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Comment s'affranchir de nos hontes?

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  • Comment s'affranchir de nos hontes?

    Boris Cyrulnik a développé le concept de résilience, cette faculté à renaître de sa souffrance. Il soutient aujourd’hui l’appel de plusieurs intellectuels qui demandent la suppression des notes à l’école élémentaire. Un classement à l’origine d’angoisse, de honte aussi… Rencontre à l’occasion de la sortie de son dernier essai "Mourir de dire. La honte."


    1. La honte et l'école

    Avec le généticien Axel Kahn, le psychiatre Marcel Rufo, vous avez signé un appel pour la suppression des notes à l’école élémentaire. Un lien tout trouvé avec la honte…

    En Finlande, les élèves ne sont évalués qu’à l’âge de 9 ans de façon non chiffrée et sont notés à 11 ans. Ce pays est en tête des classements internationaux en matière d’éducation. En France, à cause de la compétition érigée en système et du surinvestissement des notes, les écoliers connaissent des crises de panique anxieuse parce qu’ils ont eu de mauvais résultats. J’ai vu des élèves paniqués parce qu’ils n’avaient que 16 sur 20, et non 18 ou 19 comme ils l’espéraient. Ceux qui ont des mauvaises notes peuvent s’identifier à la note, l’intérioriser, se dire : "Je suis un enfant minable, je ne comprends rien, je décroche." Or, jusqu’à l’âge de 6 ou 8 ans, les repères d’un enfant restent papa-maman. Leurs encouragements, leurs remontrances… L’instituteur, lui, peut remplacer la note par des remarques et des appréciations: revoir sa conjugaison, ses divisions, ce sont des repères suffisants et non stigmatisants. La plasticité de l’intelligence des enfants est telle que l’on peut être nul à 6 ans et excellent six mois plus tard.


    2. Pourquoi et comment peut-on "mourir de honte" ?

    Pendant la guerre, il m’était interdit de dire mon nom, sinon j’étais mort. Après la guerre, le message restait que les juifs avaient provoqué la ruine du pays, je me suis tu aussi. Ensuite, mon extrême pauvreté m’a donné l’impression d’être un sous-homme, ce sentiment a donné sens à ma vie. Je devais m’en débarrasser. Pour s’affranchir de la honte, les honteux s’appliquent souvent à se renforcer par des diplômes, de la culture, de l’entraînement physique… espérant modifier le regard de l’autre.


    3. Est-il possible d’apprivoiser la honte ?

    On ne peut vraiment se libérer de ce sentiment qu’à la condition que les amis, la famille, le quartier et la culture deviennent soutenants. Quand je fais l’effort de mettre en mots la tragédie qui m’a humilié (par exemple, un viol) et que je les confie à l’ami parfait, je suis étonné de me sentir mieux.
    Apaisé parce que j’ai renforcé mon monde intime, renforcé parce que j’ai créé quelque chose de ma blessure. Je me sens moins chassé de l’humanité. La stabilité affective dans le couple agit de manière positive sur les partenaires blessés. La religion participe à la résilience et peut protéger…


    4. Il s’agit là d’un sentiment humain, ne pas en ressentir voilà qui serait inhumain, non ?

    Oui, et c’est si vrai que les pervers n’ont jamais honte. Quoi qu’ils fassent, les crimes les plus odieux, les humiliations les plus terribles, ils n’en ont pas de conscience ni de représentation car, dans leur monde, l’autre ne compte pas. Celui-ci n’est qu’un pantin, une ombre, il n’est pas grave de le violer, de le ruiner, de le chasser. Les pervers ont arrêté leur développement psychique, au point qu’ils n’ont pas conscience de la différence entre leur désir et le désir de l’autre. Il n’y a pas d’autre vérité que la leur. Les pervertis, eux non plus, n’ont pas honte. Ce sont des gens bien développés, parfois même équilibrés, mais qui n’adhèrent qu’à une seule idéologie, une croyance unique. Seuls importent leur religion, leurs plans ou leur classe sociale.


    5. Peut-on la reconnaître ?

    Lorsqu’on rougit ou que l’on voudrait rentrer sous terre, voilà le marqueur de la vraie honte. Cette gêne tellement désagréable nous empoisonne. Et si elle se prolonge, elle contamine alors toute notre existence.

    La colère et la joie s’expriment, pourquoi pas la honte ?
    Le honteux se cache pour moins souffrir et pour ne pas gêner ceux qu’il aime. On peut partager la joie, le bonheur et même la peine pense-t-il, mais qui voudra partager la honte avec lui ? Il va donc éviter le regard, la parole, le contact. Cela va le soulager au début, mais ne réglera pas son problème. Car rien n’épuise plus un organisme que la contrainte et l’inhibition



    6. En quoi les acquis les plus récents des neurosciences nous informent-ils sur ce sentiment précisément?

    L’émotion provoquée par la honte se voit dans le cerveau grâce à l’imagerie cérébrale. Pour un simple mot qui ne passe pas, c’est toute la région du circuit limbique, au niveau des amygdales, qui flambe et consomme beaucoup d’énergie. Le second point éclairé par les neurosciences est que, dans la population, 15 % des personnes sont génétiquement des petits transporteurs de sérotonine, un messager chimique du cerveau qui passe d’un neurone à l’autre. Cette même sérotonine chute en cas de dépression. Sans être malades, ces petits porteurs de sérotonine éprouvent tout avec une émotion extrême et sont plus vulnérables à la honte. Si on les regarde un peu sévèrement, ils rougissent, pâlissent, ressentent des émotions intenses… C’est leur tempérament.


    Topsanté
    « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
    Boris Vian

  • #2
    mourir de honte
    un jour j'ai fait une énorme boulette ......hé ben ...j'était vraiment mort de honte ...je voulais inventer une machine a remonter le temps rien que pour l’effacer :22::22:
    tu tombe je tombe car mane e mane
    après avoir rien fait ...on a souvent le sentiment d'avoir faillie faire ....un sentiment consolateur

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    • #3
      le jour ou j'aurai honte au point d'en mourrir... vous ne me verrez plus sur FA

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      • #4
        Libérez-moi de la honte que je viens de me taper!
        Chaque personne qu'on s'autorise à aimer, est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre.

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        • #5
          La honte on ne l'oubli pas, mais avec le recul elle nous fait sourire (quoi que pas toutes)

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