Tweet
Louisa Hanoune et l’opposition maison
Par Hakim Merabet | 27/01/2011 | 14:11
La porte parole du parti des travailleurs maîtrise décidément à la perfection l’art d’avoir un pied dans la périphérie du pouvoir et l’autre dans l’opposition ; voire même de soutenir une chose et son contraire. Dans sa conférence de presse qui a suivi son long silence, Louiza Hanoune s’est certes rudement attaquée à la politique de l’emploi prônée par le gouvernement, «qui a échoué et il faut avoir le courage de le dire. ». Mais cet échec n’a curieusement qu’un seul responsable : le gouvernement. Mme Hanoune semble avoir signé un pacte de non agression avec le chef de l’Etat.
Pourtant la pasionaria a dû remarquer que tous nos ministres y compris le Premier d’entre eux, prennent le soin de préciser à chaque fois qu’ils ne font qu’appliquer le programme du président de la République. A moins que ce ne soit pas le programme du président mais inspiré par les partis de l’Alliance. Ce qui est pourtant sûr c’est que Bouteflika ne fait plus partie des cibles de Mme Hanoune .
Il en est ainsi de son point de vue de ce qui s’est passé en Tunisie «qui n’a rien à voir avec ce qui s’est passé en Algérie durant quatre jours». Pis encore, la responsable du parti des travailleurs revêt de suspicion l’immolation de plusieurs jeunes algériens, dans un acte de désespoir. Exactement commes les imams officiels.
« Il y a eu manipulation et ce n’est pas sérieux de faire la comparaison, ou même de plaquer», a-t-elle soutenu, laissant supposer que nos «immolés» ont obéï à une insondable directive politique. En revanche, l’acte du jeune tunisien, El-Bouazizi, «n’a pas été programmée, ni préméditée». Cela relève au mieux de cécité politique au pire du cynisme. Hanoune n’a même pas jugé utile de jeter la pierre au Maire de Boukhadra (Tébessa), issu de son parti, coupable pourtant d’avoir directement suscité le suicide du jeune Bouterfif.
C’est à peu de chose prés, le même discours alambiqué voire décousu tenu par notre ambassadeur à Paris, M. Missoum Sbih qui lui a carrément nié qu’il y a eu des émeutes en Algérie. Cette attitude de Mme Hanoune qui consiste à brandir le bâton face au gouvernement et offrir la carotte à Bouteflika se vérifie également quand elle évoque la «bombe à retardement du chômage en Algérie» et s’attaque aux «spéculateurs et barons de containers».
Pourtant, ce gouvernement qui minimise le taux de chômage en Algérie et qui a offert un pont d’or aux «barons du container» en ajournant les payements par chèques est bien celui du président Bouteflika. Or, à entendre Louiza Hanoune on croirait que le président est en guerre contre son cabinet et qu’il faille l’aider à s’en débarrasser. Curieusement, une rumeur insistante court sur la démission du gouvernement Ouyahia depuis mercredi.
Cela étant dit, on pensait que le départ de Chakib Khelil et la mise en veille de Temmar, allaient induire le retour de Mme Hanoune à de «meilleurs» sentiments à l’égard de la gouvernance générale en Algérie. Mais il faut croire que ce mariage de raison entre un président libéral et une trotskiste qui se renie, va se poursuivre. Pour quel accouchement?
ALGÉRIE-PLUS
Par Hakim Merabet | 27/01/2011 | 14:11
La porte parole du parti des travailleurs maîtrise décidément à la perfection l’art d’avoir un pied dans la périphérie du pouvoir et l’autre dans l’opposition ; voire même de soutenir une chose et son contraire. Dans sa conférence de presse qui a suivi son long silence, Louiza Hanoune s’est certes rudement attaquée à la politique de l’emploi prônée par le gouvernement, «qui a échoué et il faut avoir le courage de le dire. ». Mais cet échec n’a curieusement qu’un seul responsable : le gouvernement. Mme Hanoune semble avoir signé un pacte de non agression avec le chef de l’Etat.
Pourtant la pasionaria a dû remarquer que tous nos ministres y compris le Premier d’entre eux, prennent le soin de préciser à chaque fois qu’ils ne font qu’appliquer le programme du président de la République. A moins que ce ne soit pas le programme du président mais inspiré par les partis de l’Alliance. Ce qui est pourtant sûr c’est que Bouteflika ne fait plus partie des cibles de Mme Hanoune .
Il en est ainsi de son point de vue de ce qui s’est passé en Tunisie «qui n’a rien à voir avec ce qui s’est passé en Algérie durant quatre jours». Pis encore, la responsable du parti des travailleurs revêt de suspicion l’immolation de plusieurs jeunes algériens, dans un acte de désespoir. Exactement commes les imams officiels.
« Il y a eu manipulation et ce n’est pas sérieux de faire la comparaison, ou même de plaquer», a-t-elle soutenu, laissant supposer que nos «immolés» ont obéï à une insondable directive politique. En revanche, l’acte du jeune tunisien, El-Bouazizi, «n’a pas été programmée, ni préméditée». Cela relève au mieux de cécité politique au pire du cynisme. Hanoune n’a même pas jugé utile de jeter la pierre au Maire de Boukhadra (Tébessa), issu de son parti, coupable pourtant d’avoir directement suscité le suicide du jeune Bouterfif.
C’est à peu de chose prés, le même discours alambiqué voire décousu tenu par notre ambassadeur à Paris, M. Missoum Sbih qui lui a carrément nié qu’il y a eu des émeutes en Algérie. Cette attitude de Mme Hanoune qui consiste à brandir le bâton face au gouvernement et offrir la carotte à Bouteflika se vérifie également quand elle évoque la «bombe à retardement du chômage en Algérie» et s’attaque aux «spéculateurs et barons de containers».
Pourtant, ce gouvernement qui minimise le taux de chômage en Algérie et qui a offert un pont d’or aux «barons du container» en ajournant les payements par chèques est bien celui du président Bouteflika. Or, à entendre Louiza Hanoune on croirait que le président est en guerre contre son cabinet et qu’il faille l’aider à s’en débarrasser. Curieusement, une rumeur insistante court sur la démission du gouvernement Ouyahia depuis mercredi.
Cela étant dit, on pensait que le départ de Chakib Khelil et la mise en veille de Temmar, allaient induire le retour de Mme Hanoune à de «meilleurs» sentiments à l’égard de la gouvernance générale en Algérie. Mais il faut croire que ce mariage de raison entre un président libéral et une trotskiste qui se renie, va se poursuivre. Pour quel accouchement?
ALGÉRIE-PLUS