Maroc - Espagne. “On ne réagit pas intelligemment”
Ancien chef du bureau de la MAP à Madrid, Ida Hassan revient sur les récents orages entre le Maroc et son voisin du nord.
Taïeb Fassi Fihri a vivement protesté après un reportage de TVE faisant état de mouvements de troupes vers Casablanca et Rabat. On ne pardonne plus rien aux médias espagnols ?
Avant même le déclenchement de l’affaire des “photos de Gaza”, le Maroc a décidé de mettre un terme aux aberrations de la presse espagnole. Expulsions des “correspondants militants”, retraits des accréditations, etc. Les déclarations de Taïeb Fassi Fihri, le 3 novembre dernier à Madrid, étaient une “déclaration de guerre”. Personnellement, je crois que le Maroc réagit d’une manière très peu intelligente, pour ne pas dire gauche.
En même temps, son homologue espagnole Trinidad Jimenez a déclaré que le Maroc n’était ni la Tunisie, ni l’Egypte. Est-ce un signe de détente avec le Maroc ?
Pour ce qui est de l’affaire des “mouvements de l’armée marocaine”, reprise par la télévision publique espagnole TVE, je crois qu’il s’agit d’une affaire beaucoup plus grave. Je peux comprendre la convocation de l’ambassadeur pour lui signifier le mécontentement du Maroc, mais l’appel téléphonique du ministre de l’Intérieur à son homologue espagnol est un indice qu’il s’agissait d’une affaire de renseignements. Trinidad Jimenez se devait d’éteindre le feu. Le Maroc aussi était forcé à la retenue.
Aujourd’hui, quelle est la perception du Maroc dans l’opinion publique espagnole ?
L’image du Maroc en Espagne est déplorable et, comme observateur, je peux dire que notre pays assume une grande part de responsabilité. La presse espagnole est viscéralement hostile au Maroc, mais que fait-on pour corriger cette situation ? Confier la politique de communication et de “marketing” à des sécuritaires, aux visions très étriquées, est une grande erreur. Propos
TEL QUEL
recueillis par Y.A.A.
Ancien chef du bureau de la MAP à Madrid, Ida Hassan revient sur les récents orages entre le Maroc et son voisin du nord.
Taïeb Fassi Fihri a vivement protesté après un reportage de TVE faisant état de mouvements de troupes vers Casablanca et Rabat. On ne pardonne plus rien aux médias espagnols ?
Avant même le déclenchement de l’affaire des “photos de Gaza”, le Maroc a décidé de mettre un terme aux aberrations de la presse espagnole. Expulsions des “correspondants militants”, retraits des accréditations, etc. Les déclarations de Taïeb Fassi Fihri, le 3 novembre dernier à Madrid, étaient une “déclaration de guerre”. Personnellement, je crois que le Maroc réagit d’une manière très peu intelligente, pour ne pas dire gauche.
En même temps, son homologue espagnole Trinidad Jimenez a déclaré que le Maroc n’était ni la Tunisie, ni l’Egypte. Est-ce un signe de détente avec le Maroc ?
Pour ce qui est de l’affaire des “mouvements de l’armée marocaine”, reprise par la télévision publique espagnole TVE, je crois qu’il s’agit d’une affaire beaucoup plus grave. Je peux comprendre la convocation de l’ambassadeur pour lui signifier le mécontentement du Maroc, mais l’appel téléphonique du ministre de l’Intérieur à son homologue espagnol est un indice qu’il s’agissait d’une affaire de renseignements. Trinidad Jimenez se devait d’éteindre le feu. Le Maroc aussi était forcé à la retenue.
Aujourd’hui, quelle est la perception du Maroc dans l’opinion publique espagnole ?
L’image du Maroc en Espagne est déplorable et, comme observateur, je peux dire que notre pays assume une grande part de responsabilité. La presse espagnole est viscéralement hostile au Maroc, mais que fait-on pour corriger cette situation ? Confier la politique de communication et de “marketing” à des sécuritaires, aux visions très étriquées, est une grande erreur. Propos
TEL QUEL
recueillis par Y.A.A.
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