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Le " négationnisme selon Ould Kablia

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    Le “négationnisme”, selon Ould Kablia



    Quand il se sent interpellé par la société, le pouvoir algérien a toujours préféré le silence à la communication. Depuis qu’une vague de soulèvement balaie la région, les questions politiques sont en suspens. À peine quelques interventions “techniques” rappellent qu’il y a des dirigeants dans ce pays. En réponse aux émeutes du début du mois, concomitantes aux évènements de Tunisie que prolongent les révoltes en Égypte, le gouvernement s’occupe de fourbir en silence ses armes de maintien de l’ordre.
    La rumeur de remaniement ministériel, spontanée ou provoquée, fondée ou non, a, un moment, mis l’opinion dans l’expectative. Mais le sentiment que quelque chose devrait se passer avant que ne s’évanouisse cette ambiance de révolte, de ressentiment et d’inquiétude mêlées, a vite repris le dessus. Même les émeutes d’Égypte n’arrivent pas à occuper entièrement l’attention populaire.
    Le pouvoir lui-même convient que l’heure est grave, mais au lieu de concevoir la riposte politique, il préfère en faire une question strictement sécuritaire et ne délègue plus que son ministre de l’Intérieur pour entretenir “le dialogue” avec la société. Et c’est Ould Kablia qui justifie le traitement policier, qui lui incombe, des frémissements de la société : “En Algérie, nous n’avons pas ressenti de revendications politiques. À aucun moment, et je ne parle pas seulement des évènements de ce mois-ci, mais de tous les évènements récents. Nous n’avons pas décelé une empreinte politique, des noms cités...”
    Pourtant, dans ce qu’il appelle ses “analyses”, il “admet l’existence d’un sentiment d’injustice chez certaines catégories vulnérables en matière d’emploi et de logement. Je cite également la cherté de la vie, le désarroi moral des administrés, l’insuffisance dans la gestion de certaines assemblées élues qui ont tendance à s’éloigner des préoccupations des citoyens, l’absence des canaux de communication, la bureaucratie, la précarité des dispositifs d’aide à l’emploi, ne portant que sur des périodes limitées, le climat de réprobation suscité par les scandales liés à la corruption, le diktat des spéculateurs et des gros commerçants, l’absence de la place publique de la classe politique et des associations, le recul du rôle d’institutions de socialisation et de transmission des valeurs… "
    Malgré ce tableau peu reluisant et ce “malaise profond” qu’il reconnaît, le ministre de l’Intérieur nie trouver dans ses “analyses” “la moindre empreinte politique” !
    Il décèle, au contraire, un “discours négationniste occultant les réalisations socioéconomiques et l’incontestable amélioration de la situation sécuritaire”, négationnisme qu’il fait endosser à “des milieux, y compris la presse”. C’est, par ailleurs, cette même situation sécuritaire “améliorée” qui tient lieu de prétexte pour l’interdiction de tout rassemblement d’Algériens dans la capitale. Tout se passe comme si le régime, maintenant au fait de l’échec de sa gestion, n’a plus à opposer au message de changement que ses attributs de répression. Cette option policière semble avoir mis le ministre de l’Intérieur en première ligne. Son impréparation politique fait le reste.

    M. H.

    Liberté

    " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "
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