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La révolution a fait 219 morts et 510 blessés

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  • La révolution a fait 219 morts et 510 blessés

    Le gouvernement tunisien de transition s'est penché mardi sur la situation sécuritaire dans le pays, où les incidents se multiplient. L'ONU a pour sa part annoncé un bilan de 219 morts et 510 blessés durant les troubles qui ont fait tomber le régime Ben Ali le 14 janvier.

    Deux cents dix-neuf personnes sont mortes, dont 72 dans les prisons, a indiqué à Tunis Bacre Ndiaye, le chef d'une mission du Haut Commissariat aux droits de l'homme de l'ONU à l'issue de cinq jours de visite de terrain. Ces données sont «provisoires», a précisé M. Ndiaye.

    Le gouvernement de transition, qui se réunissait pour la première fois mardi depuis son remaniement le 27 janvier, a donné son accord pour l'adhésion de la Tunisie à la convention internationale contre la torture et à trois autres protocoles relatifs aux droits de l'homme.

    Le gouvernement de Mohamed Ghanouchi s'est félicité de l'»amélioration de la situation sécuritaire mardi» dans le pays. Taieb Baccouche a précisé que le gouvernement saluait l'armée et les forces de l'ordre pour leur travail qui «préserve les acquis du peuple, les institutions de l'Etat et la sécurité des citoyens».

    Le gouvernement n'a toutefois pas annoncé la levée du couvre-feu en vigueur depuis le 13 janvier, veille de la fuite du président Ben Ali à l'étranger. Il a enfin lancé un appel à la population pour qu'elle retourne «au travail».

    Situation tendue à Kasserine

    Les plus inquiétants se sont déroulés lundi à Kasserine, principale ville du centre où la sous-préfecture a été pillée et saccagée par des centaines de jeunes. Un lycée, un local associatif et un cabinet de médecin auraient également été attaqués, sans que les forces de l'ordre n'interviennent.

    Mardi, la situation restait tendue. Très peu d'enfants se sont rendus à l'école ou au lycée, et quelques rares boutiques étaient ouvertes. Deux syndicalistes ont indiqué que la police était totalement absente de la ville, tandis que des blindés de l'armée étaient stationnés près des bâtiments officiels.

    Dans la matinée, un millier de personnes manifestaient dans le centre-ville, dénonçant une situation «chaotique» et réclamant la «punition» des «malfaiteurs» qui se sont livrés lundi à des pillages et saccages. L'armée a dispersé les manifestants.

    Ecoles et synagogue attaquées

    A Carthage, banlieue aisée de Tunis, des bandes de jeunes s'en sont pris mardi à deux écoles, terrorisant les élèves, rapportent des témoins. L'armée tunisienne a procédé à des tirs de sommation pour les disperser. Personne ne semble avoir été blessé dans ces incidents.

    Sur le littoral sud du pays, c'est dans la communauté juive que l'émoi grandissait. Lundi soir, la synagogue d'El Hamma, près de Gabès a été incendiée par des inconnus, ont indiqué plusieurs responsables de cette communauté, qui ont demandé une protection accrue aux autorités.

    Les policiers débrayent

    La gouvernement doit aussi faire face à une grogne des fonctionnaires et aux revendications des policiers. Des agents ont débrayé lundi à Kairouan, Bizerte et Sousse pour revendiquer un syndicat et de meilleures conditions de travail. Selon une source policière, ils devaient reprendre le travail mardi après avoir reçu l'assurance d'une augmentation générale de 140 dinars (environ 95 francs).

    Par ailleurs, un nouveau syndicat a vu le jour, ouvrant la voie à une pluralité dans ce domaine. La «Confédération générale tunisienne du travail» (CGTT) a été créée par Habib Guiza, ancien cadre de la puissante Union générale des travailleurs de Tunisie (UGTT). M. Guiza demandait depuis des années une autorisation pour créer son propre syndicat.

    Grenades lacrymogènes françaises

    En France, la justice a saisi un avion privé appartenant à la famille de Ben Ali mardi matin à l'aéroport du Bourget près de Paris, ont indiqué des sources proches du dossier.

    Dans un dossier plus embarrassant, le gouvernement français a dû reconnaître mardi qu'il avait bien donné son accord le 12 janvier pour des livraisons de grenades lacrymogènes à la Tunisie. A cette période, la répression des manifestations contre le régime de Zine ben Ali durait depuis presque un mois.

    ATS
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