Par Marie Kostrz | Rue89 | 11/02/2011 | 12H17
Après le discours de Moubarak jeudi soir, la mobilisation des Egyptiens n'a pas faibli. Furieux que le Président n'ait pas démissionné, des centaines de milliers de manifestants ont commencé à défiler dans les rues du pays ce vendredi, une journée de protestation qui devrait atteindre son paroxysme après la prière en début d'après-midi.
Les millions de manifestants ont-il fait fuire Moubarak ? Selon l'AFP, le président a bien quitté la capitale avec sa famille. L'information aurait été confirmée par une source « proche du gouvernement ». Deux chaînes de télévisions, Channel 10 en Israël et Al-Arabyia, ont également annoncé que Moubarak aurait quitté Le Caire. Selon Channel 10, il serait parti en direction de Sharm-el-Sheikh, dans le Sinaï, où il a une résidence secondaire.
Le départ de Moubarak prouve que malgré son maintien au poste de président, c'est bien Omar Souleiman qui dirige à présent l'Egypte.
En fin de matinée ce venredi, Al-Jazeera a annoncé que 2 millions de personnes s'étaient rassemblés dans la capitale égyptienne. La présence de l'armée est massive autour du palais présidentiel et des bâtiments de la télévision d'Etat.
En ce dix-huitième jour de révolte, les Egyptiens ne décolèrent pas. Jeudi soir, Moubarak a annoncé qu'il ne démissionnerait pas, même si, de fait, il a transféré l'essentiel de ses pouvoirs au vice-président, le général Omar Souleiman, nouvel homme fort du régime.
Peu après son discours, les manifestants, frustrés de voir le raïs s'accrocher au pouvoir, ont crié leur intention de marcher sur la palais présidentiel après la prière du vendredi. Des centaines de milliers d'Egyptiens sont présents dans les rues ce vendredi.
« Nous continuerons jusqu'à ce que Moubarak parte »
Après la prière, les manifestants ont continué à affluer en masse vers les différents points de rassemblement. Mai Shaheen, jeune femme égyptienne, qui se trouve au Caire, décrit la situation pour Rue89 :
« Il y a beaucoup de manifestations aujourd'hui [vendredi, ndlr]. Le principal rassemblement a toujours lieu place Tahrir, mais d'autres personnes se mobilisent ailleurs. Des milliers de personnes sont dans la rue.
Tout le monde est en colère : nous continuerons jusqu'à ce que Moubarak parte ! Actuellement, je ne peux pas dire s'il a quitté le pays. Il n'est peut-être pas au Caire, mais cela n'a rien d'exceptionnel :
habituellement, il se déplace beaucoup. »
A Alexandrie, les manifestants sont également très nombreux. Yasmine, médecin, explique :
« Après le discours de Moubarak jeudi soir, beaucoup de gens qui n'étaient pas allés manifester les jours précédents ont rejoint la révolte.
De nombreux Alexandrins sont aussi partis au Caire rejoindre les manifestants de la place Tahrir. Les syndicats de médecins ont envoyé des messages, des voitures sont parties en direction de la capitale aujourd'hui. »
Une déclaration timide du conseil suprême de l'armée
Le conseil suprême de l'armée, qui semble avoir accru son pouvoir, a transmis son « communiqué numéro 2 » ce vendredi matin.Il a déclaré que l'armée garantit « l'organisation d'élections libres et justes, un changement constitutionnel et la protection de la nation ». Il a également confirmé « la levée de l'état d'urgence dès que les circonstances le permettront ».
L'intervention de Moubarak n'a pas calmé les Egyptiens. Après les déclarations de plusieurs hauts responsables égyptiens et américains, le monde entier s'apprêtait jeudi soir à assister à la démission du président égyptien. Vers 17h30, le conseil suprême de l'armée, auquel Moubarak n'a pas assisté, a annoncé que le Président avait transféré son rôle de chef des armées aux militaires.
Mais le raïs s'accroche au pouvoir : s'il a délégué la majorité de ses pouvoirs à Omar Souleiman, vice-président du pays depuis le 31 janvier, il ne quitte pas son poste de Président. Il a en outre annoncé ajouter six amendements à la Constitution.
Omar Souleiman, qui a prononcé un discours après celui de Moubarak, n'a pas apaisé la colère des manifestants. Le vice-président leur a demandé de retourner chez eux et au travail, ajoutant :
« N'écoutez-pas les télévisions satellites, n'écoutez que votre cœur. »
« Qu'il s'en aille ! »
Jeudi soir, les manifestants n'ont pas attendu la fin du discours de Moubarak pour exprimer leur mécontentement. Ils criaient « qu'il s'en aille ! » en brandissant leurs chaussures.
Les rassemblements jusqu'ici pacifiques pourraient prendre un tour violent, comme l'expliquent certains manifestants. (Voir la vidéo)
Sur SkyNews, le manifestant Hamdi El-Siah explique que ce vendredi, toutes les routes menant à la résidence du Président ont été bloquées par l'armée. Des tanks entourent également les locaux de la télévision d'Etat, Al-Masryia.
Après le discours de Moubarak jeudi soir, la mobilisation des Egyptiens n'a pas faibli. Furieux que le Président n'ait pas démissionné, des centaines de milliers de manifestants ont commencé à défiler dans les rues du pays ce vendredi, une journée de protestation qui devrait atteindre son paroxysme après la prière en début d'après-midi.
Les millions de manifestants ont-il fait fuire Moubarak ? Selon l'AFP, le président a bien quitté la capitale avec sa famille. L'information aurait été confirmée par une source « proche du gouvernement ». Deux chaînes de télévisions, Channel 10 en Israël et Al-Arabyia, ont également annoncé que Moubarak aurait quitté Le Caire. Selon Channel 10, il serait parti en direction de Sharm-el-Sheikh, dans le Sinaï, où il a une résidence secondaire.
Le départ de Moubarak prouve que malgré son maintien au poste de président, c'est bien Omar Souleiman qui dirige à présent l'Egypte.
En fin de matinée ce venredi, Al-Jazeera a annoncé que 2 millions de personnes s'étaient rassemblés dans la capitale égyptienne. La présence de l'armée est massive autour du palais présidentiel et des bâtiments de la télévision d'Etat.
En ce dix-huitième jour de révolte, les Egyptiens ne décolèrent pas. Jeudi soir, Moubarak a annoncé qu'il ne démissionnerait pas, même si, de fait, il a transféré l'essentiel de ses pouvoirs au vice-président, le général Omar Souleiman, nouvel homme fort du régime.
Peu après son discours, les manifestants, frustrés de voir le raïs s'accrocher au pouvoir, ont crié leur intention de marcher sur la palais présidentiel après la prière du vendredi. Des centaines de milliers d'Egyptiens sont présents dans les rues ce vendredi.
« Nous continuerons jusqu'à ce que Moubarak parte »
Après la prière, les manifestants ont continué à affluer en masse vers les différents points de rassemblement. Mai Shaheen, jeune femme égyptienne, qui se trouve au Caire, décrit la situation pour Rue89 :
« Il y a beaucoup de manifestations aujourd'hui [vendredi, ndlr]. Le principal rassemblement a toujours lieu place Tahrir, mais d'autres personnes se mobilisent ailleurs. Des milliers de personnes sont dans la rue.
Tout le monde est en colère : nous continuerons jusqu'à ce que Moubarak parte ! Actuellement, je ne peux pas dire s'il a quitté le pays. Il n'est peut-être pas au Caire, mais cela n'a rien d'exceptionnel :
habituellement, il se déplace beaucoup. »
A Alexandrie, les manifestants sont également très nombreux. Yasmine, médecin, explique :
« Après le discours de Moubarak jeudi soir, beaucoup de gens qui n'étaient pas allés manifester les jours précédents ont rejoint la révolte.
De nombreux Alexandrins sont aussi partis au Caire rejoindre les manifestants de la place Tahrir. Les syndicats de médecins ont envoyé des messages, des voitures sont parties en direction de la capitale aujourd'hui. »
Une déclaration timide du conseil suprême de l'armée
Le conseil suprême de l'armée, qui semble avoir accru son pouvoir, a transmis son « communiqué numéro 2 » ce vendredi matin.Il a déclaré que l'armée garantit « l'organisation d'élections libres et justes, un changement constitutionnel et la protection de la nation ». Il a également confirmé « la levée de l'état d'urgence dès que les circonstances le permettront ».
L'intervention de Moubarak n'a pas calmé les Egyptiens. Après les déclarations de plusieurs hauts responsables égyptiens et américains, le monde entier s'apprêtait jeudi soir à assister à la démission du président égyptien. Vers 17h30, le conseil suprême de l'armée, auquel Moubarak n'a pas assisté, a annoncé que le Président avait transféré son rôle de chef des armées aux militaires.
Mais le raïs s'accroche au pouvoir : s'il a délégué la majorité de ses pouvoirs à Omar Souleiman, vice-président du pays depuis le 31 janvier, il ne quitte pas son poste de Président. Il a en outre annoncé ajouter six amendements à la Constitution.
Omar Souleiman, qui a prononcé un discours après celui de Moubarak, n'a pas apaisé la colère des manifestants. Le vice-président leur a demandé de retourner chez eux et au travail, ajoutant :
« N'écoutez-pas les télévisions satellites, n'écoutez que votre cœur. »
« Qu'il s'en aille ! »
Jeudi soir, les manifestants n'ont pas attendu la fin du discours de Moubarak pour exprimer leur mécontentement. Ils criaient « qu'il s'en aille ! » en brandissant leurs chaussures.
Les rassemblements jusqu'ici pacifiques pourraient prendre un tour violent, comme l'expliquent certains manifestants. (Voir la vidéo)
Sur SkyNews, le manifestant Hamdi El-Siah explique que ce vendredi, toutes les routes menant à la résidence du Président ont été bloquées par l'armée. Des tanks entourent également les locaux de la télévision d'Etat, Al-Masryia.
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