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    TROP D’IMPÔT TUE L’IMPÔT
    Par : Rabah Larbi

    Le poids de l’informel est forcément lourd pour l’administration fiscale. Cela représente un manque à gagner énorme pour le Trésor algérien. Selon une étude menée il y a deux ans par le Forum des chefs d’entreprise algériens, les revenus nets se situeraient entre 300 et 600 milliards de DA, soit 17% de l’ensemble des revenus nets des ménages.
    Ce qui représente 13% du PIB hors hydrocarbures. Le marché informel utilise près de 22%, soit 1,78 million de personnes sur une population globale active de 8,25 millions d’individus. D’après la même étude, les pertes de recettes budgétaires et de recettes pour les organismes de Sécurité sociale sont estimées à 42 milliards de DA pour l’IRG, 22 milliards pour la TVA et 120 milliards pour les retenues de la Sécurité sociale.

    La part du lion !
    Ce très grand marché de l’informel occupe à temps plein près de deux millions de personnes. Il assure des revenus quasi réguliers à toute une population, qui y puise de quoi subvenir aux besoins de leurs familles. À raison de cinq personnes par famille, cela nous ramène à peu près au tiers de la population globale du pays.
    Ce sont environs dix millions de bouches qui se nourrissent “grâce” à l’interdit ! À la faveur d’un marché qui n’obéit pas à des règles déterminées. Ces juteux commerces trouvent grâce aux yeux de la clientèle parce que les prix qui y sont pratiqués sont plus alléchants que ceux affichés par le marché “dit” réglementé. La différence de prix réside dans la grosse portion du gâteau réservée aux impôts. “Trop d’impôts, tue l’impôt !” dit-on.
    Ainsi, devant une telle lourde imposition et une relation administré-administration des plus arbitraires, l’informel s’est imposé de facto comme seule et unique solution pour faire du commerce en Algérie. Aussi, pour réussir dans le business, il faut mettre en adéquation deux acteurs essentiels. Un vendeur et un acheteur.
    L’argument de vente, il ne change pas, c’est le rapport prix-qualité. Le constat est vite fait. Les produits proposés dans les magasins réguliers sont identiques à tous ceux vendus à même le trottoir. C’est la même camelote, issue d’une même destination ! Il n’y a que le pourcentage du fisc en moins, que les vendeurs informels déduisent partiellement au bénéfice du client. Et tant pis pour l’économie algérienne ! Tant pis pour tous ces nombreux honnêtes commerçants qui paient un bail et des impôts et taxes à ne plus en pouvoir… tant pis pour la concurrence déloyale.
    En fait, l’État a toujours été incapable d’assurer une juste régulation du marché national. Ni celui du détail ni du gros. L’État n’a jamais réussi à éradiquer le marché informel. Il n’a même pas réussi à mettre de l’ordre, avec toute l’autorité voulue, dans l’activité de gardiens de parking autoproclamés. L’État s’est toujours illustré par son absence, là où il faut, quand il le faut ! Et c’est ainsi que d’importants espaces ont été gagnés par l’informel et le désordre. Aujourd’hui, l’État fait celui qui n’a rien vu, ni entendu. L’heure est à la modération. Les troubles, c’est contagieux ! Mais, la modération n’a pas toujours été observée vis-à-vis des revendeurs à la sauvette.
    Elle s’adresse surtout aux barons de l’informel qui, eux, sont parfaitement connus et reconnus pour leur impunité. Comme chaque année, en cette veille du Mawlid, les pétards vont rentrer en force, vont se vendre en toute quiétude et vont éclater à la barbe des nombreux personnels chargés de veiller à leur interdiction. Comme chaque année, on n’a rien vu. C’est tombé du ciel !

    Faut aller à la source !
    Pour l’éradication de l’informel, plutôt que de courir après de jeunes revendeurs, il serait effectivement plus judicieux de veiller au gros poisson, qui lui, traverse le tapis rouge qui lui est déroulé. Ces jeunes détaillants de l’informel s’alimentent bien de quelque part ? L’on n’a qu’à les suivre pour mieux connaître la source ! L’informel commence à la source, à coup de navires entiers et de containers où les mots facture, bon de commande, registre du commerce, etc. sont bannis du langage de ces affairistes de la pénombre. C’est à ce niveau-là que toute la lumière doit être faite ! Mais, pour ce faire, il faut de l’honnêteté, des compétences, de la volonté, du courage… que de qualités !
    Liberté
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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