Tata Louisa a appelé solennellement Abdekka à faire quelque
chose. A prendre une initiative. Je suis d’accord avec elle. Il
doit faire quelque chose.
H. L.
Source : Le Soir d'Algérie
chose. A prendre une initiative. Je suis d’accord avec elle. Il
doit faire quelque chose.
Partir !
La chose aurait pu rester cachée, secrète. Hélas, depuis cette interview aux confrères de Liberté, le secret de Si Daho a été éventé, est sorti à l’air libre, sans être inquiété par la police. Une fois sur la place publique, le secret de Si Daho apparaît dans toute sa terrible dimension. Le ministre de l’intérieur du système branlant a un problème, un gros problème avec les chiffres. Rien à voir avec celui qu’avait son prédécesseur, Nounou la Gaffe. Non ! Rien à voir ! Nounou, à côté de Si Daho, passerait pour un génie des maths ! En vérité, le problème de Si Daho avec les chiffres est désespérant de gravité. D’abord parce que là, nous sommes quand même face à un malgache, un homme qui vient du chiffre. Et voir un homme du chiffre avoir des problèmes avec les chiffres, il y a de quoi perdre la boule et le boulier avec. Je m’explique : Si Daho reconnaît que les manifestants qui voulaient prendre part à la marche du RCD ont été bloqués aux entrées de la capitale. Il admet que les forces de l’ordre ont bien établi des barrages hyper-filtrants tout autour d’Alger. Mais, ensuite – et c’est là que ça dérape sec – il pose à son tour cette question aux journalistes, la saupoudrant d’un zeste de goguenardise : «Ils étaient combien, les manifestants du RCD, combien ?» Ben, c'est-à-dire que… on ne peut pas savoir ça, M’sieur ! On a beau être journalistes, on ne peut pas connaître le nombre de manifestants du RCD le jour de la marche, pour la simple et bonne raison que vous les avez refoulés hors de la zone autonome d’Alger. Si vous aviez laissé les marcheurs entrer dans Alger et marcher librement, Wallah Ya Si Daho que j’aurais personnellement répondu à votre question, sans que vous ayez besoin de pousser la manette ni de mettre les électrodes. Mais là ? On ne peut compter ce qui n’a pas pu être ! C’est une règle en matière de chiffres. Enfin ! Rendons tout de même grâce au ministre de l’intérieur du régime. S’il a effectivement un grave problème avec les chiffres, il a par contre grandement innové en nous révélant qu’au sein de la presse, bien enfouie, bien tapie, se terrait le nouveau danger majeur qui guette l’Algérie et en menace la stabilité : les négationnistes. Ces forces du mal qui n’évoquent que les aspects négatifs et nient sciemment les grandioses réalisations du chef de l’Etat. Je rappelle juste à Si Daho qu’en journalisme, partout dans le monde, et pas seulement en Algérie, une des règles de base de ce métier édicte ce qui suit : dans une gare, l’information, ce n’est pas le train qui arrive à l’heure, mais celui qui pointe en retard. De là à dire qu’en plus d’avoir un problème avec les chiffres, le ministre très à l’intérieur du Palais en a un autre avec la presse, il n’y a qu’un pas que je ne franchirais pas. Non pas que je n’ai pas envie de le franchir, ce pas. Non ! C’est juste que pour faire un pas et marcher dans Alger, il faut une autorisation de Si Daho. Et que Si Daho ne l’accorde jamais, cette autorisation. Donc, à défaut de marcher, je fume du thé et je reste assis et éveillé à ce cauchemar qui continue. H. L.
Source : Le Soir d'Algérie
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