Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Bouteflika ne s'exprime toujours pas

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Bouteflika ne s'exprime toujours pas

    L'absence prolongée du chef de l'Etat de la scène publique nourrit toutes sortes de questionnements et de spéculations. Ni les violentes émeutes de début janvier, ni la très tendue situation politique nationale, ni les bouleversements que connaissent certains pays arabes ne l’ont sorti de son mutisme.

    Mais où est donc passé le président Abdelaziz Bouteflika ? Une question que les Algériens ne se posent peut-être plus depuis que l’effacement de l’espace public du chef de l’Etat est devenu presque permanent. Mais, à un certain niveau de la responsabilité, l’absence prolongée d’un dirigeant devient impardonnable. Elle peut même justifier des changements urgents, majeurs. Si l’on n’est pas encore devant le cas, prévu par la Constitution, de vacance du pouvoir, l’inactivité du locataire du palais d’El Mouradia pose désormais un sérieux problème à la conduite normale des affaires du pays. Bouteflika n’a pas jugé important, voire vital, de s’adresser à la population après les émeutes du début du mois de janvier. Il n’a tenu aucun discours pour rassurer les Algériens sur la cherté de la vie. Il n’a pas essayé de comprendre les raisons de la colère des jeunes. Rien.

    La série d’immolation des citoyens dans plusieurs régions du pays, qui souligne l’échec de toute la politique sociale menée jusque-là, n’a même pas fait sortir de son silence celui qui se présente comme «le président de tous les Algériens». Peut-on être à ce point insensible aux malheurs des citoyens dont on est responsable ? A la place d’une réaction nette d’un chef d’Etat responsable et conscient du drame de sa population, les Algériens ont eu droit à un chapelet moralisateur sur ce qui est «interdit» et sur ce qu’il ne l’est pas à propos du suicide par le feu.
    Une matière visqueuse étalée à longueur de pages par des journaux en panne d’imagination.

    Absence troublante

    La question essentielle est : pourquoi les Algériens sont-ils amenés à se suicider de cette manière atroce ? D’autres jeunes Algériens quittent le pays par groupes à travers l’incessant mouvement de harraga vers l’Europe. On ne se rappelle pas avoir entendu, ne serait-ce qu’une seule fois, le président Bouteflika aborder ce problème et tenter de lui trouver une solution.
    A quoi sert un chef d’Etat ? Il a laissé son Premier ministre, Ahmed Ouyahia, préparer une loi répressive qui n’a fait que noircir davantage le registre d’un pays à l’héritage peu glorieux en matière de respect des droits de la personne. Cette loi ridicule n’a fait qu’encourager les jeunes à embarquer davantage vers des destinations où les conditions de vie seraient probablement meilleures.

    Les émeutes et les immolations n’ont pas entamé l’arrogance de Daho Ould Kablia, ministre de l’Intérieur, désormais seul interlocuteur des Algériens. Le successeur de Zerhouni a, dans une interview fleuve accordée au quotidien Liberté, tenté de rassurer sur «la présence» de Bouteflika en Algérie. «Le président a donné des instructions et des orientations aux responsables (…) Le président suit la situation du pays et l’action du gouvernement au quotidien», a-t-il informé. Le contraire aurait été étonnant, autrement dit que le président «ne suive pas» la situation du pays ! Alors de deux choses l’une : ou Ould Kablia défonce des portes ouvertes ou il suggère, d’une manière incroyablement maladroite, que le président est dans l’incapacité physique d’assumer pleinement ses fonctions. Assis dans un salon, il est très facile de «donner des instructions» ou de suivre l’action du gouvernement par… téléphone. Tout le monde sait à Alger que les ministres ne rencontrent plus Bouteflika depuis des mois et tout le monde sait aussi que d’autres ministres sont entrés en conflit ouvert avec Ahmed Ouyahia.

    La santé fragile de Bouteflika l’empêche-t-elle d’être sur «tous les fronts» comme il l’était au début de son premier mandat en 1999 ? Est-il à ce point amoindri pour ne pas répondre présent au sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) à Addis Abebba ? Un flou total entoure l’état de santé du chef de l’Etat qui, pourtant, n’est pas un secret d’Etat. Idem pour l’effacement complet du Premier ministre. Ahmed Ouyahia, qui a choqué les Algériens dans ses deux dernières interventions au Parlement, se comporte comme s’il n’est responsable de rien.
    Que le gouvernement navigue à vue, que la colère de la rue augmente jour après jour, que la position diplomatique de l’Algérie manque de précision, ni Bouteflika ni Ouyahia ne semblent s’en inquiéter ou, au moins, donner l’impression d’y prêter attention. Aussi, cette question devient-elle inévitable : qui dirige l’Algérie ?

    Fayçal Métaoui
    El Watan
    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

  • #2
    Aussi, cette question devient-elle inévitable : qui dirige l’Algérie ?
    Question à 286 milliards de $.

    Dans le même topo:
    Schéma standard de la dictature «arabe»
    par Kamel Daoud

    La dictature «arabe» est désormais d'une routine insupportable: on y retrouve toujours et toujours les mêmes rôles. D'abord un Président venu au Pouvoir par les militaires, maintenu par la fraude électorale et qui, plus il avance dans l'âge, plus il demande des pourcentages de «oui» faramineux pour combler les creux de ses caprices. Le dictateur a aussi, généralement, plus de 75 ans, se présente comme l'héritier d'un Père de la nation mort depuis longtemps et possède soit un fils aîné promis au pouvoir, soit une femme qui le détient déjà, soit un frère qui en possède la moitié. Dans le casting, on retrouve le fameux ministre de l'Intérieur qui dit la même phrase du Golfe à l'Océan, c'est-à-dire n'importe quoi. Connu pour soutenir l'insoutenable, on le retrouve à réciter des chiffres qui font rire après chaque élection, à expliquer que «les manifestants sont des délinquants» ou à menacer que personne ne peut déstabiliser l'Etat, c'est-à-dire lui et son maître et leurs quelques alliés. Dans l'ordre, on retrouve aussi un parti «majoritaire», façon moderne de dire «parti unique». Lequel parti est géré et possédé et embrassé de force par une équipe qui a généralement l'âge du Président, répétant des phrases débiles sur la nation et la réforme, l'héritage et les constances et que le Pouvoir utilise comme un club de domestiques politiques. Le cadre général est consolidé souvent avec un appareil syndical servile et voleur d'argent et de cotisations et de faux concurrents à la Présidence et à usage multiple, tolérés pour les besoins du coloriage avec, en aide de camp, une armée endoctrinée au culte de la stabilité ou impliquée dans le festin national.

    Le Pouvoir possède aussi quelques journaux du clan, des médias sous la botte et une mainmise sur les marchés stratégiques pour s'assurer la collaboration stratégique des Occidentaux. Dans ce schéma panarabe, le dictateur est, généralement, lui-même ministre de la Défense (on ne vole pas un voleur) et son fils, sa femme ou son frère gèrent les milieux d'affaires et le patronat fragile ou complice du pays. Quand éclatent des émeutes ou naissent des oppositions, le dictateur se tait pour mieux souligner sa souveraineté qui ne daigne pas se pencher sur les petits détails intestinaux du pays, le ministre de l'Intérieur envoie des policiers frapper ou interdire en expliquant qu'il s'agit de délinquants; un communiqué de terroristes d'El Qaïda est rendu public avec démantèlement d'une cellule djihadiste pour bien faire passer le message aux Occidentaux, puis le peuple est divisé en deux: un partie recevra plus de semoule et l'autre plus de coups de matraque. Et cela se passe ainsi du Maroc au Yémen. Et cela dure depuis dix ans, vingt ans, trente ans. Et cela ne change pas même si cela est indécent, risible, assassin ou comique. Même s'il s'agit de la dernière minute du règne. Même si le peuple est à la porte du palais ou maudit le dictateur à chacune de ses apparitions. Car le dictateur, au bout de si longues années, finit par se dire que si un peuple le supporte depuis si longtemps sans rien dire, c'est parce que ce peuple n'existe pas en définitive et que donc rien ne peut arriver selon ce que lui dit son ministre de l'Intérieur.

    Conclusion ? Une blague circule sur le net, résumant dans le rire acide l'amère réalité: lorsque Dieu envoya l'ange Azraël à Moubarak pour cueillir ce qui lui restait d'âme et que l'ange lui dit «Tu ne fais pas des adieux à ton peuple ?», Moubarak lui répondit «Ah bon ! Le peuple s'en va quelque part ?». La blague est valable pour le reste des 21 de la Ligue.
    "Je suis un homme et rien de ce qui est humain, je crois, ne m'est étranger", Terence

    Commentaire


    • #3
      "Tu ne fais pas des adieux à ton peuple ?», Moubarak lui répondit «Ah bon ! Le peuple s'en va quelque part ?». La blague est valable pour le reste des 21 de la Ligue"

      Heureusement que nous avons des chroniqueurs, qui nous font sourire et sortir de la mouise quotidienne, ne serait-ce que quelques minutes .
      " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

      Commentaire


      • #4
        et il ne s'exprimera pas alors pas du tout fakhamatouhou n'a pas le temps d'ailleurs le mepris voila son expression au quotidient
        PARLER EST UN BESOIN,ECOUTER EST UN ART.

        Commentaire

        Chargement...
        X