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Hosni Moubarak, soutenu par Israël
Hosni Moubarak, soutenu par Israël | Montage Le Post d'après REUTERS
Les Etats-Unis condamnent mollement Moubarak. Les pays voisins observent un silence gêné sur la question. En France et en Allemagne, on ne fait pas mystère qu'on aimerait bien une transition pacifique du pouvoir. Le monde (à part l'Arabie Saoudite) est-il ligué contre le président égyptien? Non, Israël affiche ouvernement son soutien au Raïs.
Un coup de billard à 3 bandes, expliqué par Frédéric Encel, spécialiste en géopolitique, sur RMC: "Moubarak est le garant des accords de Camp David. Pour les Israéliens, il est un authentique allié contre le Hamas."
Les accords de Camp David, signés en 1979 par le président de l'époque, Anouar El Sadate, reconnaissaient la paix entre l'Egypte et Israël. Une première pour l'époque, ce qui a valu à l'Egypte d'être souvent appelée pour des médiations sur le conflit au Proche-Orient. Un rapprochement avec Israël qui lui a aussi valu le soutien financier des Etats-Unis: l'Egypte est le deuxième pays le plus aidé par les dollars de l'Oncle Sam, derrière Israël.
Du coup, les Israéliens n'y vont pas avec le dos de la cuiller pour faire part de leurs peurs sur une arrivée des Frères Musulmans au pouvoir:
- "Si, au lendemain des élections, on a une dictature religieuse extrémiste, à quoi bon ces élections démocratiques ?" Shimon Pérès, président.
- "Il est de l'intérêt de l'Occident et de l'ensemble du Moyen-Orient de soutenir le régime en place au Caire" Benjamin Netanyahu, premier ministre dans une note secrète qui ne l'est plus, citée sur LePoint.fr.
Les autres membres du gouvernement israéliens se sont vus imposer le silence radio sur la question, note Ha'aretz.
D'après les Israéliens, Mohammed ElBaradei, l'autoproclamée tête de pont de la résistance, n'est qu'un fantoche, et même élu, ne ferait pas long feu face aux Frères Musulmans. Même traitement pour... Barack Obama, que les Israéliens considèrent comme "mou" et "pas fiable" sur la question note lemonde.fr.
Surtout, entre Gaza où les livraisons d'armes depuis l'Egypte via des tunnels auraient repris, la Syrie, pas très Israël-friendly au nord, l'Egypte passée aux islamistes au sud, et la Jordanie en eaux troubles à l'est, Israël serait totalement encerclée, une de ses vieilles peurs, note Slate.fr: L'an passé, son alliance avec la Turquie (dirigée par des islamistes modérés) s'est effondrée suite à l'affaire de la flottille de Gaza, rappelle Ha'aretz.
Israël est aussi dépendante de l'Egypte sur le plan énergétique: le pays fournit 40% de son gaz à l'Etat hébreu, note 20minutes.ch. Encore un accord suspectible d'être remis en cause en cas de changement brutal de régime...
"Nous sommes sur un volcan", résume un ancien général israélien sur Time.com. Presque un écho à cette réflexion d'un des manifestants de la place Tahrir, cité par le Jerusalem Post: "Nous savons que Netanyahou n'arrive pas à dormir en ce moment..."
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