L'annonce du départ du président égyptien Hosni Moubarak a donné lieu en quelques minutes à une explosion de joie vendredi à Tunis. "C'est formidable! Deux dictateurs sont tombés en moins d'un mois!" exultait par exemple Nourredine, un étudiant de 23 ans. Son copain Ahmed: "A qui le tour maintenant?" La foule a répondu : Abdelaziz Bouteflika, président algérien.
Un concert assourdissant de klaxons a salué la nouvelle donnée au Caire par le vice-président égyptien Omar Souleiman. Ce dernier venait de déclarer que le raïs avait quitté ses fonctions et remis le pouvoir à l'armée. Au fil des minutes, le flot grossit sans cesse. Des drapeaux égyptiens se mêlent à des drapeaux tunisiens brandis par des manifestants dans l'avenue Bourguiba dans le centre de la capitale tunisienne, où des gens sautent sur place et dansent de joie. Un hélicoptère de l'armée survolait l'avenue dans une indifférence quasi-générale.
Le mouvement de contestation déclenché en Tunisie à la mi-décembre a provoqué la chute le 14 janvier du président Zine El Abidine Ben Ali, et donné le signal de mouvements de protestations dans plusieurs pays arabes.
Les Tunisiens appellent les Algériens à être les suivants
Une immense clameur a soudain retenti appelant cette fois les Algériens "à faire tomber le régime de leur président" Abdelaziz Bouteflika: "Oh peuple d'Algérie, révolte toi contre Bouteflika", crient en cœur un groupe de manifestants.
Ce vendredi, un chômeur de 36 ans qui s'était immolé par le feu dans la ville d'El Oued, à l'extrême est de l'Algérie, a succombé à ses brûlures. Lotfi Maamir, père de six enfants, est mort au service des grands brûlés de l'hôpital de Douera, dans la banlieue sud-est d'Alger, selon cette sourceIl s'agit du quatrième décès par immolation enregistré en Algérie depuis la mi-janvier. Au moins huit autres tentatives de suicide par le feu ont été également enregistrées dans ce pays depuis le déclenchement en janvier d'un mouvement de mécontentement social qui a provoqué des émeutes dans la foulée de la "révolution du Jasmin" en Tunisie.
Ces tentatives d'immolation sont intervenues après un retour au calme en Algérie, secouée du 6 au 9 janvier par des émeutes contre la cherté de la vie, émeutes qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés. Mais la vague de protestations pourrait s’étendre. Une marche de l'opposition doit avoir lieu demain samedi dans les rues d’Alger, la capitale, malgré son interdiction par les autorités de la ville.
La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), regroupant opposition et société civile et née dans la foulée des émeutes contre la vie chère de début janvier, a appelé à cette marche pour demander notamment la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis février 1992, et un "changement de système".
Les manifestations de rue sont interdites dans la capitale depuis le 14 juin 2001 où une marche en faveur de la Kabylie avait tourné à l'émeute faisant huit morts et des centaines de blessés.
Le jeune homme immolé par le feu vu en martyre ayant déjà fait tomber 2 dictateurs
Des youyous lancés par des femmes fusent de toute part, tandis que d'autres jeunes dansent et chantaient l'hymne national tunisien. "Bouazizi (Mohammed, le jeune vendeur de fruits et légumes tunisien qui s'était immolé par le feu, et dont la mort a déclenché les émeutes qui ont conduit à la chute du régime de Ben Ali) repose toi bien, ton martyre a fait tomber deux dictateurs, Ben Ali suivi par le pharaon Moubarak", lance un manifestant.
L'avenue Bourguiba, haut-lieu des manifestations qui ont fait tomber le président Ben Ali au bout de 23 ans de pouvoir, a été vite envahie par des centaines de véhicules qui n'arrêtaient pas de klaxonner. Des petits groupes de gens se mettent spontanément à danser. "Oh peuple égyptien que tu es grand!", lance un danseur.
Fiers d’avoir initié le mouvement
"C'est pas possible, c'est nous les Tunisiens qui avons commencé ça, je suis tellement contente pour eux" (les Egyptiens), exulte Jamila: la jeune femme trépigne de joie, portable collé à l'oreille.
"Le monde arabe connaît un tournant historique. Nous espérons que tous les peuples arabes pourront vivre dans un régime de citoyens et non de sujets", a déclaré à l'AFP Ahmed Brahim, le ministre de l'Enseignement supérieur du gouvernement de transition et chef du parti Ettajdid (opposition légale)."Je pense que la volonté du peuple, quand elle s'exprime comme en Egypte finit par s'imposer car c'est la loi de la liberté et de la justice. Je félicite le peuple égyptien, j'espère que pour eux la transition démocratique se passera avec succès (...), le plus pacifiquement possible", a-t-il poursuivi, visiblement très heureux au téléphone.
RTL Info
Un concert assourdissant de klaxons a salué la nouvelle donnée au Caire par le vice-président égyptien Omar Souleiman. Ce dernier venait de déclarer que le raïs avait quitté ses fonctions et remis le pouvoir à l'armée. Au fil des minutes, le flot grossit sans cesse. Des drapeaux égyptiens se mêlent à des drapeaux tunisiens brandis par des manifestants dans l'avenue Bourguiba dans le centre de la capitale tunisienne, où des gens sautent sur place et dansent de joie. Un hélicoptère de l'armée survolait l'avenue dans une indifférence quasi-générale.
Le mouvement de contestation déclenché en Tunisie à la mi-décembre a provoqué la chute le 14 janvier du président Zine El Abidine Ben Ali, et donné le signal de mouvements de protestations dans plusieurs pays arabes.
Les Tunisiens appellent les Algériens à être les suivants
Une immense clameur a soudain retenti appelant cette fois les Algériens "à faire tomber le régime de leur président" Abdelaziz Bouteflika: "Oh peuple d'Algérie, révolte toi contre Bouteflika", crient en cœur un groupe de manifestants.
Ce vendredi, un chômeur de 36 ans qui s'était immolé par le feu dans la ville d'El Oued, à l'extrême est de l'Algérie, a succombé à ses brûlures. Lotfi Maamir, père de six enfants, est mort au service des grands brûlés de l'hôpital de Douera, dans la banlieue sud-est d'Alger, selon cette sourceIl s'agit du quatrième décès par immolation enregistré en Algérie depuis la mi-janvier. Au moins huit autres tentatives de suicide par le feu ont été également enregistrées dans ce pays depuis le déclenchement en janvier d'un mouvement de mécontentement social qui a provoqué des émeutes dans la foulée de la "révolution du Jasmin" en Tunisie.
Ces tentatives d'immolation sont intervenues après un retour au calme en Algérie, secouée du 6 au 9 janvier par des émeutes contre la cherté de la vie, émeutes qui ont fait cinq morts et plus de 800 blessés. Mais la vague de protestations pourrait s’étendre. Une marche de l'opposition doit avoir lieu demain samedi dans les rues d’Alger, la capitale, malgré son interdiction par les autorités de la ville.
La Coordination nationale pour le changement et la démocratie (CNCD), regroupant opposition et société civile et née dans la foulée des émeutes contre la vie chère de début janvier, a appelé à cette marche pour demander notamment la levée de l'état d'urgence, en vigueur depuis février 1992, et un "changement de système".
Les manifestations de rue sont interdites dans la capitale depuis le 14 juin 2001 où une marche en faveur de la Kabylie avait tourné à l'émeute faisant huit morts et des centaines de blessés.
Le jeune homme immolé par le feu vu en martyre ayant déjà fait tomber 2 dictateurs
Des youyous lancés par des femmes fusent de toute part, tandis que d'autres jeunes dansent et chantaient l'hymne national tunisien. "Bouazizi (Mohammed, le jeune vendeur de fruits et légumes tunisien qui s'était immolé par le feu, et dont la mort a déclenché les émeutes qui ont conduit à la chute du régime de Ben Ali) repose toi bien, ton martyre a fait tomber deux dictateurs, Ben Ali suivi par le pharaon Moubarak", lance un manifestant.
L'avenue Bourguiba, haut-lieu des manifestations qui ont fait tomber le président Ben Ali au bout de 23 ans de pouvoir, a été vite envahie par des centaines de véhicules qui n'arrêtaient pas de klaxonner. Des petits groupes de gens se mettent spontanément à danser. "Oh peuple égyptien que tu es grand!", lance un danseur.
Fiers d’avoir initié le mouvement
"C'est pas possible, c'est nous les Tunisiens qui avons commencé ça, je suis tellement contente pour eux" (les Egyptiens), exulte Jamila: la jeune femme trépigne de joie, portable collé à l'oreille.
"Le monde arabe connaît un tournant historique. Nous espérons que tous les peuples arabes pourront vivre dans un régime de citoyens et non de sujets", a déclaré à l'AFP Ahmed Brahim, le ministre de l'Enseignement supérieur du gouvernement de transition et chef du parti Ettajdid (opposition légale)."Je pense que la volonté du peuple, quand elle s'exprime comme en Egypte finit par s'imposer car c'est la loi de la liberté et de la justice. Je félicite le peuple égyptien, j'espère que pour eux la transition démocratique se passera avec succès (...), le plus pacifiquement possible", a-t-il poursuivi, visiblement très heureux au téléphone.
RTL Info
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