Par Rue89
Alors que le président égyptien annonce qu'il ne sera pas candidat à l'automne, Obama demande une transition immédiate.
Alors que la place Tahrir, au centre du Caire, était encore noire de monde, le président Hosni Moubarak s'est adressé à la nation à la télévision peu après 23 heures (heure locale), pour annoncer qu'il ne se représenterait pas à la prochaine présidentielle à l'automne, mais qu'il resterait au pouvoir d'ici là.
Mais peu de temps après, il s'est attiré une brutale rebuffade de Barack Obama : le président des Etats-Unis a déclaré qu'« une transition en bon ordre [en Egypte] doit être significative, doit être pacifique, doit être immédiate ». Un refus catégorique du principal allié de l'Egypte de permettre au chef de l'Etat égyptien de poursuivre son mandat jusqu'à son expiration, dans huit mois.
Dans son discours télévisé, Moubarak a mis en garde les Egyptiens qu'il faudrait chosir « entre le chaos et la stabilité », et qu'il mettrait toute son énergie à préparer cette transition pacifique.
Son discours jouant sur la peur du chaos n'a pas été apprécié par les centaines de milliers de manifestants encore rassemblés sur la place Tahrir après la démonstration de force de cette journée historique. « Qu'il parte » a été le slogan de la foule lorsque l'allocution télévisée s'est achevée.
Contrairement à Ben Ali, Moubarak refuse de fuir
Moubarak avait toutefois l'air déterminé pendant son discours, et a déclaré qu'il « mourrait sur le sol égyptien », une référence indirecte à Zine Ben Ali, l'ex-président tunisien, qui a du s'enfuir de son pays. Le président égyptien semble désireux de quitter le pouvoir dans la dignité, en terminant « normalement » son mandat, « fier » de son bilan comme il l'a lui-même dit. La rue pourrait en décider autrement.
Entre 200 000, selon le correspondant au Caire de Reuters, et deux millions d'Egyptiens (Al-Jazeera) se sont rassemblés place Tahrir ce mardi pour le huitième jour de contestation contre Hosni Moubarak.
Un de ses principaux opposants, Mohammed El-Baradei, a réclamé son départ d'ici vendredi à la chaîne Al-Arabiya, avant de se prononcer pour « une sortie honorable » du Président sur la chaîne américaine Al-Hurra.
Baudry sur les "marche du million" en Egypte.
La « marche du million », commencée dans la matinée à 11 heures, heure locale (10 heures à Paris), aurait atteint son objectif selon la chaîne qatarie Al-Jazeera, qui évoque ce mardi soir, deux millions de manifestants aux abords de la place dite de la Libération.
Le milion de manifestants est en tout cas atteint à l'échelle du pays, avec des rassemblements dans les villes de :
Entre 140 et 300 morts depuis une semaine
L'armée, qui est désormais de leur côté, s'est engagée à ne pas faire usage de la force. Elle a cependant bloqué certains accès au Caire et procédé à des fouilles pour renvoyer ceux qu'elle appelle « les voyous », susceptibles de perturber la manifestation. Elle a aussi vérifié les cartes d'identité de certains manifestants.
Le bilan des victimes, depuis une semaine, n'est pas arrêté :
La contagion en Jordanie, au Qatar et en Syrie ?
Après la Tunisie, l'Egypte : Na! sur la contagion.La contestation se propage aux pays voisins :
* En Jordanie, le roi Abdallah a cédé à la demande des manifestants qui réclamaient la démission du Premier ministre. Mais le choix du roi, qui a rappelé un ancien Premier ministre est d'ores et déjà contesté.
* Au Qatar quelques manifestations s'organisent aussi à Doha.
* Et en Syrie, la population se prépare à manifester les 4 et 5 février, en particulier via les réseaux sociaux. Plus de 2 500 personnes ont rejoint la page Facebook pour participer à l'événement, appelé « Day of Rage ».
La France : « Que le sang arrête de couler »
Pour la France, « il faut que le sang s'arrête de couler ». »Il y a eu trop de morts, trop de blessés. Il faut que cela s'arrête », a lui déclaré ce mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un point presse.
Par la voix du démocrate John Kerry, président du comité des affaires étrangères au Sénat, Washington a officiellement appelé Moubarak à démissionner. L'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2004, proche de Barack Obama, a appelé à une « nouvelle relation entre l'Egypte et les Etats-Unis ».
Le Premier ministre britannique David Cameron s'est lui dit « déçu » par le nouveau gouvernement égyptien. « Il est important qu'[il] écoute les aspirations du peuple », a déclaré son porte-parole, d'après The Guardian.
111 personnes interpellées à Paris ce week-end
A Paris, une manifestation était prévue à 14 heures devant l'ambassade d'Egypte, dans le XVIe arrondissement. Le rassemblement n'a finalement pas eu lieu.
Certains Egyptiens vivant en France expliquent ce manque de mobilisation par les arrestations qui ont eu lieu lors des manifestations précédentes.
Selon la préfecture de Paris, 111 personnes ont été interpellées pendant le week-end en marge des manifestations déclarées.
Alors que le président égyptien annonce qu'il ne sera pas candidat à l'automne, Obama demande une transition immédiate.
Alors que la place Tahrir, au centre du Caire, était encore noire de monde, le président Hosni Moubarak s'est adressé à la nation à la télévision peu après 23 heures (heure locale), pour annoncer qu'il ne se représenterait pas à la prochaine présidentielle à l'automne, mais qu'il resterait au pouvoir d'ici là.
Mais peu de temps après, il s'est attiré une brutale rebuffade de Barack Obama : le président des Etats-Unis a déclaré qu'« une transition en bon ordre [en Egypte] doit être significative, doit être pacifique, doit être immédiate ». Un refus catégorique du principal allié de l'Egypte de permettre au chef de l'Etat égyptien de poursuivre son mandat jusqu'à son expiration, dans huit mois.
Dans son discours télévisé, Moubarak a mis en garde les Egyptiens qu'il faudrait chosir « entre le chaos et la stabilité », et qu'il mettrait toute son énergie à préparer cette transition pacifique.
Son discours jouant sur la peur du chaos n'a pas été apprécié par les centaines de milliers de manifestants encore rassemblés sur la place Tahrir après la démonstration de force de cette journée historique. « Qu'il parte » a été le slogan de la foule lorsque l'allocution télévisée s'est achevée.
Contrairement à Ben Ali, Moubarak refuse de fuir
Moubarak avait toutefois l'air déterminé pendant son discours, et a déclaré qu'il « mourrait sur le sol égyptien », une référence indirecte à Zine Ben Ali, l'ex-président tunisien, qui a du s'enfuir de son pays. Le président égyptien semble désireux de quitter le pouvoir dans la dignité, en terminant « normalement » son mandat, « fier » de son bilan comme il l'a lui-même dit. La rue pourrait en décider autrement.
Entre 200 000, selon le correspondant au Caire de Reuters, et deux millions d'Egyptiens (Al-Jazeera) se sont rassemblés place Tahrir ce mardi pour le huitième jour de contestation contre Hosni Moubarak.
Un de ses principaux opposants, Mohammed El-Baradei, a réclamé son départ d'ici vendredi à la chaîne Al-Arabiya, avant de se prononcer pour « une sortie honorable » du Président sur la chaîne américaine Al-Hurra.
Baudry sur les "marche du million" en Egypte.
La « marche du million », commencée dans la matinée à 11 heures, heure locale (10 heures à Paris), aurait atteint son objectif selon la chaîne qatarie Al-Jazeera, qui évoque ce mardi soir, deux millions de manifestants aux abords de la place dite de la Libération.
Le milion de manifestants est en tout cas atteint à l'échelle du pays, avec des rassemblements dans les villes de :
Entre 140 et 300 morts depuis une semaine
L'armée, qui est désormais de leur côté, s'est engagée à ne pas faire usage de la force. Elle a cependant bloqué certains accès au Caire et procédé à des fouilles pour renvoyer ceux qu'elle appelle « les voyous », susceptibles de perturber la manifestation. Elle a aussi vérifié les cartes d'identité de certains manifestants.
Le bilan des victimes, depuis une semaine, n'est pas arrêté :
La contagion en Jordanie, au Qatar et en Syrie ?
Après la Tunisie, l'Egypte : Na! sur la contagion.La contestation se propage aux pays voisins :
* En Jordanie, le roi Abdallah a cédé à la demande des manifestants qui réclamaient la démission du Premier ministre. Mais le choix du roi, qui a rappelé un ancien Premier ministre est d'ores et déjà contesté.
* Au Qatar quelques manifestations s'organisent aussi à Doha.
* Et en Syrie, la population se prépare à manifester les 4 et 5 février, en particulier via les réseaux sociaux. Plus de 2 500 personnes ont rejoint la page Facebook pour participer à l'événement, appelé « Day of Rage ».
La France : « Que le sang arrête de couler »
Pour la France, « il faut que le sang s'arrête de couler ». »Il y a eu trop de morts, trop de blessés. Il faut que cela s'arrête », a lui déclaré ce mardi le porte-parole du ministère des Affaires étrangères dans un point presse.
Par la voix du démocrate John Kerry, président du comité des affaires étrangères au Sénat, Washington a officiellement appelé Moubarak à démissionner. L'ancien candidat à l'élection présidentielle de 2004, proche de Barack Obama, a appelé à une « nouvelle relation entre l'Egypte et les Etats-Unis ».
Le Premier ministre britannique David Cameron s'est lui dit « déçu » par le nouveau gouvernement égyptien. « Il est important qu'[il] écoute les aspirations du peuple », a déclaré son porte-parole, d'après The Guardian.
111 personnes interpellées à Paris ce week-end
A Paris, une manifestation était prévue à 14 heures devant l'ambassade d'Egypte, dans le XVIe arrondissement. Le rassemblement n'a finalement pas eu lieu.
Certains Egyptiens vivant en France expliquent ce manque de mobilisation par les arrestations qui ont eu lieu lors des manifestations précédentes.
Selon la préfecture de Paris, 111 personnes ont été interpellées pendant le week-end en marge des manifestations déclarées.
Commentaire