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Le danger d’une stagnation en Algérie

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  • Le danger d’une stagnation en Algérie

    OÙ VA L’ALGÉRIE?
    Le danger d’une stagnation

    «La révolution, c’est l’irruption du peuple dans le domaine où se règlent ses propres destinées» Trotsky

    La rue arabe est dit-on, en ébullition après la contagion de la révolte légitime des jeunes en Tunisie. Ce ras-le-bol des jeunes qui représentent plus de deux cent millions des trois cents millions d’Arabes, se décline différemment.
    La situation est différente entre les différents pays, le seul point commun de ces révoltes- on parle à tort de révolution portant différents parfums (rose, oeillets, et jasmin)- est l’entêtement à se maintenir au pouvoir des différents chefs d’Etat ou de leurs proches créant de ce fait des républiques dynastiques à côté des royautés autoproclamées comme issues d’un droit divin. Pourtant, un célèbre dicton arabe martèle «Addin lillah ou alhoukmou lil Djami’e» (La religion est à Dieu et le pouvoir est à tous). En clair, le pouvoir temporel s’inspire dans son essence des préceptes religieux, mais n’en fait un fonds de commerce comme c’est le cas dans les pays arabes dans leur ensemble.
    D’une certaine façon, les révoltes actuelles dans le monde arabe, ont d’une façon ou d’une autre, pris exemple sur Octobre 1988, ou les espoirs confisqués. On se souvient que ce ras-le-bol pour un changement total de régime a débouché sur la tragédie nationale qui, à bien des égards, a servi d’exemple aux autres peuples en ce sens que l’Islam politique a totalement perdu la bataille entraînant dans sa chute, il faut le regretter, l’Islam par une diabolisation occidentale récurrente et partant, un refus de ses valeurs, ne zoomant que sur les épisodes sanglants, dont se gardera de rapporter en honnêtes courtiers les prémices à savoir, l’attaque incessante des pays musulmans (tous les conflits actuels font appel, d’une façon ou d’une autre, à un soubassement religieux). Le chaos irakien, la crise libanaise, le conflit afghan en sont des exemples, La manipulation dit-on des câbles wikiLeaks révélant le bradage de la Palestine au profit d’Israël par l’équipe d’un autre satrape Mahmoud Abbas, ses dénégations peinent à convaincre..
    Pourtant les valeurs de l’Islam bien compris, sont des repères religieux, voire identitaires dans un monde de plus en plus dangereux. On découvre depuis quelque temps, les banques islamiques et tous les pays occidentaux ont permis l’ouverture de banques, où les risques sont partagés entre la banque et le client. Contrairement à la nouvelle religion occidentale de l’argent déclinée de différentes façons, mondialisation-laminoir, prédations de la finance, ajustement structurel qui rend caduques toutes les politiques sociales de l’Etat. Ce mimétisme est encore plus tragique au sein des pays arabes car aucun d’eux ne crée de la richesse, ils vivent en satrapes sur le fonds de commerce de la nature, tels que le pétrole, le gaz, et d’une certaine façon, le tourisme qui sont des mannes qui profitent, dans une large mesure, aux dirigeants qui permettent pour se maintenir, l’avènement de toute une faune prédatrice qui fait de la corruption le fondement de son «éthique».

    Le pouvoir temporel

    Enfin, un autre paramètre qui sera de plus en plus mis en oeuvre est celui des divisions ethniques au sein des pays fragiles. Plus rien ne doit s’opposer au capitalisme et à l’idéologie sioniste et judéo-chrétienne.
    Les Etats nations des pays arabes seront, à n’en point douter, s’il n’y a pas de prise de conscience rapide, atomisés en ethnies.
    La dernière attaque a concerné le Soudan coupé en deux à la fois du point de vue ethnique, religieux et en termes de ressources énergétiques devant le silence coupable et honteux des potentats arabes.
    L’exemple du Soudan guette les pays arabes et il ne faut pas croire que nous en sortirons indemnes si on continue sur cette lancée depuis l’indépendance de la ‘accabya et du régionalisme. On peut reprocher sans doute beaucoup, de choses au défunt président Boumediene, à son crédit la mise en place d’un Service national, véritable creuset de la nation, qui avait permis un temps de contribuer au brassage des Algériens. Que reste-t-il de tout cela? Il faut le dire: pas grand-chose. La culture en Algérie a folklorisé dans le sens du chant et de la danse l’identité algérienne en invitant dans le plus pur mimétisme des Mille et Une Nuits, au farniente et à l’enivrement des vapeurs du narguilé pendant que le monde développé en est au Web3.0, que la Chine a rattrapé les Etats-Unis en concevant l’avion furtif et que les Israéliens se sont imposés dans la fabrication des drones qui se vendent comme des petits pains et qui font des ravages dans les populations afghanes musulmanes. Les émissions et les «qua’date» sont en fait des soporifiques qui nous remémorent un passé nostalgique et perdu, mais qu’avons-nous fait, nous, pour donner aux jeunes cette fierté d’être algérien comme le martelait à sa façon monsieur Nahnah: «Mine Tamanrasset ila Tizi Ouzou, oua min Tlemcen ila Tebessa»
    Que faut-il faire alors? Est-ce que le fait de procéder à des aménagements qui ressemblent à des cataplasmes sur une jambe de bois suffira-t-il? Est-ce que le fait d’ânonner qu’il faut la démocratie suffira? Il faut remarquer que le champ politique est, à des degrés divers, cohérent.
    «L’opposition» est en fait, un faire-valoir d’autant qu’elle participe d’une façon ou d’une autre par APN interposée, à la gestion calamiteuse du pays. On nous arguera qu’elle a protesté, est-ce suffisant de protester, en ne rendant pas carrément son tablier? Est-ce normal que les espérances des jeunes soient récupérées d’une façon ou d’une autre?

    Amen

    Non! Il est nécessaire de repartir du bon pied en tentant de rattraper ce qui peut l’être encore. Le destin de l’Algérie ne doit pas être dicté de l’extérieur.
    Le moment est venu, une fois de faire émerger à côté encore des légitimités historiques, les nouvelles légitimités du XXIe siècle. Chacun devra être jugé sur sa valeur ajoutée non pas en tant que remueur de foule, voire comme professionnel de la politique.
    A ce propos, je me suis souvent interrogé sur l’apport personnel de nos chers élus- ce terme a une connotation biblique- en clair, que sait faire un élu en dehors de l’APN?
    Le moment est venu, le croyons-nous encore une fois, de réconcilier les Algériennes et les Algériens avec leur Histoire de telle façon à en faire un invariant qui ne sera pas récupéré d’une façon ou d’une autre.
    Après cela, il faut remettre ce peuple au travail en mettant à plat nos forces et nos faiblesses.
    Enfin, le chantier le plus urgent consistera à revoir de fond en comble le système éducatif responsable de la débâcle actuelle et, notamment l’enseignement supérieur qui doit tourner le dos à une colonisation mentale qui fait que nous sous-traitons le destin scientifique de l’Algérie à l’ancienne puissance coloniale. Ce qui est scandaleux, nous l’avons vu avec la débâcle des «Ecoles préparatoires» où le destin des jeunes est perverti. Je suis sûr qu’un état des lieux sans complaisance dans tous les domaines, notamment dans le domaine de l’énergie, permettra à cette Algérie d’offrir une perspective à ces jeunes qui ne demandent qu’à rester, qu’à prouver qu’ils sont Algériens qui veulent vivre, non pas se suicider par le feu ou se brûler «harraga» par la mer. Ils donneront alors la pleine mesure de leurs talents. Amen.

    Pr Chems Eddine CHITOUR
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