nous avons procédé à un échange de vues au sujet de la question du Sahara» a confié la ministre espagnole des Affaires étrangères. Hillary Clinton partage-t-elle la même vision que Trniidad Jiménez?
La ministre espagnole n’en dira pas plus. Elle n’avouera pas non plus si elle a fait chou blanc. Ce qui est par contre certain, c’est que dès qu’il est question du Sahara occidental, les diplomaties espagnole et marocaine s’entendent comme larrons en foire.
Mohamed TOUATI
Le Maroc veut mettre hors-jeu le Polisario
27 Janvier 2011 - Page : 24
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C’est un petit bâtard que Rabat compte faire dans le dos du Front Polisario. «Le Maroc refuse de considérer que le Polisario serait le représentant unique et légitime des populations sahraouies. Il s’agit d’une approche rhétorique que nous contestons de fond en comble», a tenu à souligner le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement. Cet enfant illégitime n’est pas caché. Il ne sortira pas non plus de la cuisse de Jupiter. Il est le résultat d’un plan ourdi. Quel visage aura-t-il? L’héritier de feu Hassan II veut associer aux prochaines négociations les Sahraouis élus au sein des institutions marocaines. Des Sahraouis acquis à son projet d’annexion du Sahara occidental et qui ont prêté allégeance au trône alaouite. «Nous considérons que les Sahraouis ont leurs représentants au sein des institutions élues, en l’occurrence le Parlement, le Conseil royal consultatif pour les affaires sahariennes (Corcas), les assemblées élues...», a déclaré Khalid Naciri. «La participation de la composante de la population sahraouie aux négociations est l’un des sujets ayant été abordés au cours des pourparlers informels de Manhasset sur le Sahara», a ajouté le porte-parole. En attendant, le pouvoir marocain a l’ambition de trancher et décider pour lui. On peut maintenant comprendre pourquoi le Maroc a joué la carte du statu quo et l’on est éclairés à propos de ces propositions «concrètes et innovantes» qu’auraient soumises les négociateurs marocains à Manhasset. «Le Maroc a présenté plusieurs idées concrètes pour accélérer le rythme des négociations de l’ONU sur le Sahara et réaffirmé sa disponibilité à trouver une solution politique à ce différend régional, sur la base de son plan d’autonomie», a indiqué dimanche dernier, le ministre marocain des Affaires étrangères et de la Coopération, Taïeb Fassi Fihri (Voir L’Expression du 25 janvier 2011). A cet effet, Rabat compte sur l’Espagne pour ne serait-ce que caresser ce fol et impossible espoir de voir aboutir ses visées expansionnistes. «Si j’étais le président du Front Polisario, je ne rejetterais pas l’option d’autonomie, au lieu de passer 30 ans sous des tentes», avait déclaré Ramon Jauregui, ministre espagnol de la Présidence - considéré comme un des hommes forts du gouvernement de José Luis Zapatero- dans une interview au magazine Vanity Fair. «Il faut être conscient de la difficulté de la tenue d’un référendum comme voie pour la résolution de ce contentieux, comme c’est le cas dans d’autres conflits dans d’autres parties du monde», avait surenchéri jeudi dernier la ministre espagnole des Affaires étrangères sur les ondes de radio «Cope»-une des principales stations de Radio d’Espagne, juste à la veille de la reprise des pourparlers entre le Front Polisario et les négociateurs marocains.
Trinidad Jiménez García-Herrera venait de préparer le terrain pour mettre en oeuvre la diabolique manoeuvre concoctée par le souverain marocain puis s’en est allé en faire part à l’envoyé spécial du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies. Sa tournée américaine s’est soldée par une entrevue avec la secrétaire d’Etat américaine. «Nous avons procédé à un échange de vues au sujet de la question du Sahara» a confié la ministre espagnole des Affaires étrangères. Hillary Clinton partage-t-elle la même vision que Trniidad Jiménez?
La ministre espagnole n’en dira pas plus. Elle n’avouera pas non plus si elle a fait chou blanc. Ce qui est par contre certain, c’est que dès qu’il est question du Sahara occidental, les diplomaties espagnole et marocaine s’entendent comme larrons en foire.
Mohamed TOUATI
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