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Evitez-nous, Monsieur le Président, de nouvelles humiliations et d’autres tragédies.

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  • Evitez-nous, Monsieur le Président, de nouvelles humiliations et d’autres tragédies.

    Alger va-t-elle encore brûler, Monsieur le Président ? Allons-nous vivre les convulsions d’antan ? N’entendez-vous pas cette violence qui sourd et ces colères contenues qui disent toutes nos indignations ? Quelle sensation devriez-vous encore éprouver pour sortir de ce silence dans lequel vous vous drapez dans le mépris souverain des gémissements d’un peuple qui n’en peut, mais… ? La furie tunisienne, celle des Egyptiens, ces cris de liberté à gorge déployée, ces torses découverts pour mieux recevoir les balles assassines, ce désespoir épais qui annonce toutes les révoltes, tout cela, Monsieur le Président, ne semble être, pour votre auguste personne que roupie de sansonnet, que cris d’orfraie de petites âmes en chagrin. Quel crime suprême avons-nous donc commis pour mériter ce dédain – Ô cher souverain ! – au point que nous ne puissions même plus rencontrer votre regard ?

    Vos thuriféraires, rompus à toutes les veuleries, vous ont, sans doute, renseigné sur l’état de l’opinion. On entend déjà leur antienne «L’Algérie, n’est pas la Tunisie, encore moins l’Égypte» qui claque comme un oripeau dans les vents mauvais d’une tourmente attendue. Ces séides, dans une contorsion de mains de satrapes avertis, ne vous disent rien de notre désir irrépressible de vivre et d’espérer. Ils tairont, dans leurs sournois desseins, les immolations, les ventres creux, les suicides et ces jeunes qui préfèrent s’abîmer dans les fonds marins qu’errer dans les rues lépreuses d’Alger.

    Nous comprenons que les bouleversements prodigieux qui ont eu lieu à Tunis et au Caire ne vous inspirent guère parce que la révolte, comme le pensent ces benêts, n’est pas contagieuse. Ils vous susurreront que la dignité humaine, aussi, n’est pas la même selon qu’on s’épouille dans un bidonville tunisois ou dans un cloaque algérois, mais ils oublient que, sous ces latitudes tout est furieusement égal. On le sait depuis la nuit des temps que les peuples ne sont pas faits de la même eau – et devraient-ils, Monsieur le Président, se flageller à cause de ces différences biologiques et économiques ? – mais, tout autant ils sont mus par les mêmes espérances et, sans doute, par la même conscience citoyenne.

    Aux dernières émeutes d’Alger – alors que la rue tunisienne, souvenez-vous, était à ses premiers vagissements et Ben Ali un dictateur insolent qui donnait encore du menton devant la tremblotante caméra de la télévision locale – vous avez délégué vos pouvoirs à un obscur ministre qui s’est cru perspicace d’ouvrir une saison de soldes avant terme pour absorber les colères incandescentes d’une rue en furie. Le pôvre a décidé – décidé ? quel bien grand mot, Monsieur le Président, s’agissant d’un sous-fifre qui bégaie des réponses insensées – de baisser, en dépit des lois, les prix de l’huile et du sucre. C’est bien la peine d’être citoyen dans un pays qui mesure son degré de conscience à l’aune de l’altimètre de l’œsophage, mais enfin, vous conviendrez, que dans une contrée où l’on se complaît chaque matin à compter les milliards de dollars, constituant le matelas des réserves de change, et où on néglige d’inventorier les miséreux et les laissés-pour-compte, que la notion de citoyen est toute relative, voire pusillanime… Elle a été tellement galvaudée, avilie qu’il est plus aisé de saisir une comète à mains nues que d’être une personne digne et respectée en Algérie.

    Mais ceci, Monsieur le Président, c’est encore une autre affaire... Votre ministre donc, élevé au rang de chef de rayon d’une grande surface, a sous-traité la parole politique à un producteur d’huile, pour ne faire de ces émeutes qu’une relation simplifiée entre le ventre et le portefeuille. En la circonstance, votre Premier ministre, formaté dit-on pour les hautes fonctions, talqué, emmailloté, bordé et tétant sous de langoureuses berceuses pour qu’il soit éveillé aux choses de la politique et aux affaires sous quelque forme qu’elles se fassent, s’est retiré, comme à son habitude, sur la pointe des pieds, évitant de débrouiller l’écheveau qu’il a, si savamment, pelotonné. Votre Premier ministre, en vérité, Monsieur le Président, n’est pas le vôtre. Il vous a été, comme toutes les choses sérieuses en Algérie, imposé. Ce que l’on peut vous reprocher, c’est d’avoir accepté un Premier ministre que vous méprisez et que vous vouez aux gémonies, quand bien même en la matière vous avez une marge étroite. Ses décisions, d’une légèreté saisissante, ont été transformées en lois que son ministre de l’Intérieur a défaites avec une égale superficialité.

    Cacophonie, gabegie, pis-aller pouvoir délité, responsabilité dégradée, c’est tout cela et d’autres du même bois qui doivent vous aider, Monsieur le Président, a reconsidérer l’avenir – le vôtre, en particulier – nous comprenons que les voix de vos collaborateurs soient inaudibles et de toutes façons si peu crédibles, mais la vôtre, Monsieur le Président, aurait été utile durant ces jours de grande incertitude qui auguraient d’une apocalypse. Votre devoir, vos responsabilités ne vous autorisent point à faire l’économie d’une adresse à la nation ni à lui tourner négligemment le dos.

    Votre maladie, de laquelle nous ne savons rien, sinon ce bulletin de santé lu à partir d’une chambre du Val-de-Grâce par un chanteur de raï, embastillé depuis, votre âge avancé qui peut transformer l’acte de gestion en rude épreuve et quasi inhumaine et vos absences si fréquentes pour des contrées lointaines où vous aimez siéger dans des cénacles aux contours imprécis et aux thématiques absconses, ne peuvent constituer quelque obstacle à votre implication dans un pays démonétisé. Sinon, n’est-ce-pas, vous avez toute latitude de renoncer à votre charge. Une corruption érigée en mode de gestion, une volte-face incompréhensible aux réformes économiques, des élites décérébrées, un système éducatif qui produit des mutants, des maquis islamistes encore très actifs, malgré votre politique de réconciliation ...Qu’avez-vous fait de ce pays Monsieur le Président ? Puisque vous vous obstinez à refuser de dire l’état dans lequel vous l’avez mis – consciemment ou non, du reste – alors ce sera l’ambassadeur américain à Alger qui le fera dans une dépêche lapidaire révélée par le site WikiLeaks : «L’Algérie est un pays malheureux. Pas un pays pauvre, pas une dictature standard, pas un pays en guerre, pas un pays tout court. Non, un pays malheureux … » On ne peut mieux dire, ni définir la consistance du brouet dans lequel on surnage.

    Votre silence qui relève pour d’aucuns du dédain et pour d’autres d’une incapacité à gérer – qu’importe au demeurant vos états d’âme et cette grammaire complexe de l’exercice du pouvoir – appuie fortement ce spleen d’un diplomate désabusé. Mais parce qu’Alger brûle, même si vous ne sentez pas encore les fumées âcres qui s’en dégagent et qui vont noircir sous peu notre ciel si bleu. C’est parce que nous convulsons, comme avant, comme toujours, que nous attendons de vous quelque magnanimité. Nous attendons que vous renonciez solennellement à un quatrième mandat et que vous vous interdisiez toute tentation d’un pouvoir oligarchique. Nous attendons non des prodigalités comme nous en a habitués le système prébendier, mais des actions fortes et soutenues pour préparer l’alternance politique et réhabiliter la société civile. Parce que l’Algérie doit renouer avec l’enthousiasme et parce que les citoyens veulent mériter leur pays, que ne pouvez aujourd’hui, Monsieur le Président, leur faire croire que leur salut est dans une mesure de sucre ou dans une lampée d’huile à prix sacrifiés.

    L’Algérie n’est pas un œsophage – même si les références de votre Premier ministre à propos de son limogeage qui recommande aux journalistes, très délicatement, de «faire la différence entre les haricots et les lentilles», sont invariablement culinaires. L’Algérie ne tient pas dans une «Maruti», dans un lopin de terre, dans un bout d’autoroute, ni dans un F2 de quelque cité sordide. Pas seulement, Monsieur le Président ! L’Algérie attend tant et tant qu’il n’est plus permis, par effets dilatoires, de remettre aux calendes les changements attendus. Évitez-nous de grâce, de nouvelles humiliations et d’autres tragédies. Faites en sorte que l’Algérie ne soit pas «un pays malheureux» Elle vous a tout donné : la gloire, les honneurs, le pouvoir et l’aisance matérielle. Rendez-lui, Monsieur Bouteflika, sa dignité ! Vous le lui devez bien.


    Abdelkrim Djaâd., journaliste
    El Watan
    -
    Ce n’est pas un homme, c’est un champignon.
    -

  • #2
    Alger va-t-elle encore brûler
    Inchallah ce sera l'auteur de ces lignes qui va brûler lui qui raconte des bobards à longueur d'année tout en étant payé!

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    • #3
      Le message de Djaad ne sera lu ni par son président ni par son premier ministre, ils sont trés occupés dans le calcul de leurs intérêts privés des imports-exports qu'ils contrôlent. Boutef on sait même pas s'il est vivant ou bien se trouve dans un hôpital de luxe en Europe. Cette racaille au pouvoir ne comprend toujours pas les dangers qu'ils courent !
      Pas à la tique ..

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      • #4
        Inchallah ce sera l'auteur de ces lignes qui va brûler lui qui raconte des bobards à longueur d'année tout en étant payé!

        Allane, s'il fallait brûler tous ceux qui ne pensent pas comme toi, tous les fours crématoires du monde n'y sufiraient pas.
        Tu penses qu'on peut écrire dans un jounal sans être payé?
        Au FLN et à El Moudjahid, on est habitué plutôt à être payé sans travailler. Pour ton cas, je ne pense pas que tu travailles. Tu es en permanence sur ce forum à attaquer tous ceux qui critiquent le Pouvoir ou qui soutiennent la contestation. Ou alors, c'est pour ça qu'on te paie? Avec l'argent de ceux qui contestent?
        Bonne continuation quand'même, mais surveille ton régime et mange beaucoup de riz.

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        • #5
          Allane :
          Inchallah ce sera l'auteur de ces lignes qui va brûler lui qui raconte des bobards à longueur d'année tout en étant payé!
          Je suis sûr que c'est la première fois que vois le nom de cet homme dont tu dis qu'il raconte des bobards à longueure d'année (ce qui est ta spécialité sur FA). Mais je comprends ta surprise, vu que tu es plutôt habitué aux nouvelles d'El Moudjahed et de l'ENTV.




          Laari1 :
          mais surveille ton régime et mange beaucoup de riz.
          -
          Ce n’est pas un homme, c’est un champignon.
          -

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          • #6
            Il y'a des sujets plus importants sur les rats, les cafards, les vers de terre que de discuter sur Allane.
            Pas à la tique ..

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            • #7
              "Bonne continuation quand'même, mais surveille ton régime et mange beaucoup de riz.

              Car aprés la nausée........ il aura besoin de riz .


              " L’Algérie n’est pas un œsophage –"


              La marche fait digérer M. le Président.

              Ceux qui profiteront de la baisse du prix du riz et en mangeront beaucoup, ce n'est certainement pas les marcheurs .
              " Celui qui passe devant une glace sans se reconnaitre, est capable de se calomnier sans s'en apercevoir "

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              • #8
                Non Algérie, pays de bricolage et algérien féneant.

                Cris! ne parle pas la bouche pleine!

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