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La nouvelle Algérie, version 1.1
Chawki Amari, El Watan
Avec le retour des gouvernants et leurs premières déclarations se dessinent les contours du pays nouveau, bâti sur quelques changements réfléchis et une ouverture responsable. On aura le droit de marcher pacifiquement, mais dans les villages de moins de 5000 habitants et le matin, avant le ramassage des ordures. On aura le droit de s’exprimer publiquement, mais dans les journaux privés, dans les pages réservées à cet effet.
L’état d’urgence sera levé, mais chacun devra rester assis. On aura le droit de voter librement, mais le régime gardera le droit de compter librement les bulletins. Les émeutes seront dorénavant organisées par l’Ansej et l’UNJA, dans des conditions fixées par la loi. On aura le droit de s’immoler par le feu, mais avec une demande d’autorisation envoyée au ministère de l’Intérieur. On aura le droit de soutenir les peuples tunisien et égyptien, mais en signant au préalable une déclaration sur l’honneur qui stipule que l’Algérie n’est pas la Tunisie ni l’Egypte. Les réunions publiques se feront sur facebook, les manifestations sur twitter et toute protestation devra être envoyée par SMS au ministère des Télécommunications (20 DA l’envoi).
Le droit de regarder Al Jazeera et France 24 sera élargi à tous, à l’exception des cadres de l’ENTV. Les jours de réception des walis seront élargis à après la sieste et les chefs de daïra pourront être contactés par e-mail. On le voit bien, à travers toutes ces mesures, réelles ou fictives, l’Algérie s’engage résolument dans l’apaisement.
Petite remarque : le président Bouteflika ne va probablement pas briguer un quatrième mandat pour éviter le syndrome Ben Ali ou Moubarak et, certainement aussi, aucun autre Bouteflika ne sera candidat.
L’Algérie aura au moins gagné une relative alternance au pouvoir, mais d’ores et déjà, la lutte est donc ouverte pour la succession. Une lutte à l’algérienne, sanglante.
Avec le retour des gouvernants et leurs premières déclarations se dessinent les contours du pays nouveau, bâti sur quelques changements réfléchis et une ouverture responsable. On aura le droit de marcher pacifiquement, mais dans les villages de moins de 5000 habitants et le matin, avant le ramassage des ordures. On aura le droit de s’exprimer publiquement, mais dans les journaux privés, dans les pages réservées à cet effet.
L’état d’urgence sera levé, mais chacun devra rester assis. On aura le droit de voter librement, mais le régime gardera le droit de compter librement les bulletins. Les émeutes seront dorénavant organisées par l’Ansej et l’UNJA, dans des conditions fixées par la loi. On aura le droit de s’immoler par le feu, mais avec une demande d’autorisation envoyée au ministère de l’Intérieur. On aura le droit de soutenir les peuples tunisien et égyptien, mais en signant au préalable une déclaration sur l’honneur qui stipule que l’Algérie n’est pas la Tunisie ni l’Egypte. Les réunions publiques se feront sur facebook, les manifestations sur twitter et toute protestation devra être envoyée par SMS au ministère des Télécommunications (20 DA l’envoi).
Le droit de regarder Al Jazeera et France 24 sera élargi à tous, à l’exception des cadres de l’ENTV. Les jours de réception des walis seront élargis à après la sieste et les chefs de daïra pourront être contactés par e-mail. On le voit bien, à travers toutes ces mesures, réelles ou fictives, l’Algérie s’engage résolument dans l’apaisement.
Petite remarque : le président Bouteflika ne va probablement pas briguer un quatrième mandat pour éviter le syndrome Ben Ali ou Moubarak et, certainement aussi, aucun autre Bouteflika ne sera candidat.
L’Algérie aura au moins gagné une relative alternance au pouvoir, mais d’ores et déjà, la lutte est donc ouverte pour la succession. Une lutte à l’algérienne, sanglante.
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