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Moulay Hicham sur France2 : Le Maroc vivra une (R)évolution ?
Moulay Hicham sur France2 : Le Maroc vivra une (R)évolution ?
La première sortie télévisée du prince Moulay Hicham depuis la révolution en Tunisie était évidemment très attendu par les Marocains, qu’ils soient à l’étranger (notamment en France) ou même au Maroc par le biais de la parabole. Si la question sur le Maroc n’est arrivée qu’à l’ultime fin de l’émission, le reste valait le détour.
Les révolutions dans le monde arabe, la démocratie, les relations avec l’occident, l’islamisme, et Israël ont été les principales thématiques abordées lors de ce débat. Evidemment les traditionnels défenseurs d’Israël, à savoir le philosophe Alain Finkielkraut et le secrétaire d’Etat Pierre Lellouche, ont essayé de faire peur au Français moyen.
L’islam menace l’occident (et de manière accessoire Israël -sic); les révolutions en Egypte mais aussi un peu en Tunisie, vont directement ou indirectement servir le projet islamiste. Voilà la ligne de défense de nos cassandres. L’écrivain égyptien, Alaa El Aswany les a calmés tout de suite : « N’avons-nous pas le droit à la démocratie ? Si vous jugez que nous sommes des êtres humains comme vous, il faut défendre notre droit à la liberté et la justice. Si nous sommes des sous hommes dans ce cas dites-le ! ». « Ce ne sont pas les touristes occidentaux qui vont nous apprendre la démocratie ». Difficile pour les deux avocats d’Israël de répliquer à pareille charge qui ébranle tous leur discours passés sur la nécessaire démocratisation du monde arabe qui devient dangereuse aujourd’hui face au péril islamiste.
El Aswany, l’auteur de « L’immeuble Yacoubian » en duplex, n’ira pas par 4 chemins : « vous êtes racistes ». Moulay Hicham sera un peu plus diplomate (prince oblige) en parlant de « vision orientaliste ». Le prince chérifien enfonce le clou en avertissant qu’avec la nouvelle donne dans le monde arabe : « vous ne verrez plus l’étranglement de Gaza, vous ne verrez plus une persécution du Hamas, vous verrez maintenant des opinions arabes (…) plus pragmatiques, et vous verrez une politique israélienne et une politique égyptienne tenir compte de ca ».
L’animateur Yves Calvi a gardé le meilleur pour la fin, la question que tout le monde attendait : « Est-ce que vous appelez les Marocains à renverser votre cousin ? » (ndlr le roi Mohamed VI). Le prince Moulay Hicham qui s’était visiblement préparé à cette question fatale : « Le titre de l’émission c’est Mots croisés, non pas La roulette russe ». Il répond en rappelant qu’ « il n’y aura pas d’exception dans le monde arabe, et le Maroc connaitra une évolution » et non pas une révolution. Mais il conclut « cette évolution s’inscrit dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle, j’emploie le terme dans la conception anglo-saxonne ». En clair, Moulay Hicham parle d’une monarchie parlementaire, où le roi se retirerait des affaires courantes de l'Etat. De quoi alimenter un long débat chez les Marocains et notamment dans la presse au Maroc. La polémique ne fait que commencer.
Mohamed Ezzouak
La première sortie télévisée du prince Moulay Hicham depuis la révolution en Tunisie était évidemment très attendu par les Marocains, qu’ils soient à l’étranger (notamment en France) ou même au Maroc par le biais de la parabole. Si la question sur le Maroc n’est arrivée qu’à l’ultime fin de l’émission, le reste valait le détour.
Les révolutions dans le monde arabe, la démocratie, les relations avec l’occident, l’islamisme, et Israël ont été les principales thématiques abordées lors de ce débat. Evidemment les traditionnels défenseurs d’Israël, à savoir le philosophe Alain Finkielkraut et le secrétaire d’Etat Pierre Lellouche, ont essayé de faire peur au Français moyen.
L’islam menace l’occident (et de manière accessoire Israël -sic); les révolutions en Egypte mais aussi un peu en Tunisie, vont directement ou indirectement servir le projet islamiste. Voilà la ligne de défense de nos cassandres. L’écrivain égyptien, Alaa El Aswany les a calmés tout de suite : « N’avons-nous pas le droit à la démocratie ? Si vous jugez que nous sommes des êtres humains comme vous, il faut défendre notre droit à la liberté et la justice. Si nous sommes des sous hommes dans ce cas dites-le ! ». « Ce ne sont pas les touristes occidentaux qui vont nous apprendre la démocratie ». Difficile pour les deux avocats d’Israël de répliquer à pareille charge qui ébranle tous leur discours passés sur la nécessaire démocratisation du monde arabe qui devient dangereuse aujourd’hui face au péril islamiste.
El Aswany, l’auteur de « L’immeuble Yacoubian » en duplex, n’ira pas par 4 chemins : « vous êtes racistes ». Moulay Hicham sera un peu plus diplomate (prince oblige) en parlant de « vision orientaliste ». Le prince chérifien enfonce le clou en avertissant qu’avec la nouvelle donne dans le monde arabe : « vous ne verrez plus l’étranglement de Gaza, vous ne verrez plus une persécution du Hamas, vous verrez maintenant des opinions arabes (…) plus pragmatiques, et vous verrez une politique israélienne et une politique égyptienne tenir compte de ca ».
L’animateur Yves Calvi a gardé le meilleur pour la fin, la question que tout le monde attendait : « Est-ce que vous appelez les Marocains à renverser votre cousin ? » (ndlr le roi Mohamed VI). Le prince Moulay Hicham qui s’était visiblement préparé à cette question fatale : « Le titre de l’émission c’est Mots croisés, non pas La roulette russe ». Il répond en rappelant qu’ « il n’y aura pas d’exception dans le monde arabe, et le Maroc connaitra une évolution » et non pas une révolution. Mais il conclut « cette évolution s’inscrit dans le cadre d’une monarchie constitutionnelle, j’emploie le terme dans la conception anglo-saxonne ». En clair, Moulay Hicham parle d’une monarchie parlementaire, où le roi se retirerait des affaires courantes de l'Etat. De quoi alimenter un long débat chez les Marocains et notamment dans la presse au Maroc. La polémique ne fait que commencer.
Mohamed Ezzouak
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