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Les Algériens débattent des droits de succession pour les femmes

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  • Les Algériens débattent des droits de succession pour les femmes

    Les Algériens débattent des droits de succession pour les femmes
    2011-02-03
    Certains leaders religieux affirment que la question de la succession est réglée aux termes de la charia, mais les femmes d'Algérie s'opposent à cet argument et luttent pour garantir un avenir plus égalitaire.
    Par Hayam El Hadi et Walid Ramzi pour Magharebia à Alger – 03/02/11
    Lorsqu'il avait lancé son appel en faveur d'un traitement égal des femmes en matière de succession, en novembre dernier, le Centre d'information et de documentation sur les droits de l'enfant et de la femme (CIDDEF) n'ignorait pas qu'une pareille tentative susciterait beaucoup de réactions.Une campagne appelant à l'égalité des droits des femmes en matière de succession agite l'Algérie.

    "Le sujet est tabou", a expliqué la présidente du CIDDEF et avocate Nadia Ait Zai. "Il est sûr qu’il y aura des réticences, et même des oppositions idéologiques. Nous voulons aller vers des positions juridiques égalitaires et non des confrontations. Nous partons du principe que la religion est celle de la justice, et non de l’injustice. Nous pensons pouvoir arriver à faire passer le message parce que nous visons aussi les parents qui ont peur pour leurs filles."

    "C’est un débat ouvert, ici et ailleurs", a-t-elle ajouté. "Au niveau national, il y a une forte demande silencieuse qui s’exprime au sein de la population pour une égalité dans le partage du legs familial, à travers le recours de plus en plus important aux procédés de donation et de vente. Notre plaidoyer n’est en fait que le début du combat."

    La question de la succession pour les femmes fait l'objet de débats en Algérie depuis de nombreuses années. Comme le stipulent la législation algérienne et la religion, les femmes héritent de la moitié de ce qui est transmis aux hommes. En Kabylie, la situation est totalement différente : les femmes n'ont tout simplement pas droit à la succession, non pas du fait de la loi, mais d'une coutume ancestrale qui se perpétue à ce jour.

    "Dans mon village, les femmes n'ont pas droit à la parole lorsque les questions d'héritage sont abordées", explique Samia Akouche, originaire de Kabylie. "Elles en sont exclues de fait et elles n'osent pas rouspéter, même lorsqu’elles ne sont pas d'accord."

    "La génération de ma mère et de ma grand-mère ont subi ce diktat sans jamais se plaindre, mais les choses sont en train de changer. Les personnes de ma génération trouvent cette situation injuste, mais personne n'ose parler. Si une fille revendique son droit, elle sera montrée du doigt. C’est la pire des hontes en Kabylie", ajoute-t-elle.

    "Les hommes nous expliquent qu'on n'a pas droit à l'héritage parce que une fois mariées, nous serons à la charge de nos maris et que si par malheur, on ne se mariait pas ou si on divorçait, ce sont alors nos frères qui s'occuperaient de nous, et que dans tous les cas, nous pouvons être certaines d'être soutenues", demande-t-elle. "Pourquoi ne pas nous laisser nous prendre en charge en nous donnant ce qui nous revient de droit ? Cette initiative du CIDDEF, je la soutiens entièrement et j'espère qu'elle aboutira."

    Mais tous ne sont pas d'accord. Benbraham Fatma-Zohra, avocate et militante, est l'une de celles qui s'opposent à cette initiative.

    "C'est une initiative des organisations internationales. La question de l'héritage trouve sa source dans le Coran. La femme hérite de la moitié de ce qui revient aux hommes, parce que la femme est à la charge de son mari et que si elle n’est pas mariée, elle est à la charge de ses frères. C’est une initiative qui n’a aucune chance d’aboutir", estime-t-elle.

    Selon Nadia Ait Zai, il est possible de changer les choses, parce que les inégalités entre hommes et femmes sont contraires à l'esprit de la constitution algérienne.

    Mais à ce jour, les appels à l'égalité émanant d'organisations féministes n'ont rencontré que peu d'écho au niveau officiel. Le gouvernement actuel n'a pas pris position sur le sujet, préférant éviter la confrontation avec les édiles religieux. Certains leaders religieux considèrent en effet que la question est réglée en se fondant sur des textes religieux dont ils affirment qu'ils ne peuvent être interprétés différemment.

    Cette campagne se poursuivra jusqu'à la fin de l'année. Les associations souhaitent qu'une loi soit adoptée en matière de succession d'ici la fin de l'année 2011.

    Elle "devra affronter le rejet de larges composantes de la société, notamment des intellectuels religieux", selon Hamza Hamlaoui, chercheur en sciences sociales.

    Cela vient s'ajouter au "rejet de la part des législateurs conservateurs, qui constituent la majorité et ne sont pas favorables à cette proposition par crainte de la réaction des milieux populaires conservateurs", a-t-il expliqué, soulignant que les amendements au Code de la famille ont tous été rejetés dans le passé.

    Hamalaoui a déclaré que "le gouvernement ne pourrait inclure l'idée de l'égalité entre hommes et femmes en matière de succession dans son agenda sans entrer en conflit avec la charia islamique."

    "Dans certains cas, l'égalité se pratique de fait entre les enfants dans le partage d'une succession", a-t-il noté, expliquant que cette situation ne peut être généralisée à tous, parce qu'elle est susceptible d'engendrer des différences sociales et des conflits au sein d'une même famille.

    Mais selon certains érudits, le sujet est plus complexe.

    "Beaucoup de questions se posent pour les femmes dès lors qu'il est question de succession", a déclaré Cheikh al-Sedik, l'imam d'une mosquée de la capitale. "Dans certains cas, elles peuvent être égales aux hommes, comme c'est le cas pour les frères et les soeurs de la même mère, et pour les parents dans d'autres cas où existe une lignée de succession. La part d'une femme peut même être plus importante que celle d'un homme."

    Il ajoute que "les femmes héritent parfois alors que les hommes ne le font pas, comme une grand-mère et un grand-père pour une mère, auquel cas la grand-mère hérite, alors que le grand-père n'herite pas."

    Pour sa part, le théologien salafiste Cheikh Ali Ferkous a déclaré dans une fatwa que "le règlement d'une succession conforme à la charia entre hommes et femmes pour réaliser la justice est que les hommes reçoivent le double de ce que reçoivent les femmes dans la division de la succession."Il affirme que le fait que la fille hérite de la moitié de ce qu'obtient le fils "est fonction de la charge financière pour les deux", ajoutant que "l'appel à obliger les pères à accorder un héritage à parts égales n'est pas permis, parce qu'il ne doit pas exister un testament pour l'héritier de plus d'un tiers, et que le reste ne peut être autorisé qu'avec le consentement des héritiers."

    Il explique que "la préférence accordée aux hommes en matière de succession tient au fait qu'ils ont de plus grands besoins, dans la mesure où la dot et le soutien pour la femme et les enfants sont supportés par les hommes, et que les femmes en bénéficient dans la totalité."

    "Il faut donc assurer la justice dans ce qui est transmis aux enfants en matière d'héritage, et cela a été le cas depuis les temps les plus anciens", a ajouté le cheikh.

    Magharebia

  • #2
    SAVEZ POURQUOI, en Algérie les femmes n'héritent pas ?
    D'après mes recherches, çà n'a rien à avoir avec la Charia.

    Il paraît que lors de la conquête de l'Espagne (Andalousie) beaucoup d'hommes d'Afrique du Nord sont partis avec les armées conquérantes.
    Beaucoup plus tard, (10 ans, 20 ans ou plus) quand ces hommes revenaient, ils trouvaient leurs femmes mariées ou remariées avec des gens qui occupaient leurs terres, qu'ils ont quittées pour aller en guerre.
    Avec cette situation, les Sages ont décidé que dès lors les femmes n'hériteraient plus.

    C'était une garantie pour les hommes qui partaient en exil ou en guerre de ne pas perdre leurs terres..
    L'homme parle sans réféchir...Le miroir réfléchit sans parler!

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    • #3
      En Kabylie, la situation est totalement différente : les femmes n'ont tout simplement pas droit à la succession, non pas du fait de la loi, mais d'une coutume ancestrale qui se perpétue à ce jour.
      MENSONGE féministe...la réalité est toute autre...tout dépend des familles...des lois régies par les conseils de village!!!

      "Dans mon village, les femmes n'ont pas droit à la parole lorsque les questions d'héritage sont abordées", explique Samia Akouche, originaire de Kabylie. "Elles en sont exclues de fait et elles n'osent pas rouspéter, même lorsqu’elles ne sont pas d'accord."
      Tu ne fais pas partie de NI P..., NI SOUMISE???

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