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Révoltes : point communs et différences

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  • Révoltes : point communs et différences

    Avant de se lancer sur n’importe quelle prédiction concernant l’avenir proche de l’Algérie en parallèle – et en comparaison – des deux révolutions secouant actuellement la Tunisie et l’Egypte, il serait utile de faire des comparaisons entre les trois pays.

    D’abord commençons par les points communs :

    Le premier est certes l’insatisfaction des peuples et l’immense grogne populaire. Chômage, corruption, bureaucratie et mépris pourrissent jusqu’aux os le quotidien du citoyen. L’effet de marre prend certainement le dessus.

    Le second point commun est aussi l’illégitimité des régimes. Aucun gouverneur n’est élu démocratiquement donc aucune ne peut s’attendre sur une assise populaire. Ils sont tous issus d’élections-mascarades et souhaitent tous que leur siège non éjectable leur reste jusqu’à la mort.

    Le troisième point est le musellement des libertés d’expression. Chacun à sa façon mais chacun le fait. En Algérie, nous souffrons d’une chaîne télé préhistorique mais nous avons une presse plus ou moins libérée. La Tunisie a choisi quant-à-elle de tout museler et presse et télé. Quoi que nombreuses, ses chaînes ressemblent toutes à l’ENTV. A l’Egypte, l’état donne l’illusion de média libres mais ces derniers ouvrent tous pour le gouvernement ou pour les fils de Mubarek.

    Le quatrième point est le verrouillage du champ politique. Première stratégie depuis l’accession de Boutef, cette stratégie a été et est toujours appliquée en Tunisie et en Egypte.

    Passons maintenant aux différences :

    1- Emplacement géographique. Evidemment, le cas le plus sensible est sans doute l’Egypte vu sa distance avec Israel.

    2- Les pressions internationales : un point en relation directe avec le premier point. L’Egypte est un gouvernorat américain et le par conséquent le meilleur allié d’Israel. La Tunisie ne s’est jamais détaché de son pays colonisateur, la France. Quant à l’Algérie, elle a toujours été une bataille de coulisses entre l’Europe et les USA. Depuis l’accession de Boutef, les USA ont gagné énormément de terrain.

    3- Les richesses : L’Egypte est un pays pauvre. L’Algérie est un pays très riche. Mais le contraste est que les deux peuples subissent quasiment la même malvie ce qui induit à un sentiment de frustration très troublant chez les algériens.

    4- Le niveau intellectuel des populations : entre les trois pays, l’Algérie est sûrement le dernier de la classe vu le taux d’analphabètes dans le pays. Un autre point très important est la culture strictement arabophone chez l’Egypte et une culture plus largement bilingue en Tunisie et en Algérie.

    5- La gestion du pouvoir : ceci est certainement le point le plus important. Si l’Egypte a été gérée durant des décennies par Moubarek et son clan, la Tunisie par Ben Ali et son clan, la gestion de l’Algérie est extrêmement opaque. Une lutte de clans aux plus sommets est aussi violente que tacite. La preuve est quelques assassinats politiques et des scandales à répétition. La vision la plus unanime désigne un clan de Boutef et un clan du général Mediène mais à part ça, la réalité demeure un vrai mystère.

    6- La position de l’armée : pro révolution en Tunisie, neutre en Egypte, qu’en sera-t-il en Algérie où elle a toujours tiré les ficelles ?

    7- Revendication civile et revendication politique : en Tunisie, tous les partis d’opposition se sont unis contre Ben Ali. En Egypte, les frères musulman marchent côte à côte avec les laïque du FIDA. En Algérie, le RCD récupère et tout de suite le FFS se retire. Le mouvement est pour le moment civil et est loin d’être au niveau populaire des deux autres pays.

    Partant de ces points, une conclusion qui n’engage que moi est que le mouvement qui sera en Algérie sera différent des autres mouvements sur plusieurs niveaux l : intensité, timing et séquencement des évènements.
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