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Nedjma Liassine et Mohammed Liassine
Une femme de 30 ans questionne son père, ancien ministre de l'Industrie lourde, sur les problèmes économiques de l'Algerie : quel bilan après 30 ans d'indépendance ? un dialogue sans concession.
Nedjma Liassin. -Je voudrais que nous parlions de la vie quotidienne d'un Algérien en 1991 ; j'ai l'impression qu'il reste reès difficile de se nourrir, de se loger et de se déplacer en Algerie en 1991.
Mohammed Liassin. - D'accord, prenons le cas du logement. De 1962 à 1970 environ, avec le départ des Pieds-Noirs, il y a eu pendant des années une apparente surabondance de logements. A tel point que, jusqu'en 1968, les planificateurs disaient : << Ce n'est pas la peine de construire des logements, ce n'est pas la peine de donner priorité aux infrastuctures sociales et économiques parce que le pattrimoine immobilié et infrstructurel hérité de l'époque coloniale est suffisant pendant des décennies. >>Soit et après ?
Après la demande de logement à commencé à ne pas être satisfaite dans les grandes villes. La crise du logement s'est développée à partire de 1975 environ. L'Algérie était alors peuplée de 15 millions de personnes environ, et nous avons épuisé le stock de logements.
Aucun planificateur n'a pensé au problème avant 1975 ?
Il y a eu le premier plan quadriennal. Même si certains n'aiment pas que l'on parle de Boumediene, on va quand même le fair : la première ébauche de planification, le fameux premier plan quadriennal date de 1972. On y pausait le problème de développement éconnomique, et pas seulement industriel, du pays. On posait aussi des questions du nombre d'usines nécessaires, mais surtout on se demandait : << les usines à quoi ça sert ? >> La réponse qui a été apportée alors, était à mon avis la bonne, puisque nous, industriels, dison : << les usines doivent apporter un soutien à l'agriculture, au logement, au besoins de consommation des citoyens>>... En matière de logement, on a proposé que soit retenu l'objectif de construire 100 000 logements par an, dont ont sait aujourd'hui qu'il était dérisoire au regard des besoins ! Mais ce chiffre avait alors été dénoncé par les planificateurs comme la marque de notre mégalomanie !
Algérie, 30 ans
Merzak Allouache et Vincent Colona
Autrement mars 1992
Une femme de 30 ans questionne son père, ancien ministre de l'Industrie lourde, sur les problèmes économiques de l'Algerie : quel bilan après 30 ans d'indépendance ? un dialogue sans concession.
Nedjma Liassin. -Je voudrais que nous parlions de la vie quotidienne d'un Algérien en 1991 ; j'ai l'impression qu'il reste reès difficile de se nourrir, de se loger et de se déplacer en Algerie en 1991.
Mohammed Liassin. - D'accord, prenons le cas du logement. De 1962 à 1970 environ, avec le départ des Pieds-Noirs, il y a eu pendant des années une apparente surabondance de logements. A tel point que, jusqu'en 1968, les planificateurs disaient : << Ce n'est pas la peine de construire des logements, ce n'est pas la peine de donner priorité aux infrastuctures sociales et économiques parce que le pattrimoine immobilié et infrstructurel hérité de l'époque coloniale est suffisant pendant des décennies. >>Soit et après ?
Après la demande de logement à commencé à ne pas être satisfaite dans les grandes villes. La crise du logement s'est développée à partire de 1975 environ. L'Algérie était alors peuplée de 15 millions de personnes environ, et nous avons épuisé le stock de logements.
Aucun planificateur n'a pensé au problème avant 1975 ?
Il y a eu le premier plan quadriennal. Même si certains n'aiment pas que l'on parle de Boumediene, on va quand même le fair : la première ébauche de planification, le fameux premier plan quadriennal date de 1972. On y pausait le problème de développement éconnomique, et pas seulement industriel, du pays. On posait aussi des questions du nombre d'usines nécessaires, mais surtout on se demandait : << les usines à quoi ça sert ? >> La réponse qui a été apportée alors, était à mon avis la bonne, puisque nous, industriels, dison : << les usines doivent apporter un soutien à l'agriculture, au logement, au besoins de consommation des citoyens>>... En matière de logement, on a proposé que soit retenu l'objectif de construire 100 000 logements par an, dont ont sait aujourd'hui qu'il était dérisoire au regard des besoins ! Mais ce chiffre avait alors été dénoncé par les planificateurs comme la marque de notre mégalomanie !
Algérie, 30 ans
Merzak Allouache et Vincent Colona
Autrement mars 1992