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Démission de la direction du parti de Moubarak

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    LE CAIRE — Le bureau exécutif du parti du président égyptien Hosni Moubarak a démissionné samedi, une étape "positive", selon Washington, vers une transition démocratique dans ce pays en proie à une contestation populaire ne montrant aucun signe d'essoufflement.
    De leur côté, les Frères musulmans, l'une des principales composantes de l'opposition égyptienne, ont annoncé avoir décidé d'"entamer un dialogue" avec les responsables du pouvoir "pour savoir à quel point ils sont prêts à accepter les demandes du peuple", dans un communiqué publié dans la nuit de samedi à dimanche.
    Un responsable du mouvement a affirmé à l'AFP sous couvert de l'anonymat qu'une "réunion est prévue entre des responsables des Frères musulmans et le vice-président Omar Souleimane", sans en préciser la date.
    La télévision d'Etat égyptienne a annoncé en fin de journée que "les membres du comité exécutif (du parti de M. Moubarak, ndlr) ont démissionné de leurs postes". Washington a aussitôt qualifié ces démissions d'"étape positive vers un changement politique nécessaire", tout en ajoutant: "Nous attendons des gestes supplémentaires".
    "En tant que président du Parti national démocrate (PND), le président Hosni Moubarak a décidé de nommer Hossam Badrawi secrétaire général du parti", a précisé la chaîne, écartant les rumeurs sur la démission du raïs de la tête de son parti.
    Le fils du président, Gamal Moubarak, a été évincé du poste de président du comité politique du PND, au profit également de M. Badrawi, connu pour avoir de bons rapports avec l'opposition.
    Gamal Moubarak, 47 ans, était jusqu'à récemment considéré par beaucoup comme le successeur potentiel de son père, au pouvoir depuis 1981.
    Washington avait appelé vendredi M. Moubarak à s'effacer le plus rapidement possible.
    L'émissaire personnel du président Barack Obama pour l'Egypte, Frank Wisner, a déclaré en revanche samedi qu'il devait "rester en place pour mettre (les) changements en oeuvre", des propos dont se sont démarqués les Etats-Unis.
    Ces propos n'"engagent que lui et non le gouvernement américain", a affirmé l'administration du président Obama.
    La Maison Blanche a rappelé que M. Obama, dans des entretiens samedi avec plusieurs dirigeants étrangers de la situation en Egypte, avait souligné la nécessité d'une "transition ordonnée, pacifique, qui commence maintenant".
    Sur la place Tahrir, emblème de la contestation antigouvernementale dans le centre du Caire, des milliers de manifestants demandaient toujours samedi soir le départ immédiat du président Moubarak.
    "Les piliers du régime s'écroulent, ce qui signifie que la révolution de la jeunesse a causé un important séisme", a affirmé de son côté Farid Ismaïl, un membre en vue des Frères musulmans.
    M. Moubarak n'a montré aucun signe d'une volonté de démissionner: il a réuni samedi le Premier ministre Ahmad Chafic, qui avait exclu la veille une transition entre M. Moubarak et le vice-président Omar Souleimane, ainsi que le ministre du Pétrole, le chef de la Banque centrale et le ministre des Finances.
    C'est la première fois qu'il le faisait depuis le limogeage le 29 janvier du précédent cabinet sous la pression de la rue.
    Pour le chef du mouvement d'opposition Kefaya, Georges Ishaq, cette réunion "est une preuve qu'il (M. Moubarak) s'accroche à sa position et veut montrer au peuple qu'il est toujours là".
    Pour autant, à l'étranger, la presse faisait état de plusieurs scénarios pour assurer une sortie digne à M. Moubarak.
    Selon le New York Times, M. Souleimane et les chefs de l'armée examinent des hypothèses visant à limiter l'autorité de M. Moubarak.
    Il pourrait être suggéré au raïs d'aller dans sa résidence de Charm el-Cheikh, ou de partir pour l'une de ces habituelles cures médicales annuelles en Allemagne, qui serait cette fois prolongée. M. Souleimane formerait alors un gouvernement de transition et lancerait un dialogue avec l'opposition en vue de réformes.
    Dans une interview à Der Spiegel, un porte-parole du mouvement d'opposition influent des Frères musulmans, Rachad Bayoumi, a affirmé que son groupe ne voulait pas que la contestation "soit présentée comme une révolution islamique".
    "C'est un soulèvement du peuple égyptien", a-t-il dit après un appel du numéro un iranien, Ali Khamenei, à un régime islamique en Egypte.
    De son côté, l'opposant le plus en vue, Mohamed ElBaradei, qui comme le chef de la Ligue arabe Amr Moussa n'a pas exclu de se présenter à la succession de M. Moubarak, a souhaité discuter avec l'état-major afin d'organiser "une transition sans effusion de sang".
    La Russie a demandé, via son ambassade au Caire, à M. ElBaradei de chercher "une sortie de crise", selon une source diplomatique russe.
    Depuis jeudi, les manifestations se déroulent dans le calme. Des affrontements entre policiers et manifestants antigouvernementaux durant les premiers jours de la contestation, puis entre militants pro et anti-Moubarak mercredi, avaient fait environ 300 morts et des milliers de blessés, selon l'ONU, un bilan non confirmé par d'autres sources.
    Face à la situation instable, la Bourse du Caire, fermée depuis le 30 janvier, ne rouvrira pas lundi comme prévu.
    Un terminal gazier approvisionnant la Jordanie, et Israël sur une section, a été la cible d'une attaque à l'explosif dans le Sinaï, mais il n'était pas clair dans l'immédiat si ce sabotage était lié à la révolte populaire.
    Un incendie, à l'origine encore floue, a touché une église de Rafah, également dans le Sinaï.
    Copyright © 2011 AFP. Tous droits réservés
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