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Entretien de Ahmed Benbitour à Liberté “Nous soutenons la marche du 12 février”

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  • Entretien de Ahmed Benbitour à Liberté “Nous soutenons la marche du 12 février”

    Entretien de Ahmed Benbitour à Liberté
    “Nous soutenons la marche du 12 février”
    Par : Salim Koudil
    Lu : (5527 fois)

    Ahmed Benbitour, l’ex-Premier ministre, revient sur la nouvelle alliance qu’il vient de lancer en compagnie de plusieurs partis “islamistes” et se prononce sur la marche du 12 février.
    Liberté : Monsieur Benbitour,
    vous venez de lancer en compagnie de plusieurs autres partis et syndicats, l’Alliance nationale pour le changement (ANC). Beaucoup ont été surpris de vous voir vous associer à des organisations cataloguées islamistes. Que pouvez-vous dire à ce propos ?
    Ahmed Benbitour : Je leur dirai de voir ce qui se passe en Égypte. Il y a eu la prière de l’absent et la messe sur les mêmes lieu et jour. Qui est sur maydane tahrir ? Il y a bien les frères musulmans, les coptes, les communistes, des jeunes sans appartenance politique, les libéraux, ceux du mouvement Kifaya et bien d’autres.
    Il s’agit bien du lancement d’une alliance stratégique sans exclusion dans le respect des règles bien définies parmi lesquelles la non-utilisation de la religion à des fins politiques. Le plus important, donc, c’est de faire face à la catastrophe qui s’annonce si rien ne change.

    Cette initiative ne risque-t-elle pas de vous démarquer des autres initiatives politiques lancées dernièrement ?
    Je vous rappelle que pour la manifestation du RCD, j’avais dit “oui, je soutiens”, que pour celle de la coordination j’ai dit également “oui, je soutiens”. Maintenant, le mouvement El-Islah, le Snapap et d’autres partis et syndicats m’ont invité à une rencontre pour le changement, et moi j’ai dit “oui, bien sûr que je vais venir”. Ils ont accepté les règles qu’on a définies.
    Je ne regrette pas d’y être allé, et je n’ai pas le droit de les exclure parce qu’ils sont appelés “islamistes”. Je soutiens toute action pour le changement et sur des bases bien claires, sans que cela veuille dire que nous sommes alliés idéologiquement.
    Encore une fois, je tiens à rappeler que je ne suis pas en campagne électorale. J’apporte plutôt un message.

    Donc vous croyez toujours en une convergence entre ces différentes initiatives ?
    Elle est absolument nécessaire. Nous devons travailler fort pour la rendre possible. Il y a des actions encourageantes qui apparaissent ces derniers temps. C’est un bon début.
    L’expérience égyptienne prouve que l’on peut converger vers un objectif commun, en l’occurrence, le changement du système de gouvernance, tout en gardant nos différences idéologiques. C’est cela, la voie vers la démocratie et la tolérance.
    Pour réussir le changement, il faut réunir trois facteurs : une pression de la société sur le pouvoir, forte, croissante et maintenue dans le temps ; une convergence entre les forces du changement ; un élément déclencheur.

    La marche lancée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), pour le 12 février, est maintenue. Seriez-vous au rendez-vous ?
    Nous avons adopté une position de principe de soutenir toute action qui appelle au changement, sans que cela ne signifie un alignement idéologique. Je pense que le contenu politique est clairement inscrit dans le titre de la coordination : changement et démocratie. Cela fait des années que j’appelle au changement et à la démocratie, il est par conséquent naturel que je soutienne la marche. Très clairement, nous soutenons la marche et nous appelons les autorités à faire preuve de beaucoup de retenue et à déployer les moyens pour assurer la sécurité de la marche, pas pour l’empêcher ou la réprimer.
    S’agissant d’une marche et d’une personnalité politique, ce qui compte, en premier lieu, c’est le soutien politique.
    Avec ce soutien, je mets ma notoriété au service de la marche, je lui donne une dimension politique plus importante et je lui apporte le soutien et probablement la présence de sympathisants qui sont nombreux. Le reste relève d’autres considérations qui ne sont pas politiques.

    Dans les trois revendications prioritaires du manifeste que vous avez lancé le 1er février, vous demandez la levée de l’état d’urgence. Le président Bouteflika vient de donner une réponse positive en préconisant sa levée “dans un proche avenir”. Quelle est votre réaction ?
    Je voudrais préciser que cela fait des années que je propose un programme pour la mobilisation pacifique pour le changement de tout le système de gouvernance et pas seulement des hommes au pouvoir.
    Ce manifeste arrive à un moment crucial dans la vie de la nation et dans la trajectoire de ce programme. J’ai eu à le préciser, la nation est en danger et le pays à la dérive.
    Nous devons être particulièrement attentifs à ce qui se passe en Tunisie et en Égypte. Tous les facteurs du déclenchement de la révolte existent chez nous. Un pouvoir autoritariste qui n’accepte ni contre-pouvoir ni avis différent.
    Un pouvoir patrimonialiste, à savoir la présence d’un chef entouré de cercles de courtisans qui se font la compétition dans le zèle pour plaire au chef afin de bénéficier de ses gratifications et qui considèrent la société comme arriérée, donc non apte à la question politique. Un pouvoir émietté. Un État défaillant qui dérive vers un État déliquescent, comme l’a démontré l’autisme de toutes les institutions face aux évènements du 5 janvier passé. La corruption généralisée, la pauvreté et la perte de la morale collective. La rente et la prédation. La violence qui devient le seul élément d’expression du mécontentement de la jeunesse. Et bien d’autres facteurs…
    Face à cette impasse, la situation peut devenir incontrôlable à tout moment. Le manifeste propose la construction d’un interlocuteur valable entre la société et le pouvoir par l’alliance des forces du changement. Il propose une feuille de route pour conduire une période de sauvegarde et de transition vers une nouvelle République démocratique dans les faits et pas dans le discours populiste. Les actions proposées sont un ensemble. La levée de l’état d’urgence est un élément qui s’inscrit dans une stratégie.
    Ceci dit, ce que vient d’annoncer le pouvoir n’est en rien la levée de l’état d’urgence mais plus un programme de renforcement du contrôle de la volonté de la société par la répression et la violence. On parle de la levée de l’état d’urgence, une fois que des lois spécifiques “de lutte contre le terrorisme” sont prises. En règle générale, les prescriptions spécifiques sont plus contraignantes que la réglementation normalisée de l’état d’urgence. Ceci sur un plan purement technique. Ensuite, que signifie cette levée de l’état d’urgence tout en interdisant les marches dans Alger ? Y a-t-il deux territoires dans le pays : Alger et le reste du pays ?
    Au lieu de donner une réponse politique à une situation périlleuse, le pouvoir s’est encore plus enfermé dans la logique sécuritaire.

    On vous reproche, pour un politicien, le fait de vous contenter d’une présence dans la presse et sur la toile mais pas sur le terrain. Pensez vous que c’est suffisant pour rassembler le maximum d’Algériens ?
    En réalité je suis présent sur le terrain, puisque je me déplace régulièrement dans les différents coins du territoire pour rencontrer des gens très fortement engagés pour le changement. Les rencontres organisées ne se font pas dans des espaces publics. C’est pour cela qu’elles passent inaperçues. Mais c’est très efficace. Par ailleurs, chaque fois que je suis invité par des étudiants ou des professeurs à l’université pour une conférence, la rencontre est annulée en dernière minute.
    Ceci dit, la question de terrain doit
    être revue, parce que la toile est devenue
    un terrain formidable. Par exemple, en
    24 heures, 15 000 personnes ont lu le
    manifeste sur le site du journal Liberté. Donc l’accès à Internet s’est très démocratisé et toutes les catégories de la population le fréquentent.
    La presse écrite est aussi un élément important de présence sur le terrain, puisque lorsque vous écrivez un article attendu, il est lu par des centaines de milliers de personnes. Il y a une différence entre les instruments de mobilisation pour des objectifs stratégiques et les instruments d’une campagne électorale.
    "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

  • #2
    Je trouve que Benbitour parle beaucoup sans toutefois passer à l'action.
    Il soutient toutes les manifestations contre le pouvoir sans y participer?!

    Est-ce qu'on peut le qualifier d'opportuniste?
    Il s'associe même avec les islamistes et donne l'exemple la révolution égyptienne et les frères musulmans qui ont voulu récupéré cette révolution en négociant avec Moubarek.
    Dernière modification par Nomad7, 08 février 2011, 10h27.
    "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

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    • #3
      @Nomad7

      Tous les politiques sont opportunistes, c'est juste une question de degrés et d epanache, dans le sens où certains ont plus ou moins de clase en la matière que d'autres.

      Dans ce cas précis, c'est clair qu'il cherche à surfer sur une vague déja en cours, à s'ammarer à un train en marche ou supposé l'être. Un classique quoi.

      Ceci-dit, on sent aussi qu'il ne se mouille pas trop, qu'il ne se mêle pas trop à la plèbe, cherchant plus à utiliser les aspirations ou la pression de la foule pour se poser en interlocuteur potentiel, sans pour autant être trop lié à qui que ce soit.

      Attitude prudente, mais peu suceptible de lui faire marquer des points à mon avis. Le seul avantage, c'est qu'il ne risque pas de se ridiculiser comme un Saïd Sadi.
      "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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      • #4
        Harrachi78

        Tous les politiques sont opportunistes, c'est juste une question de degrés et d epanache, dans le sens où certains ont plus ou moins de clase en la matière que d'autres.
        Je ne sais pas si on peut qualifier Benbitour d'homme politique ou pas? Il s'est toujours positionné en tant que technocrate!
        C'est quoi sa tendance politique?
        J'ai l'impression qu'il s'associe avec tous les gens contre le pouvoir, même avec le diable!
        Cela me laisse poser une question : est-ce qu'il n'est pas un opposant fabriqué par le régime en place?

        Dans ce cas précis, c'est clair qu'il cherche à surfer sur une vague déja en cours, à s'ammarer à un train en marche ou supposé l'être. Un classique quoi.

        Ceci-dit, on sent aussi qu'il ne se mouille pas trop, qu'il ne se mêle pas trop à la plèbe, cherchant plus à utiliser les aspirations ou la pression de la foule pour se poser en interlocuteur potentiel, sans pour autant être trop lié à qui que ce soit.
        C'est ce que je lui reproche particulièrement!
        "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

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        • #5
          @Nomad7

          Tu sais, du moment qu'il (se) propose publiquement des alternatives au pouvoir, aux modes de gestion du pays ... etc. il devient de facto un homme politique. D'ailleurs, technocrate ou non, le dérnier poste qu'il a occupé est un poste de nature politique évidente.

          Pour ce qui est de sa tendance, je dirais un genre de libéral modéré, ou quelque chose du genre.
          "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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          • #6
            Cristobal

            La réponse est simple, pour arrivé à libérer cet espace politique confisqué longtemps d'un systéme dirigiste, il faut engager un processus politique, evidemment ce qui pose probléme pour ceux qui détiennent le pouvoir de jouer un t'el risque, non seullement par peur de perdre le pouvoir et le confort, mais aussi de se faire ratrapé par la justice. <plan Bouteflika reconciliation<
            Donc c'est quoi la solution?
            Si le pouvoir ne veut pas engager ce processus politique, le peuple ne doit pas manifester pour exprimer son mécontentement? pour réclamer ses droits à la liberté d'expression? au changement?
            "If you can't say anything nice, don't say anything at all."

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            • #7
              Il soutient sans participer!!!!!!

              Qu'est-ce qui l'empêche cette fois - ci d'y participer ?

              Il veut que l'on tire les marrons du feu pour lui.

              Les marcheurs se brulent et lui se régale .
              " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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              • #8
                "La marche lancée par la Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), pour le 12 février, est maintenue. Seriez-vous au rendez-vous ?



                Nous avons adopté une position de principe de soutenir toute action qui appelle au changement, sans que cela ne signifie un alignement idéologique. Je pense que le contenu politique est clairement inscrit dans le titre de la coordination : changement et démocratie. Cela fait des années que j’appelle au changement et à la démocratie, il est par conséquent naturel que je soutienne la marche. Très clairement, nous soutenons la marche et nous appelons les autorités à faire preuve de beaucoup de retenue et à déployer les moyens pour assurer la sécurité de la marche, pas pour l’empêcher ou la réprimer.
                S’agissant d’une marche et d’une personnalité politique, ce qui compte, en premier lieu, c’est le soutien politique.
                Avec ce soutien, je mets ma notoriété au service de la marche, je lui donne une dimension politique plus importante
                et je lui apporte le soutien et probablement la présence de sympathisants qui sont nombreux. Le reste relève d’autres considérations qui ne sont pas politiques.


                L'hypocrisie des hommes politiques.

                Il parle à la premiére personne du pluriel ( sa majesté), et en plus il soutient politiquement , alors que son poids sur la scéne politique algérienne( prés du pouvoir) est ZERO .

                C'est ce que j'ai dit plus haut

                Il veut que l'on tire les marrons du feu , et qu'il en profite
                " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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                • #9
                  pourquoi l'accusez vous de surfer sur la vague ?

                  il est un des rares politiques algerien a avoir tiré la sonnette d'alarme depuis des années et appelé au changement.

                  pourquoi discréditer a tout prix dès qu'un algerien veut se bouger ?

                  Commentaire


                  • #10
                    @Samarkand

                    ... pourquoi l'accusez vous de surfer sur la vague ? ...

                    Parceque c'est ce qu'on constate là.
                    "L'armée ne doit être que le bras de la nation, jamais sa tête" [Pio Baroja, L'apprenti conspirateur, 1913]

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                    • #11
                      il est tout indique' que c est la pillule la moins dure a avaler en ce moment pour permettre une soft transition de Boutef a Benbitour.
                      un systeme qui a tue' le president "en live" n est pas pret d abdiquer a moins qu il soit force' a une autre decennie de sang... ils se font vieux et essayent justement de faire semblant de changer le systeme sans toutefois changer sa nature.
                      Il faut dire que les evenements de Tunisie et l Egypte ont change'-brusque' leur plan.

                      C est juste une opinion a la lecture de ce qui se passe en ce moment.

                      M.
                      Lu-legh-d d'aq-vayli, d-ragh d'aq-vayli, a-d'em-tegh d'aq-vayli.

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                      • #12
                        Cristobal


                        Moi pas trés malin , hélas, simplement logique, et echaudé par ce que nous avons vécu depuis 1962
                        " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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