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L'économie a besoin d'une cure de libéralisation massive

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  • L'économie a besoin d'une cure de libéralisation massive

    Bonsoir, il n'y a pas que l'Italie qui a besoin d'une cure massive de libéralisme, la France aussi.
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    L'Italie est aujourd'hui un pays en pleine stagnation économique, et les mesures qui pourraient relancer la troisième économie de la zone euro semblent bien compliquées à mettre en oeuvre dans le contexte économique actuel.

    D'abord, la croissance nulle, 0,1% en 2005, et 0,7% en moyenne durant le gouvernement Berlusconi – une des pires performances en Europe. Ensuite, le déficit, qui frôle désormais les 5% et la dette, qui devrait repartir à la hausse après une décennie de baisse constante pour atteindre le chiffre monstrueux du 108% du PIB. Ajoutez à cela la perte de compétitivité constante de l'économie italienne tout au long des cinq dernières années et le tableau est complet. Si l'on compare l'Italie à l'Allemagne, deux pays ayant connu une croissance molle sur cette même période, la différence est encore plus frappante. Alors que Berlin restructurait son économie, en réduisant les coûts et en gagnant des quotas à l'exportation, l'Italie voyait son taux d'échange réel, lié au coût de la main-d'oeuvre et à la productivité horaire, se dégrader de 16%, ici aussi la pire performance en Europe.

    Mais quels sont les maux de l'économie italienne ? En premier lieu, une mauvaise politique économique menée par le gouvernement Berlusconi. Pour la première fois dans l'histoire républicaine, Silvio Berlusconi pouvait compter sur une forte majorité parlementaire, et sur un mandat populaire pour réformer le pays en profondeur. Mis à part la réforme des retraites et l'introduction de doses massives de flexibilité dans le marché du travail, très peu a été fait.

    L'économie italienne, fondée sur un tissu de petites et moyennes entreprises, est en mal d'innovation. Les crédits de R&D sont insuffisants, et l'économie repose d'abord sur des secteurs productifs à moindre valeur ajoutée (textile, pour ne citer qu'un exemple), ce qui met le pays dans une posture délicate vis-à-vis de la concurrence des pays émergents comme la Chine. L'Italie aurait besoin d'une libéralisation massive du marché bancaire, de l'énergie et des services. Rien n'a été fait là aussi, et les choses risquent d'être compliquées lors de la prochaine législature. La remontée des taux d'intérêt européens ne contribuera en effet qu'à l'alourdissement des déficits, à cause du niveau élevé de la dette. N'importe quel gouvernement devra alors serrer la ceinture au pays, en déprimant la consommation. Une reprise par l'export risque également d'être impossible. L'Allemagne, premier importateur de marchandises italiennes, ne connaîtra pas non plus de rebond de la consommation, à cause de la hausse de la TVA.

    Comment sortir de l'ornière, alors ? Certains économistes évoquent un «scénario argentin» pour le pays. La remontée des taux d'intérêt, couplée à la stagnation économique pourraient pousser les spéculateurs à l'assaut de l'Italie. Nous n'en sommes pas encore là, et l'Italie reste la septième puissance économique mondiale. Ce qui est certain, c'est que le vainqueur des élections, Romano Prodi ou Silvio Berlusconi, n'aura pas de répit. Le moment de réformer l'économie italienne en profondeur est venu, et cinq nouvelles années d'immobilisme pourraient condamner le pays au déclin.

    *Chercheur à l'Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).
    08 avril 2006 Le Figaro
    Si vous ne trouvez pas une prière qui vous convienne, inventez-la.” Saint Augustin
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