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L'analyse de Tariq Ramadan sur les évènements en Tunisie et en Egypte

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  • L'analyse de Tariq Ramadan sur les évènements en Tunisie et en Egypte

    Le mouvement populaire tunisien a brisé un verrou, nous l’avions dit. Il y a eu un basculement, une prise de conscience : renverser les dictatures de façon pacifique est possible ! Il faut du courage, un mouvement de masse, de la détermination et de l’espoir. Une foi en Dieu et/ou en l’avenir.

    Sous l’étouffement et la répression, il s’agit de revendiquer une certaine idée de l’être humain et de sa dignité. Le droit irrepressible à la liberté.

    Les Tunisiens ont ouvert la voie. En Algérie, en Mauritanie puis au Yemen et en Egypte des femmes, des hommes et des jeunes de tous horizons ont exprimé leur mécontentement, leur colère et leur souhait de voir leur régime respectif tomber. Partout des étincelles, des velléités, des sursauts jusqu’en Syrie où le gouvernement annonce préventivement des réformes au cas où d’étranges idées de mobilisation atteignaient le peuple.

    Depuis quelques jours l’Egypte vit des troubles considérables. Après trente ans d’un règne sans partage - en ayant imposer l’état d’urgence depuis l’assassinat de Anouar al-Sadate en 1981 - Moubarak et son régime voient le peuple braver son autoritarisme et sa sanglante répression. Les forces de l’ordre et l’armée ont frappé, arrêté, torturé et tiré sur la foule en multipliant les blessés et les morts. Il fallait s’y attendre : l’Egypte n’est pas la Tunisie et le régime s’y sent davantage soutenu par l’Occident eut égard à ses alliances et à sa situation géostratégique. Certes l’administration Obama et l’Europe ont demandé à ce que le peuple ait le droit de manifester mais dans le même temps le soutien au régime et l’impérative stabilité régionale restent des priorités que l’on ne saurait négliger ou relativiser.

    Rien ne se passera en Egypte et dans la région sans que les Etats-Unis (et indirectement Israël) ne cherchent à contrôler, ou à tout le moins à orienter, l’évolution de la situation. Il est difficile de penser qu’ils lâcheront le président Hosni Mubarak mais si la résistance et la contestation étaient véritablement fortes et tendaient à durer, il y a fort à parier qu’ils seront impliqués de près dans la détermination des options alternatives. Les officines américaines, israéliennes et européennes étudient déjà les scénarii dans le cas où la situation échapperait au Raïs égyptien. Un renversement n’est pas à l’ordre du jour dans l’immédiat mais tout reste possible. Dans tous les cas, il s’agit pour Washington et Tel Aviv de jouer “gagnant-gagnant” : soit avoir un président très affaibli (dont ils pourront determiner la politique), soit un nouveau régime assez soumis puisqu’ils l’auront installé depuis les coulisses. Rien n’est gagné et le processus de démocratisation sera long, douloureux et empli d’obstacles et de pièges.
    Le pouvoir égyptien, comme en Tunisie, a essayé de brandir la menace islamiste en ciblant “la presence active “ des Frères Musulmans. Ce sont eux que ‘on a d’abord arrêté pour faire croire qu’ils étaient les architectes du mouvement populaire. Nul de peut nier que l’organisation, aujourd’hui illégale, demeure une force d’opposition importante. Il reste qu’elle ne mène pas le mouvement et qu’elle ne représente pas la majorité de l’opposition.
    Sans compter que - s’il faut à l’évidence étudier et rester critique vis-à-vis de certaines positions des Frères Musulmans et d’autres organisations islamistes légalistes et non violentes - ces organisations sont effectivement non violentes et qu’elles ont évolué sur la question de la démocratie, des femmes et de la société civile. On a vu, en Turquie, que la marge d’évolution des mouvements islamistes sur ce genre de problématiques était conséquente. Une démocratie digne de ce nom doit permettre à tous les mouvements, refusant la violence et acceptant les règles démocratiques pour tous (avant et après les elections), de s’exprimer et de participer aux débats politiques et aux élections.

    Pour des raisons de géostratégie, de sécurité et de gestion du conflit israélo-palestinien, tout porte à croire que la démocratie réelle, transparente et sans corruption ni manipulation, n’est pas pour demain en Egypte. Tout y demeurera sous contrôle même si un régime plus ouvert que celui de Moubarak venait à s’installer (ce qu’il faut soutenir et espérer). Il appartiendra au peuple de poursuivre son combat pour le respect de ses droits et de sa dignité. De là où nous sommes, en Occident, il nous faudra accompagner et soutenir ces mouvements populaires en Afrique, en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et jusqu’en Asie quand ils refusent la dictature et la repression et veulent vivre libres. C’est un devoir moral.

    C’est ce que nous devons exiger de nos gouvernements occidentaux également. Le président Barack Obama a été présenté comme l’alternative à George W. Bush et à son administration, neoconservatrice et belliqueuse, et l’on attendait de lui une nouvelle façon de faire de la politique. Ce fut le cas au niveau du verbe (et quelques actions phares), sur le plan intérieur comme sur le plan international, avec le remarquable discours du Caire du 4 juin 2009. Une nouvelle ère était promise. Si l’élection de Barack Obama a permis de briser le verrou symbolique du racisme aux Etats-unis - avec l’élection du premier président afro-américain ( il s’agit encore que d’un symbole) - , on aimerait que celui-ci brise aujourd’hui le verrou de l’aveuglement américain et européen vis-à-vis du monde arabe et des sociétés majoritairement musulmanes.
    Il est l’heure de faire les choix des principes de jutice et de liberté, de la démocratie réelle et du respect des peuples plutôt que d’entretenir ces mises en scène de soutien à la démocratisation et aux manifestations populaires alors que les systèmes sont verouillés et que la collaboration avec les dictateurs n’est un secret pour personne. Le vrai renouveau de l’ère Obama aurait été celui-ci, au-delà des mots de respecter les peuples et non pas uniquement changer le ton et la réthorique.

    Peut-être est-il trop tôt encore. Et pourtant. Pour qui étudie l’évolution du monde en général, de l’Afrique et du Moyen-Orient et de l’Asie en particulier, il apparaît évident qu’un déplacement du centre de gravité des relations internationales est en train de s’opérer.
    Apparemment lentement, à l’échelle des prochaines échéances électorales aux Etats-Unis ou en Europe, mais de façon particulièrement rapide à l’aune de l’Histoire et des transformations de sociétés. Les puissances chinoise, indienne, et plus largement asiatique, s’installent, dans le paysage politique autant qu’économique, et elles ne trainent pas le même passif historique que l’Occident ni ne nourrissent les mêmes rapports ni les mêmes préjugés vis-à-vis du monde arabe et des sociétés majoritairement musulmanes. Par ailleurs leur relation avec Israël est de tout autre nature que celle entretenue par les Etats-Unis et les pays européens.

    L’Occident ne pourra pas éternellement continuer à se tromper sans frais, ni s’entêter, en choisissant son camp sur la base de ses alliances géostrategiques et économiques au dépend des principes humains élémentaires. Car le risque d’un bouleversement des rapports de force et des alliances pourraient à terme disqualifier peu à peu les Etats-Unis et l’Europe, et isoler Israël davantage encore.
    Et ce non pas parce qu’il s’agit uniquement de nouveaux pouvoirs et de nouvelles puissances, mais également parce que les Gouvernements des Etats-Unis, comme ceux de l’Europe et d’ Israël, ont fait le choix répété de trahir leurs propres principes humains pour privilégier leurs intérêts économiques, sécuritaires et stratégiques. Un jour l’Histoire se retourne et de nouvelles forces apparaissent qui renversent les rapports de forces et rappellent aux puissants d’hier qu’il aurait mieux valu user différemment de leur pouvoir.

    Une leçon que trop de dirigeants et de gouvernements, enivrés par leurs pouvoirs dictatoriaux ou même démocratiques, apprennent malheureusement trop tard.

    Tariq Ramadan
    Publié le 30 janvier 2011
    La tour Eiffel et les Aurès.
    Irène Fatima Zohra.

  • #2
    lui aussi est acheter par le makhzen, aucun mot sur la chute du maroc ??? .

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    • #3
      Une chose est sure,les occidentaux ne resteront pas les bras croisés face a des menaces a leurs frontiéres.Si ca dérape ,ils interviendront pour protéger leurs intérets.Les pays arabes marchent sur des oeufs car une nouvelle occupation occidentalle n est pas exclue.L avenir n est pas rose dans ce monde.

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      • #4
        car une nouvelle occupation occidentalle n est pas exclue

        Oh, que non!
        Les exemples de l'Afganistan et de l'Irak sont là pour les en dissuader.
        Le mieux, pour eux, serait d'organiser des coups d'Etat comme ils ont tenté de le faire en Iran.

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        • #5
          Une chose est sure,les occidentaux ne resteront pas les bras croisés face a des menaces a leurs frontiéres.Si ca dérape ,ils interviendront pour protéger leurs intérets.Les pays arabes marchent sur des oeufs car une nouvelle occupation occidentalle n est pas exclue.L avenir n est pas rose dans ce monde.

          Les occidentaux sont dans la mouise ,leurs économie plafonne ,leurs peuples sont devenu des vaches a lait ,pouvoir d'achat nul ,chômage en augmentation ,la machine s'est emballée il ne maitrise plus riens.
          Ils ne sont pas a l'abri d'émeute dans leurs propre pays ,les partie d'extrême droite reprenne du poile de la bête en europe .
          Tu n'a rien compris...,ton rêve est de voir le monde occidentale remettre les pieds dans leurs ancienne colonies ,sache que se qui se passe en ce moment dans cette région du monde est l'affaire des peuple ,est non des gouvernent ,tu peux toujours rêvé ,balaie la mer.. devant ta porte au lieu de vouloir faire le ménage chez les autre .

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          • #6
            J'aurai bien aimé entendre au moins une reflexion de la part de cet intégriste de Tarik Ramadan à propos des assasinats et des massacres collectifs perpétrés par les intégristes en Algérie. Niet, silence total.

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            • #7
              North Carolina

              Tu rêves

              d'1 les occidentaux n'ont pas tous les mêmes intérêts
              de 2 ils ne pourraient politiquement paraître opposés à ces revoltes

              de 3 EL Baradei vient d'être adoubé par tous les partis y compris par les frères musulmans


              Quant à l'Irak, tôt ou tard , elle sera le tombeau d'une certaine Amérique des Bushistes et Neo Cons et elle sera aussi le tombeau de l'islamisme Radiacl politique mode Al Zawaïri et Zarkawi quand se levera une revolution Ultra souverainiste democratique nationale pour tous les Nationaux Irakiens.
              Dernière modification par Sioux foughali, 31 janvier 2011, 11h00.

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              • #8
                les européens et les USA ne lâchereont jamais le morceau par amour á la démocratie et aux aspirations des peuples de la région, ils lâcheront sous la révolte conséquente des peuples comem ce qui vient d arriver á La france en Tunisie! ils sont idiots, ills n ont pas encore appris la lecon: ils perdent et les coeurs des peuples et leurs larbins qu ils ont installés!

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                • #9
                  >>>Les pays arabes marchent sur des oeufs car une nouvelle occupation occidentalle n est pas exclue.L avenir n est pas rose dans ce monde.


                  C'est une vue d'esprit, on est en 2011, le 19 siècle c'était il y a 200 ans. .

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                  • #10
                    C'est une vue d'esprit, on est en 2011, le 19 siècle c'était il y a 200 ans.
                    200 annees ??? ahh pardon j'ai oublie que l'irak est l'afganistan sont liberer et pas occuper par les occidentaux.

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