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Le dernier roi d'Egypte

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  • Le dernier roi d'Egypte

    28 juillet 1952 - Les Egyptiens retiendront peut-être deux images du dernier souverain de la vallée du Nil. Au crépuscule du 26 juillet 1952, un homme chauve, les traits bouffis, obèse jusqu'à la laideur, vêtu de l'uniforme d'apparat d'amiral de la flotte, les yeux cachés sous d'épaisses lunettes fumées, quitte solennellement le palais de Ras el Tine, à Alexandrie, pour monter à bord du yacht royal Al Mahroussa.

    Une foule silencieuse, la gorge serrée par un mélange de pitié et de joie, assiste au départ en exil du descendant de l'Albanais Mohammed Ali, qui, cent cinquante trois ans auparavant, fondait la dynastie de la "rénovation nationale&quot.
    Le 29 juillet 1937, quinze ans presque jour pour jour avant ce départ forcé, un peuple en liesse acclamait follement l'accession officielle au trône d'un jeune homme de dix-sept ans, fraîchement émoulu des écoles britanniques. La silhouette mince et athlétique, le regard clair et beau, le sourire timide et charmeur d'un adolescent, le roi Farouk avait aussitôt conquis le cœur des foules. Se rendant au Parlement pour prêter le serment constitutionnel, il était installé dans un carrosse semblable à ceux en usage à la cour de Saint-James.
    D'un geste lent et gracieux, il répondait aux ovations d'une nation qui identifiait la jeunesse de son nouveau souverain à ses espoirs d'un avenir radieux. Personne n'en doutait : il libérerait l'Egypte de la mainmise étrangère et assurerait au peuple un niveau de vie décent.
    Deux dates qui marquent les limites d'une époque. Le règne de Farouk avait pourtant débuté sous d'heureux auspices. Proclamé roi à la mort de son père, le 28 avril 1936, le jeune souverain devait quatre mois plus tard ratifier le traité d'indépendance signé par Nahas Pacha, aux termes duquel la Grande-Bretagne s'engageait à évacuer ses troupes de l'ensemble du territoire, à l'exception de la zone du canal de Suez.
    L'année suivante, à Montreux, les "capitulations" étaient abolies et l' "égyptianisation&quotde l'Egypte paraissait augurer une émancipation totale qui ne saurait tarder.
    Mais le roi Farouk ne tarde pas à s'engager sur la même voie autoritaire que son père avait suivie. Le 30 décembre 1937, défiant l'opinion publique, il révoque le gouvernement du Wafd-le grand parti nationaliste de l'époque, dirigé par Nahas Pacha-et prononce la dissolution de la Chambre. C'est le début d'une succession de cabinets minoritaires soutenus par des parlementaires préfabriqués et surtout par la volonté d'un roi qui entendait se réserver l'exclusivité du pouvoir.
    Le peuple lui pardonna aussitôt cette première "erreur de jeunesse", dont la responsabilité fut rejetée sur son entourage. Le roi, disait-on, était foncièrement un patriote qui libérerait le pays de l'influence britannique, demeurée prépondérante malgré le traité de 1936. Cette impression devait se confirmer au début de la deuxième guerre mondiale. Le roi affichait alors des sympathies pro-axistes, et l'idée qu'une victoire allemande pourrait débarrasser le pays de ses tuteurs britanniques était très répandue dans le peuple. Résistant aux pressions de l'ambassade britannique, le roi Farouk refusa de déclarer la guerre aux puissances de l'Axe et proclama la "non-belligérance&quotde l'Egypte. Il s'entoura, en outre, d'hommes qui, de notorié t&eacutepublique, entretenaient des relations secrètes et suivies avec Berlin et Rome.
    L'avance triomphante des troupes du général Rommel vers Alexandrie devait, cependant, précipiter la crise entre le palais et l'ambassade britannique. Le 4 février 1942, les troupes anglaises, avec tanks et mitrailleuses, assiégeaient le palais d'Abdine. Farouk était sommé d'appeler au pouvoir le président de Wafd, Nahas Pacha, "bête noire&quotdu gouvernement britannique, mais fidèle à ses conceptions antifascistes. Il était, en tout cas, le seul leader politique qui pouvait mobiliser le peuple en faveur des alliés.
    Pour conserver son trône, le roi céda à l'ultimatum britannique. La capitulation, à n'en pas douter, sonnait déjà le glas du régime. Le peuple en était profondément humili&eacuteles jeunes officiers nationalistes, dont Gamal Abdel Nasser et son petit groupe de conspirateurs qui faisaient encore confiance au souverain furent amèrement déçus par son manque de fermet&eacute. Chaque militaire ressentait l'événement comme un affront personnel. L'un d'eux, Mohamed Néguib, qui devait servir de figure de proue à la révolution de 1952, manifestait sa fierté de soldat et de patriote en démissionnant sur-le-champ. Le roi Farouk, lui, ne faisait qu'inaugurer une ère d'étroite collaboration avec l'occupant britannique, à qui il n'avait désormais plus rien à refuser...
    D'autant plus qu'au lendemain de la guerre le mouvement national assume un caractère progressiste : antiféodal, anticapitaliste et même parfois antiroyaliste. Le palais est désormais identifié aux grands propriétaires fonciers qui peuplent les allées du pouvoir, aux bourgeois enrichis par le conflit mondial et dont les représentants siègent au sein des gouvernements et, enfin, aux "impérialistes&quotanglo-américains, dont les projets de "défense commune&quotdu Proche-Orient sont accueillis avec faveur par Farouk, qui voit dans la guerre froide le moyen de s'assurer la protection du bloc occidental.
    En février 1948, à la sortie d'un cinéma, le roi est conspué, pour la première fois, par une foule de badauds. En avril, nouveau fait sans précédent, la police se met en grève. Les signes avant-coureurs de la décomposition de l'Etat se multiplient : débrayages d'ouvriers de l'industrie, révolution paysanne sur les terres appartenant à des membres de la famille royale, extension de l'influence communiste dans les milieux urbains.
    Le 15 mai 1948, la guerre de Palestine permet au roi Farouk de monter une manœuvre de diversion de grande envergure. La "jihad"(guerre sainte) contre les "usurpateurs sionistes&quotnécessite une "mobilisation nationale&quot. La loi martiale est proclamée. Les communistes, assimilés aux sionistes pour les besoins de la cause, les syndicats, les dirigeants nationalistes, les "défaitistes", sont internés en bloc. La presse est muselée. Le juif devient le seul ennemi à abattre.
    Mais l'aventure ne dure pas. La défaite militaire nourrit les rancœurs non seulement des civils, mais surtout des soldats, qui, dans leurs tranchées, apprennent par des camarades de passage la dolce vita dans laquelle se complaisent le roi, son entourage et la classe dirigeante dans les cabarets du Caire et d'Alexandrie. Vaincue, l'armée apprend la trahison dont elle était la victime : l'armement livré, de mauvaise qualité, avait été acheté, par des intimes du roi, au rabais contre de grosses commissions. C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase : Gamal Abdel Nasser et ses compagnons jurent d'abattre la monarchie honnie.
    Le coup de grâce n'a été donné que le 23 juillet 1952 l'agonie devait en effet durer quatre ans, au cours desquels Farouk tenta par tous les moyens de prolonger la vie de son régime.
    Le 26 janvier 1952, petit Néron, il assiste, impassible, à l'incendie du Caire. Entouré de six cents officiers, invités à sa table, il refuse d'interrompre le banquet pour sévir contre les incendiaires.
    Pourquoi l'aurait-il fait ? Le lendemain, il devait prendre prétexte de "l'incurie de l'administration&quotpour rétablir la loi martiale et révoquer le gouvernement de Nahas Pacha. Celui-ci, à l'encontre de la volonté royale, avait auparavant dénoncé le traité anglo-égyptien de 1936 et déclenché la guérilla contre les forces britanniques dans la zone du canal de Suez.
    Parti en exil, le roi Farouk perdit rapidement la cohorte de confidents et d' "amis&quotqui l'avaient adulé pendant plus de quinze ans.
    Il mena par la suite une vie relativement effacée, et il est mort oublié des hommes et de Dieu.

    ERIC ROULEAU
    Le Monde du 19 mars 1965

  • #2
    malgré ça aujourd'hui beaucoup d’égyptiens veulent le retour de la monarchie .

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    • #3
      ils ont chassé le Roi ce ne st pas logique qu ils souhaitent uen monarche! Tu la sors d où cette connerie?

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      • #4
        attend 2 minute je vais cherché l'article qui en parle

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        • #5
          23 juillet 1952 : renversement du roi Farouk Ier et fin de la monarchie en Egypte

          Le 6 mai 1936, Fouad Ier décède et laisse le royaume égyptien à son fils Farouk Ier. Pourtant, ce n'est plus qu'un titre de pacotille : en fait, ce sont véritablement les Anglais qui gouvernent. Le nouveau Roi n'a de cesse d'obéir aux Britanniques et d'étouffer les mouvements politiques prônant l'indépendance de son pays. Après avoir tenté en vain de détruire le nouvel état d'Israël en mai 1948, le roi Farouk tente de redorer son blason en récupérant la gestion du canal de Suez dirigée par les Britanniques. Ainsi, les traités anglo-égyptiens concernant Suez et le Soudan sont dénoncés par le roi égyptien mais les
          Anglais s'en moquent complètement. Les attentats contre les Anglais se multiplient et le 25 janvier 1952 une révolte d'un millier d'Egyptiens est durement réprimée à Ismaïlia. Les émeutes gagnent Le Caire le lendemain, ce ne sont que pillages, incendies et lynchages. Pas un geste de la police ni du roi Farouk qui ne fait pas intervenir l'armée... Par la suite, le Premier Ministre est renvoyé et les gouvernements plus incapables les uns que les autres se succèdent. La monarchie corrompue est minée par des complots de toutes sortes (les Frères Musulmans et les Officiers libres, mouvement créé par le jeune colonel Gamal Abdel Nasser, seulement âgé de 33 ans). Nasser est un héros de la guerre contre Israël. Admiré par ses ennemis et par le peuple, il décide de passer à l'action le 21 juillet 1952 mais le complot est découvert. Les troupes ont ordre d'arrêter les insurgés mais elles passent du côté des « Officiers libres ». Nasser et ses hommes prennent le quartier général et les officiers d'état-major. Dans la nuit du 22 au 23 juillet, tous les points importants du Caire sont occupés par les révolutionnaires. L'ambassade britannique est avertie et Nasser prévient les Anglais d'éviter toute ingérence dans les affaires intérieures égyptiennes sous peine de représailles. Le général Mohamed Néguib, plus connu que Nasser, est réveillé en hâte et on lui remet le commandement des armées égyptiennes. Il est également nommé à la Présidence du Conseil. Le 18 juin 1953, la République est proclamée en Egypte avec Néguib Président et Premier Ministre. Il laissera par la suite très facilement la place à Nasser le 14 novembre 1954. Ce dernier, chef absolu de l'Egypte, va expulser les troupes britanniques et va se réapproprier le canal de Suez en le nationalisant. Le 23 juillet est désormais la fête nationale de l'Egypte.
          Contributions de Catherine

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          • #6
            À l'origine de cette vague monarchiste qui est en train de se propager d'une manière impressionnante, un feuilleton. Rien de plus normal dans un pays où les médias occupent une place très importante dans l'orientation de l'opinion publique. Le feuilleton en question a pour titre « Al Malik Farouk ». Il a été diffusé pendant le mois de Ramadan par la chaîne de télévision qui l'a produit à savoir MBC. Réalisé par un metteur en scène syrien, le film raconte la vie de celui qui allait devenir le dernier Roi d'Egypte : Farouk. La série, qui relate une étape importante de l'histoire égyptienne, a pourtant été boudée par la plupart des acteurs égyptiens. Ce qui explique le fait que même le personnage principal ait été interprété par un acteur syrien et que la plupart des acteurs soient d'autres nationalités arabes. Cela est dû au fait que l'idée même du feuilleton avait suscité des craintes chez les grands acteurs de ce pays qui ont décliné l'offre d'y participer estimant que le personnage n'était pas beaucoup aimé par la population.
            Toutefois, c'est le contraire qui s'est produit. Le scénario écrit par Lamis Gaber, une scénariste égyptienne célèbre pour son audace et son professionnalisme au moment d'aborder les sujets historiques, a réussi à changer en l'espace des trente jours du ramadan, des idées qui se sont enracinées pendant plus d'un demi-siècle sur le Roi Farouk. Une image qui avait été véhiculée par des centaines de séries, films et documentaires produits durant la période qui a suivi le coup d'Etat mené par les officiers libres contre la monarchie égyptienne le 23 juillet 1952. Un coup d'Etat appelé depuis, «la révolution de juillet» par Jamal Abdennacer et ses compagnons.
            Le régime des «Officiers libres» fera tout pour donner une image tronquée du personnage de Farouk. On le présentera comme un personnage n'ayant aucun intérêt pour les affaires de l'Etat et ne s'intéressant qu'à ses propres plaisirs personnels dont ses conquêtes féminines. Or, avec le travail de recherche effectué par Lamis gaber et la sérénité et le détachement avec lequel la série a été réalisée ont permis de changer cette image. Aussi, les Egyptiens ont découvert plusieurs facettes de la vie du dernier monarque du Nil notamment en ce qui concerne ses efforts pour moderniser le pays et permettre l'accès de sa jeunesse à des niveaux de formation supérieurs en créant des bourses d'étude à l'étranger au profit des jeunes égyptiens brillants et en important le modèle des universités prestigieuses comme la Sorbonne pour l'appliquer à l'université Aïn Chams au Caire. La démocratisation était aussi l'une de ses principales préoccupations. Mais, il avait en face plusieurs fronts de résistance : une classe politique archaïque, une aristocratie qui ne voulait pas renoncer à une partie de ses privilèges, une armée envahie par l'idéologie socialiste et des frères musulmans agissant activement dans l'islamisation de la société. Aujourd'hui, cette phase de l'histoire égyptienne est en train d'être revisitée par la population qui, voulant en connaître davantage sur la vie du Roi Farouk, s'est rabattue sur les livres qui traitent du sujet. Résultat : en un mois, les libraires ont vendu plus de livres sur cette période que ce qu'ils en ont vendu en 50 ans.

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            • #7
              sans oublier face book et les autres site sociaux qui réclame le retour a la monarchie .

              ps: c'est juste a titre informatif rien de plus

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              • #8
                Le feuilleton en question a pour titre « Al Malik Farouk ».

                c est ca ta preuve que les égyptiens souhaitent revenir á la monarchie?encore un effort mein Freund!

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                • #9
                  Bof , ils se sont débarassé d'un roi , pour se retouver avec d'autres ROIS .........
                  " Je me rend souvent dans les Mosquées, Ou l'ombre est propice au sommeil " O.Khayaâm

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                  • #10
                    Cell

                    c'est l'armée qui s'est débarrassé du roi pas le peuple .

                    Commentaire


                    • #11
                      c'est l'armée qui s'est débarrassé du roi pas le peuple .

                      faux, c était sous la pression de la révolte populaire, le Roi n a pas voulu céder excatement comme Moubarak aujour hui, et c est á ce moement lá que l Armée a agit pour éviter le pire!

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                      • #12
                        Monarchie a l'espagnole

                        Il vont finir par demander le retour à la monarchie,comme l’Espagne de franco,dirigée maintenant par Jean-Carlos. Qui sait.?

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                        • #13
                          pourtant a l'époque le roi était plus au moins populaire et l'armée était gangrener par le socialiste et le panarabisme .

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                          • #14
                            charaf06

                            et pourquoi pas une monarchie a l’égyptienne ???

                            c'est quoi se syndrome d'inférieurité ?

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                            • #15
                              Il vont finir par demander le retour à la monarchie,comme l’Espagne de franco,dirigée maintenant par Jean-Carlos. Qui sait.?

                              pourquoi ? leur révolution marche excatement comme ils lui ont programmé! Ils ne peuvent pas chasser un Roi comme le Roi farouk et refaire appél á la monarchie, ce n est pas logique ce que tu débitesen Irak aussi la famillle royale s était présenté aux élections, AUCUNE chance!
                              Les peupels ne font pas marche arriére ! NO Way!

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