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Steinway Street a vécu à l'heure égyptienne ce 11 février. Surnommé Little Egypt, ce quartier new-yorkais du Queens riche en bars à chicha et restaurants orientaux s'est rempli d'Américains-Egyptiens venant exprimer leur joie dès l'annonce de la démission de Moubarak. La nuit tombée, dans ce Queens aux centaines de nationalités, Maghrébins, Palestiniens, Bengalis, Indiens et asiatiques sont venus entonner le refrain, « People united will never be defeated », repris en espagnol, en arabe, et en anglais encore.
« 1,2,3 Egypt is free »
« Mes parents veulent qu'on parte demain en Egypte, je leur ai dit : allons-y ! », s'exclame Adam, 24 ans, dont le père médecin a quitté Le Caire pour le New Jersey il y a vingt ans. « J'aimerais bien que Mohamed ElBaradei soit une sorte de leader de transition, même s'il n'est pas vraiment connecté aux Egyptiens, il inspire confiance ». « Je ne suis pas trop sévère avec Obama et sa gestion du dossier car je sais qu'il subit la pression d'un certain nombre de lobbies. Finalement, j'ai apprécié son soutien au peuple égyptien ».
« Tarik, il est ingénieur. Il est venu aux Etats-Unis il y a un an car il ne trouvait pas de travail en Egypte, c'était trop dur là-bas. Ici, il fait des petits boulots », explique Mohamed en montrant son voisin. « Aujourd'hui, lui comme moi, on s'est dit qu'on pourrait repartir là-bas et avoir une vie de qualité. C'est inespéré », insiste cet homme de 45 ans installé à New York depuis dix ans, « je n'ai pas de famille ici, j'ai envie de les retrouver ». « C'est inattendu ! Je pensais que Moubarak serait peut-être remplacé, mais sincèrement je ne pensais pas voir sa chute de mon vivant. Ca donne espoir. Tout est possible. »
Avec les « Congratulations ! » d'un couple d'origine irlandaise ravi, saluant tout le monde sur son passage dans Steinway.
MEDIAPART
12 Février 2011 Par Iris Deroeux