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Une femme de ménage polonaise dénonce dans un livre des Allemands sales

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  • Une femme de ménage polonaise dénonce dans un livre des Allemands sales

    Une femme de ménage polonaise employée depuis des années en Allemagne fait exploser le mythe des Allemands amoureux de l'ordre et de l'hygiène dans un récit au vitriol où elle raconte aussi les avances sexuelles de quelques-uns de ses employeurs.

    Avec Sous des lits allemands [Unter deutschen Betten], publié en janvier, Justyna Polanska, qui a choisi d'écrire sous un pseudonyme, pointe déjà à la 4e place des meilleures ventes de la librairie en ligne Amazon.

    L'ouvrage suscite dégoût et hauts le cœur pour des millions d'Allemands de la classe moyenne qui emploient chez eux une femme de ménage et exposent ainsi au grand jour leur mesquinerie, leur hypocrisie, leur lubricité et leur crasse derrière des façades nettes.
    Pantalon baissé

    «J'ai écrit ce livre parce que j'aimerais voir plus d'humanité et de respect pour les femmes de ménage», raconte à l'AFP Justyna Polanska. «C'est assez grossier d'entendre quelqu'un, au cours d'un entretien téléphonique, me demander si j'ai de gros seins ou si je porte des sous-vêtements rouges, non ?», s'interroge cette femme de 31 ans, résumant ainsi quelques unes des expériences dégradantes que lui a fait vivre le marché de l'emploi allemand.

    Des employeurs ont aussi baissé leur pantalon devant elle, ou exhibé des habits neufs luxueux alors qu'ils évitaient de la payer intégralement ensuite. Certains l'ont même faussement accusée de vol.

    Justyna Polanska est l'une des quelque 500.000 femmes de ménage polonaises qui, selon les estimations, ont franchi la frontière germano-polonaise depuis la chute du Mur de Berlin en 1989 avec l'espoir d'une vie meilleure.
    Dents de sagesse, tampons et hamster mort sous la literie

    Elle s'empresse toutefois d'affirmer que l'Allemagne a été bonne pour elle dans l'ensemble et qu'elle a de nombreux amis allemands. Mais ses découvertes peuvent surprendre ceux qui voient encore l'Allemagne comme étant une nation de fanatiques de la propreté. Parmi ses découvertes peu ragoûtantes sous les literies allemandes figurent des dents de sagesse fraîchement arrachées, la moitié d’un poulet rôti, des tampons hygiéniques usagés, un ongle de pied entier, un hamster mort et une liasse de billets de banque destinée à tester son honnêteté.

    «Quand je vivais en Pologne, j'avais l'image d'Allemands propres et ordonnés», explique-t-elle dans un allemand où tinte un léger accent polonais. «Quand j'ai commencé à faire des ménages ici, je me suis aperçue que ce n'était pas le cas, pas avec tout le monde bien-sûr mais avec beaucoup plus de gens que je ne l'aurais cru», ajoute-t-elle.

    Justyyna Polanska assure s'être notamment inspirée de la Française Anna Sam, cette ancienne employée d'un supermarché dont le blog et le livre "Les tribulations d'une caissière" ont rencontré un immense succès. Son récit intervient d'ailleurs après plusieurs succès de librairie écrits par d'anciens employés de centres d'appel soumis à une pression extrême ou des «nounous».
    4 millions d’employés non déclarés en Allemagne

    Devant le succès rencontré par son livre, la jeune femme espère, avec ses économies, pouvoir entreprendre une formation d'esthéticienne et en finir ainsi avec les ménages et ce d'autant plus qu'elle est le plus souvent rémunérée au noir.

    Quelque 4 millions d'employés non déclarés travaillent dans les maisons allemandes, selon des estimations publiées en novembre par l'institut de recherches économiques IW, basé à Cologne (ouest). D'ici à 2050, leur nombre devrait tripler pour atteindre 12 millions, un ménage sur trois ne déclarant pas ces emplois aux autorités.

    Cette hausse s'explique notamment par le vieillissement de la population ou une croissance du nombre de ménages à deux revenus. «Je ne connais pas une seule femme de ménage, quelle que soit sa nationalité, qui ne gagne pas au moins une partie de son argent au noir», souligne Justyna Polanska.
    © 2011 AFP
    "Quand le dernier arbre aura été abattu - Quand la dernière rivière aura été empoisonnée - Quand le dernier poisson aura été péché - Alors on saura que l'argent ne se mange pas." Geronimo
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