Experts et spécialistes réunis à El Moudjahid, pour un débat, sur l’avenir des énergies renouvelables dans notre pays
PUBLIE LE : 06-02-2011 | 21:41
Les énergies renouvelables, appelées aussi énergies propres, ont été au centre d’un débat initié, hier, par El Moudjahid autour d’éminents experts.
M. Boumahra Abdelaziz, P-DG, Rouiba Eclairage (Sonelgaz). M. Belhamel Mayouf, directeur du Centre de développement en énergie renouvelables, M. Boukhelifa Khaled, expert-consultant international, un programme de développement vient d’être adopté lors du dernier Conseil des ministres.
Un programme à l’horizon 2030
Il s’agit d’un programme ambitieux, dira à ce sujet M. Belhamel Mayouf, directeur du CDER. Selon les attendus du programme, il s’agit d’un programme à l’horizon 2030. Les années 2011 à 2013 seront consacrées à la consolidation des données, à travers des études et des projets pilotes destinés à tester les différentes technologies à mettre en œuvre. Les années 2014 et 2015 connaîtront le lancement des investissements requis qui seront accrus, afin d’atteindre à l’horizon 2030, la production de 22.000 mégawatts d’électricité par la voie des énergies nouvelles et renouvelables, soit plus du double des capacités actuelles par le recours au gaz naturel.
Différentes techniques valorisées
En termes d’efficacité énergétique, différentes méthodes seront valorisées, dont l’isolation thermique des habitations, le chauffe-eau solaire, la généralisation de l’éclairage à consommation réduite d’électricité dans le secteur industriel, avec des incitations publiques, ainsi que le développement de la motorisation des véhicules collectifs et particuliers par l’énergie gazière. Cette démarche nécessitera des investissement importants, mais permettra d’économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur 25 années. La moitié de ce volume sera ainsi conservée pour les prochaines décennies, alors que l’autre moitiée exportée générera pour le pays des recettes minimales supplémentaires estimées à 200 milliards de dollars au cours des 25 prochaines années.
Naissance d’une industrie de la sous-traitance
La politique énergétique ainsi déclinée sera accompagnée d’une industrie de la sous-traitance locale dans les énergies renouvelables à même de générer durant la décennie, un minimum de 100.000 emplois, et même plus, pensent les experts invités par El Moudjahid dans le cadre de la table ronde. Il s’agit d’emplois à haute valeur ajoutée. Deux milliards de dinars seront mobilisés pour les études et 12 milliards de dinars seront nécessaires à la subvention de l’électricité qui sera produite par les réalisations expérimentales d’énergies renouvelables. 50 milliards de dinars seront mobilisés en crédits bancaires à des conditions avantageuses pour permettre la réalisation d’unités expérimentales durant les trois années.
Création d’un commissariat aux énergies nouvelles
Un commissariat aux énergies renouvelables verra le jour, qui sera chargé de fédérer les compétences. 1% de la fiscalité pétrolière sera affecté aux énergies renouvelables et une utilisation plus rationnelle des énergies conventionnelles. Pour M. Belhamel Mayouf, directeur du Centre de développement des énergies renouvelables, le programme arrêté par le gouvernement est un programme de réalisation. Le volet recherche-formation est pris en charge par l’université et autres centres de recherche. L’orateur rappelle les étapes du programme qui bénéficie d’un financement important, 64 milliards de dinars sont consacrés pour l’aspect études entre 2011 et 2013, il y aura la consolidation des études financées et l’identification des techniques et technologies aux fins d’implantation 2014-2015, ce sera le lancement de grands investissements.
40% du bilan énergétique constitué par les énergies renouvelables à l’horizon 2030
La période 2015-2030, ce sera les années de réalisation des objectifs qui ont été arrêtés. 40% du bilan énergétique devraient être constitués par les énergies renouvelables. La création du commissariat aux énergies renouvelables à le mérite de regrouper les compétences et le suivi des projets, aujourd’hui dispersé entre plusieurs institutions.
Sonelgaz, une entreprise pilote
Le programme de réalisation est piloté par Sonelgaz dont tous les intervenants ont reconnu la pleine capacité pour conduire les opérations. L’unité de Rouiba va permettre la réalisation de centrales thermiques à grande échelle. Une expérience témoin existe à Hassi R’mel. La situation sera inaugurée en ce début de semestre pour la production électrique d’origine solaire. Il y a une installation progressive à Adrar, également beaucoup de sites sont identifiés pour intégrer les énergies renouvelables. Hassi Messaoud et d’autres villes à vocation énergie solaire, c’est un programme ambitieux, rappelle encore M. Belhamel qui tient compte des possibilités nationales. Il comprend une période d’expérimentation.
Le partenariat, une obligation
Pour M. Boukhelifa, consultant international, la partenariat est une donnée importante dans ce type de dossier. Il faut regarder le retour d’expérience. C’est indispensable note-t-il. C’est un partenariat gagnant-gagnant qui doit prévaloir. Les pays occidentaux cherchent à préserver leurs approvisionnements. Nous, nous avons le soleil et nous avons les moyens de financements, cela fonde une action partenariale qui nous permettra la concrétisation de projets, laissant ainsi aux générations futures des réalisations concrètes.
Nous devons défendre nos intérêts tout en essayant de tirer profit du savoir-faire extérieur. Nous prendrons notre temps pour cela en important de la technologie et en l’assimilant par nos propres cadres.
S’agissant de la création du commissariat aux énergies nouvelles, l’orateur note que cette institution permettra à coup sûr de regrouper les compétences.
Un projet mûri par des locaux et partenaires extérieurs
Lors de son intervention, M. Boumahra Abdelaziz, P-DG Rouiba Eclairage, relevant de Sonelgaz, le projet dont est porteur le groupe dirigé par l’orateur (Unité éclairage de Rouiba), a été mûri, dit-il, par l’apport de locaux et de partenaires extérieurs. Il s’agit d’une complexe industriel pour la réalisation de panneaux photovoltaïques, fabrication de lingots et plaquettes et assemblage de modules. En 2013, les prévisions font état de la production de 115 à 120 mégawatts. Il s’agit d’un projet très important, note le P-DG de Rouiba Eclairage, doté d’une technologie de pointe. Nous travaillons en collaboration avec des spécialistes et chercheurs.
Tester toutes les technologies
Pour M. Kara Mostefa, directeur général de l’Agence nationale pour les changements climatiques, il est nécessaire de tester toutes les technologies existantes et leurs combinaisons. Pourquoi le solaire s’interroge l’orateur ? Les énergies renouvelables s’imposent d’elles-mêmes avec une large prédominance du solaire. Le contexte actuel et la concordance des événements, est-il noté, lui sont en effet très favorables.
Le plan énergie renouvelable de l’Union européenne adopté en 2008, sous l’impulsion de l’Allemagne avec l’objectif d’attendre 20% d’énergie reste à l’horizon 2020, plan très ambitieux et qui représente un potentiel d’accroissement des capacités de production d’énergie propre et renouvelable considérable, ceci n’étant possible qu’en s’appuyant sur l’immense gisement solaire que représente le Sahara africain.
Favoriser le passage à l’ère solaire
La création toujours sous l’impulsion de l’Allemagne, de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), institution comparable à l’AIEA, devrait favoriser le passage à l’ère du solaire, en tant que locomotive. Pour M. Kara, l’énergie solaire énergie renouvelable et de très loin la plus abondante se révèle comme la solution majeure des années à venir.
Le processus de recherche dans le domaine qui remonte à plusieurs décennies nous offre aujourd’hui deux grandes voies connues de domestication du soleil : les technologies utilisant les miroirs et les technologies photovoltaïques, mais il faut bien admettre, relève le directeur général de l’ANCC, que la question de l’intermittence du soleil, que ces deux technologies n’ont pu résoudre, a toujours constitué un handicap sérieux au déploiement du solaire.
7% des besoins mondiaux en électricité verte en 2030
Néanmoins un rapport de Greenpeace édité en 2009, montre les perspectives considérables de la voie solaire avec des estimations et des scénarios quantifiés, note le DG de l’ANCC, 7% des besoins mondiaux pourraient être atteints en électricité verte en 2030 et 25% en 2050, bien que les possibilités solaires soient bien plus vastes.
L’orateur a évoqué une voie complètement nouvelle, dit-il, celle de la technologie de la tour solaire à courant aérien ascendant qui constitue après le miroir et le voltaïque, la troisième alternative. Cette conception abouti à une centrale d’une puissance de 200 mégawatts et certainement bien plus à l’avenir, l’équivalent d’une petite centrale nucléaire (de quoi alimenter une ville d’un million d’habitants.
La tour solaire, l’autre alternative
Les seuls besoins de cette centrale sont un rayonnement solaire important et une absence de contraintes foncières, critères auxquels les déserts d’Afrique répondent de façon optimale. La centrale produit de l’électricité jour et nuit.
Le directeur général de l’ANCC se dit favorable pour que les technologies existantes soient testées. C’est d’ailleurs le vœu du gouvernement tel que révélé lors du dernier Conseil des ministres. Il faut tester et dégager les avantages et inconvénients de chacune des technologies pour sortir, à horizon raisonnable, avec un modèle énergétique propre. Le kilowatt doit être à notre portée à cet horizon si l’on veut exporter.
PUBLIE LE : 06-02-2011 | 21:41
Les énergies renouvelables, appelées aussi énergies propres, ont été au centre d’un débat initié, hier, par El Moudjahid autour d’éminents experts.
M. Boumahra Abdelaziz, P-DG, Rouiba Eclairage (Sonelgaz). M. Belhamel Mayouf, directeur du Centre de développement en énergie renouvelables, M. Boukhelifa Khaled, expert-consultant international, un programme de développement vient d’être adopté lors du dernier Conseil des ministres.
Un programme à l’horizon 2030
Il s’agit d’un programme ambitieux, dira à ce sujet M. Belhamel Mayouf, directeur du CDER. Selon les attendus du programme, il s’agit d’un programme à l’horizon 2030. Les années 2011 à 2013 seront consacrées à la consolidation des données, à travers des études et des projets pilotes destinés à tester les différentes technologies à mettre en œuvre. Les années 2014 et 2015 connaîtront le lancement des investissements requis qui seront accrus, afin d’atteindre à l’horizon 2030, la production de 22.000 mégawatts d’électricité par la voie des énergies nouvelles et renouvelables, soit plus du double des capacités actuelles par le recours au gaz naturel.
Différentes techniques valorisées
En termes d’efficacité énergétique, différentes méthodes seront valorisées, dont l’isolation thermique des habitations, le chauffe-eau solaire, la généralisation de l’éclairage à consommation réduite d’électricité dans le secteur industriel, avec des incitations publiques, ainsi que le développement de la motorisation des véhicules collectifs et particuliers par l’énergie gazière. Cette démarche nécessitera des investissement importants, mais permettra d’économiser près de 600 milliards de mètres cubes de gaz sur 25 années. La moitié de ce volume sera ainsi conservée pour les prochaines décennies, alors que l’autre moitiée exportée générera pour le pays des recettes minimales supplémentaires estimées à 200 milliards de dollars au cours des 25 prochaines années.
Naissance d’une industrie de la sous-traitance
La politique énergétique ainsi déclinée sera accompagnée d’une industrie de la sous-traitance locale dans les énergies renouvelables à même de générer durant la décennie, un minimum de 100.000 emplois, et même plus, pensent les experts invités par El Moudjahid dans le cadre de la table ronde. Il s’agit d’emplois à haute valeur ajoutée. Deux milliards de dinars seront mobilisés pour les études et 12 milliards de dinars seront nécessaires à la subvention de l’électricité qui sera produite par les réalisations expérimentales d’énergies renouvelables. 50 milliards de dinars seront mobilisés en crédits bancaires à des conditions avantageuses pour permettre la réalisation d’unités expérimentales durant les trois années.
Création d’un commissariat aux énergies nouvelles
Un commissariat aux énergies renouvelables verra le jour, qui sera chargé de fédérer les compétences. 1% de la fiscalité pétrolière sera affecté aux énergies renouvelables et une utilisation plus rationnelle des énergies conventionnelles. Pour M. Belhamel Mayouf, directeur du Centre de développement des énergies renouvelables, le programme arrêté par le gouvernement est un programme de réalisation. Le volet recherche-formation est pris en charge par l’université et autres centres de recherche. L’orateur rappelle les étapes du programme qui bénéficie d’un financement important, 64 milliards de dinars sont consacrés pour l’aspect études entre 2011 et 2013, il y aura la consolidation des études financées et l’identification des techniques et technologies aux fins d’implantation 2014-2015, ce sera le lancement de grands investissements.
40% du bilan énergétique constitué par les énergies renouvelables à l’horizon 2030
La période 2015-2030, ce sera les années de réalisation des objectifs qui ont été arrêtés. 40% du bilan énergétique devraient être constitués par les énergies renouvelables. La création du commissariat aux énergies renouvelables à le mérite de regrouper les compétences et le suivi des projets, aujourd’hui dispersé entre plusieurs institutions.
Sonelgaz, une entreprise pilote
Le programme de réalisation est piloté par Sonelgaz dont tous les intervenants ont reconnu la pleine capacité pour conduire les opérations. L’unité de Rouiba va permettre la réalisation de centrales thermiques à grande échelle. Une expérience témoin existe à Hassi R’mel. La situation sera inaugurée en ce début de semestre pour la production électrique d’origine solaire. Il y a une installation progressive à Adrar, également beaucoup de sites sont identifiés pour intégrer les énergies renouvelables. Hassi Messaoud et d’autres villes à vocation énergie solaire, c’est un programme ambitieux, rappelle encore M. Belhamel qui tient compte des possibilités nationales. Il comprend une période d’expérimentation.
Le partenariat, une obligation
Pour M. Boukhelifa, consultant international, la partenariat est une donnée importante dans ce type de dossier. Il faut regarder le retour d’expérience. C’est indispensable note-t-il. C’est un partenariat gagnant-gagnant qui doit prévaloir. Les pays occidentaux cherchent à préserver leurs approvisionnements. Nous, nous avons le soleil et nous avons les moyens de financements, cela fonde une action partenariale qui nous permettra la concrétisation de projets, laissant ainsi aux générations futures des réalisations concrètes.
Nous devons défendre nos intérêts tout en essayant de tirer profit du savoir-faire extérieur. Nous prendrons notre temps pour cela en important de la technologie et en l’assimilant par nos propres cadres.
S’agissant de la création du commissariat aux énergies nouvelles, l’orateur note que cette institution permettra à coup sûr de regrouper les compétences.
Un projet mûri par des locaux et partenaires extérieurs
Lors de son intervention, M. Boumahra Abdelaziz, P-DG Rouiba Eclairage, relevant de Sonelgaz, le projet dont est porteur le groupe dirigé par l’orateur (Unité éclairage de Rouiba), a été mûri, dit-il, par l’apport de locaux et de partenaires extérieurs. Il s’agit d’une complexe industriel pour la réalisation de panneaux photovoltaïques, fabrication de lingots et plaquettes et assemblage de modules. En 2013, les prévisions font état de la production de 115 à 120 mégawatts. Il s’agit d’un projet très important, note le P-DG de Rouiba Eclairage, doté d’une technologie de pointe. Nous travaillons en collaboration avec des spécialistes et chercheurs.
Tester toutes les technologies
Pour M. Kara Mostefa, directeur général de l’Agence nationale pour les changements climatiques, il est nécessaire de tester toutes les technologies existantes et leurs combinaisons. Pourquoi le solaire s’interroge l’orateur ? Les énergies renouvelables s’imposent d’elles-mêmes avec une large prédominance du solaire. Le contexte actuel et la concordance des événements, est-il noté, lui sont en effet très favorables.
Le plan énergie renouvelable de l’Union européenne adopté en 2008, sous l’impulsion de l’Allemagne avec l’objectif d’attendre 20% d’énergie reste à l’horizon 2020, plan très ambitieux et qui représente un potentiel d’accroissement des capacités de production d’énergie propre et renouvelable considérable, ceci n’étant possible qu’en s’appuyant sur l’immense gisement solaire que représente le Sahara africain.
Favoriser le passage à l’ère solaire
La création toujours sous l’impulsion de l’Allemagne, de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), institution comparable à l’AIEA, devrait favoriser le passage à l’ère du solaire, en tant que locomotive. Pour M. Kara, l’énergie solaire énergie renouvelable et de très loin la plus abondante se révèle comme la solution majeure des années à venir.
Le processus de recherche dans le domaine qui remonte à plusieurs décennies nous offre aujourd’hui deux grandes voies connues de domestication du soleil : les technologies utilisant les miroirs et les technologies photovoltaïques, mais il faut bien admettre, relève le directeur général de l’ANCC, que la question de l’intermittence du soleil, que ces deux technologies n’ont pu résoudre, a toujours constitué un handicap sérieux au déploiement du solaire.
7% des besoins mondiaux en électricité verte en 2030
Néanmoins un rapport de Greenpeace édité en 2009, montre les perspectives considérables de la voie solaire avec des estimations et des scénarios quantifiés, note le DG de l’ANCC, 7% des besoins mondiaux pourraient être atteints en électricité verte en 2030 et 25% en 2050, bien que les possibilités solaires soient bien plus vastes.
L’orateur a évoqué une voie complètement nouvelle, dit-il, celle de la technologie de la tour solaire à courant aérien ascendant qui constitue après le miroir et le voltaïque, la troisième alternative. Cette conception abouti à une centrale d’une puissance de 200 mégawatts et certainement bien plus à l’avenir, l’équivalent d’une petite centrale nucléaire (de quoi alimenter une ville d’un million d’habitants.
La tour solaire, l’autre alternative
Les seuls besoins de cette centrale sont un rayonnement solaire important et une absence de contraintes foncières, critères auxquels les déserts d’Afrique répondent de façon optimale. La centrale produit de l’électricité jour et nuit.
Le directeur général de l’ANCC se dit favorable pour que les technologies existantes soient testées. C’est d’ailleurs le vœu du gouvernement tel que révélé lors du dernier Conseil des ministres. Il faut tester et dégager les avantages et inconvénients de chacune des technologies pour sortir, à horizon raisonnable, avec un modèle énergétique propre. Le kilowatt doit être à notre portée à cet horizon si l’on veut exporter.
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